«Le XXIe siècle est celui de l’open innovation». Avec un décloisonnement total de l’espace et une mise en place de programmes centrés sur l’étudiant, les universités parient, de plus en plus, sur l’innovation pédagogique et architecturale de leurs campus.
Dix universités ont été récemment élues «universités du futur». Ayant réussi à adapter leurs campus à leur pédagogie, ces établissements d’enseignement supérieur passent désormais à une réalité nouvelle. Alors que certaines universités veillent à réduire la consommation en eau et en énergie, l’empreinte carbone et la production de déchets dans des délais déterminés et se positionnent en campus exemplaires en matière environnementale, d’autres se dédoublent en ligne, réunissant sur des sites spécifiques toutes leurs activités, comme les Mooc, les programmes de diplômes, les open courses, etc., le tout dirigé par un «e-doyen».
L’innovation ne s’arrête pas là. Avec la montée en puissance des start-up, bon nombre d’universités ont choisi de profiter de ce phénomène et de le développer, privilégiant ainsi la création de start-up pluridisciplinaires à partir de projets d’étudiants issus de leurs départements divers.
Frais de scolarité: nouvelles solutions de financement
Avec des constructions en murs de verre, jonchées parfois sur des monuments historiques, étendues sur des surfaces de milliers de mètres carrés, privilégiant des luminosités extraordinaires, combinant «learning centers», bibliothèques, centres commerciaux, espaces sociaux, lieux d’études, restaurants et cafés, ces universités se veulent réellement des bâtisses défiant le temps.
Les Etats-Unis ont lancé plusieurs modèles alternatifs pour le paiement des frais universitaires. Tout le monde peut désormais avoir accès à un enseignement de qualité. Bien que ces procédés ne soient pas encore applicables au Liban, il n’en demeure pas moins que ces multiples solutions permettent de satisfaire un grand nombre de personnes désireuses d’obtenir un diplôme. La première alternative proposée est celle des diplômes en ligne. Beaucoup d’entreprises fournissant des cours en ligne établissent des partenariats avec de grands employeurs pour permettre aux salariés de suivre ce genre de cours de différentes spécialités, pensés pour des jeunes ou des adultes qui travaillent en parallèle, et axés sur l’acquisition de compétences et la formation par projets. Les entreprises prennent ainsi en charge une partie de la scolarité et les étudiants paient de faibles sommes. Ces modèles, très médiatisés aux Etats-Unis, créent de nouvelles stratégies d’études, avec des jeunes cherchant spécifiquement à se faire embaucher comme serveurs ou vendeurs dans ces entreprises, afin de bénéficier de leurs programmes d’études. La deuxième proposition consiste à payer la scolarité en fonction du salaire. Certaines universités proposent des cursus gratuits. L’étudiant devra s’engager, en contrepartie, à verser, après sa sortie, un pourcentage symbolique de son salaire pendant un nombre réduit d’années. «Le succès de l’école est donc proportionnel à celui de ses étudiants», affirme l’un des fondateurs de l’une des écoles adoptant ce système aux Etats-Unis. «Si nos élèves ne trouvent pas d’emplois, l’école coule. Ce système nous force à rester les meilleurs et à faire en sorte que nos diplômés profitent des meilleures options possibles», continue-t-il. Plus encore, créer son propre cursus, «un cursus à la carte et à faibles frais» est désormais possible. Proposant des cours spécialisés payables à l’unité, les institutions qui adoptent cette stratégie voient s’orienter vers elles un nombre important de réseaux de jeunes, souhaitant acquérir des compétences pratiques en phase avec le milieu professionnel. Finis donc les endettements!
Natasha Metni