Une délégation officielle britannique a sondé les opinions d’instances religieuses, culturelles et politiques druzes pour recueillir leurs avis sur les développements actuels et sur la situation des druzes au Liban et en Syrie. La délégation composée de la responsable des relations politiques et médiatiques à l’ambassade du Royaume-Uni à Beyrouth, du responsable du bureau de la Grande-Bretagne en Syrie et de quelques autres fonctionnaires a pavé la voie à une visite de l’ambassadeur de Sa Majesté au cheikh akl de la communauté druze, Nasreddine el-Gharib, connu pour être proche de Talal Arslan. Elle a aussi enregistré les opinions, contradictoires pour certaines, des notables druzes et rappelé, au cours des visites entreprises, les excellentes relations historiques qui lient la communauté druze à la Grande-Bretagne.
D’après des informations qui circulent, des délégations étrangères ont, par ailleurs, rencontré des instances druzes de Jabal el-Arab (Soueida) à Ankara, où des réunions ont eu lieu en présence de personnalités druzes venues de Palestine, de Jordanie, du Liban et de certains émigrés venant des Etats-Unis, du Canada et d’autres pays. Le sort et la protection des druzes à la lumière des événements en Syrie, ainsi que des offres alléchantes, dont l’instauration d’une administration autonome et la création de nouvelles forces de «Sahwa», ont été évoqués, dans un climat où sont apparues des divergences aiguës.
Tout ce qui a été signifié aux leaders druzes du Jabal el-Arab et tout ce qui leur a été proposé au sujet de l’avenir des druzes et des minorités en termes d’autoprotection n’a pas influé sur le choix, notamment des instances religieuses, qui sont restées attachées à l’unité du territoire syrien, refusant de se transformer en «Sahwa» à l’instar des forces de la Sahwa irakiennes, auxiliaires des troupes américaines pendant l’occupation du pays. Parce que, ont-elles dit, le rôle historique joué par les druzes a toujours été à caractère national, nationaliste, arabe et musulman depuis que le calife abbasside, Abou Jaafar el-Mansour, a envoyé les druzes sur cette terre pour défendre les Arabes et les musulmans contre les invasions byzantines. Ils ne renonceront donc pas à ce rôle qui fait leur force, abstraction faite de leur nombre.
Chaouki Achkouti