Trois échéances militaires successives tombent entre les mois d’août et de septembre. La première est celle du 21 août, date à laquelle le secrétaire général du Conseil supérieur de la Défense, le général de brigade Mohammad Kheir, fera valoir son droit à la retraite. Le général de brigade Walid Salmane, chef d’état-major, le suivra le 30 septembre et le général Jean Kahwagi, commandant en chef de l’armée, atteindra à la même date l’âge de la retraite.
Contrairement au général Kheir, qui peut encore profiter de quatre années supplémentaires avant ses 43 ans de service et au général Kahwagi, dont le mandat ne s’achève que le 1er octobre 2017 après un mandat de 44 ans, le général Salmane achève ses 43 années de service le 1er octobre prochain. Le Conseil des ministres devra obligatoirement lui désigner son successeur à la majorité des deux tiers des voix, évitant la vacance à la tête de l’état-major de l’armée.
Mais qu’en est-il du cas du général Jean Kahwagi? La réponse dépend essentiellement du général Michel Aoun, seul à s’être opposé, l’année dernière, à la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée. Cette fois, la position du général Aoun se résume, selon les avis, à deux possibilités. La première est qu’il utilisera toutes les cartes en sa possession pour contrer une nouvelle prorogation et il favorise la désignation d’un nouveau commandant en chef de l’armée, tout en faisant face à toute tentative du ministre de la Défense de faire cavalier seul en s’en tenant à ses prérogatives, car le poste de chef de l’état-major est du ressort du Conseil des ministres réunis. Et il n’est donc pas du ressort du ministre de la Défense dont le seul droit porte sur le report de l’âge de la retraite ou du rappel des réservistes: deux cas qui ne sont plus opportuns.
La deuxième possibilité est que le général Jean Kahwagi garde son poste jusqu’à l’élection d’un président de la République. Le poste du commandant en chef de l’armée n’est pas semblable à tous les autres. Il est au cœur de l’équilibre des forces politiques et au cœur de l’équation sécuritaire.
Municipales
Le scrutin sera-t-il annulé à Jezzine?
Khalil Harfouche, ancien président de la municipalité de Jezzine, président de l’Union des municipalités de la région, ainsi que les membres de la liste «Nous sommes pour Jezzine», apprêtent un recours en invalidation contre les résultats des élections de Jezzine en se basant sur l’illégitimité des bulletins de vote «qui portent des signes spécifiques». La plainte sera présentée au Conseil d’Etat «supposé enquêter sérieusement sur ce qui s’est passé dans la nuit du dimanche et au matin de lundi et de prendre la décision, en fonction des résultats, «d’annuler ces élections et de les réorganiser», selon un responsable du Courant patriotique libre.
Toutefois, si la décision du Conseil est négative, le CPL se trouvera devant une option: dissoudre la municipalité en présentant des démissions collectives. La municipalité sera ainsi de facto sous l’autorité du caïmacam, partisan du mouvement Amal. Certains aounistes craignent que «le caïmacam n’appelle pas à des élections rapides et maintienne sous son autorité la municipalité pendant un ou deux ans».
Les mieux informés ne nient pas le très fort désagrément de Michel Aoun de ce qui s’est passé, mais il considère que, de toute façon, ils ont «gagné la bataille et auront réussi à faire annuler les résultats promettant de révéler la vérité de ce qui s’est passé».
Très vite, dès l’ouverture des urnes, les regards se sont tournés vers la présidence de l’union. Les proches de Rabié affirment que la base de l’accord CPL-FL dans la municipalité de Jezzine donne la présidence de l’union, celle de la municipalité et des vice-présidents au CPL, ce qui ne change pas même si le recours en invalidation présenté par Harfouche est refusé, ce dernier restera en dehors du conseil municipal.
Chaouki Achkouti