Magazine Le Mensuel

Nº 3064 du vendredi 29 juillet 2016

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Questions à Sleiman Haroun

Le ministre de la Santé a lancé le programme de la couverture à 100% des coûts des soins médicaux pour les personnes âgées de plus de 64 ans. Quelle est la position des hôpitaux et quel sera le mécanisme?
Les hôpitaux sont positifs à cet égard. Nous sommes prêts à coopérer et à mettre à exécution cette décision. Quant au mécanisme, il est simple. Les personnes qui solliciteraient une approbation du ministère de la Santé pour une couverture de 85% des frais médicaux auront à suivre le même chemin avec une couverture de 100% pour les personnes de plus de 64 ans. Le mécanisme est le même, ainsi que les conditions. Mais en parallèle, il y a des problèmes auxquels les hôpitaux ont à faire face… Il faudrait leur trouver une solution.

Quel genre de problèmes?
Les problèmes traditionnels. De très grandes sommes n’ont pas été réglées par le ministère de la Santé, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et les institutions militaires. Ces sommes sont estimées à plus d’un milliard de dollars. Il faut les régler pour donner aux hôpitaux la possibilité de continuer. Il y a aussi les tarifs des opérations qui ont été adoptés en 1998 et jamais révisés depuis, qu’il faudrait revoir à la hausse. Il faut régler ces deux points afin de pouvoir aller de l’avant.

Cela veut-il dire que les hôpitaux attendent le règlement de ces deux points pour coopérer avec la décision qui sera mise à exécution à partir du 1er septembre?
Non. Nous ne retarderons pas la mise à exécution de cette décision, mais il faut résoudre les problèmes existants, sans quoi nous ne pourrons pas assumer longtemps nos responsabilités. D’autant que le ministre de la Santé est d’accord sur les règlements à faire, mais il faut que le Conseil des ministres prenne la décision de payer les arriérés. Nous avons établi les études nécessaires et nous sommes d’accord avec le ministère de la Santé sur les chiffres.

Vous avez suggéré l’augmentation des tarifs des opérations admis par le ministère de la Santé. Ce dernier est-il d’accord avec ces chiffres?
Oui. Notre étude est logique et juste. Nous avons suggéré une augmentation de 29%, soit de 1,5% annuellement depuis plus de dix-huit ans que les tarifs sont gelés. Ce sont des chiffres en dessous du taux d’inflation que le pays a connu durant ces années.  

Généralement, les hôpitaux refusent d’accepter les malades couverts par le ministère de la Santé sous prétexte qu’il n’y a plus de lits disponibles. Comment allez-vous régler ce problème maintenant avec l’augmentation du nombre de personnes qui seront prises en charge par le ministère?
C’est un autre problème qui s’ajoute aux problèmes existants. Le ministère de la Santé consacre un plafond financier mensuel pour les hôpitaux qui reçoivent les patients à sa charge. Or, ces plafonds sont devenus insuffisants, et il faudrait les réviser à la hausse pour permettre aux hôpitaux d’assumer leurs responsabilités et de recevoir un nombre plus élevé de malades chaque mois.

Le ministère est-il prêt à réviser ce plafond?
Les problèmes n’existent pas avec le ministère, mais le gouvernement s’oppose à cette hausse au regard de la situation financière de l’Etat. Nous avons suggéré un éventuel recours à la carte de santé, qui coûterait entre 100 et 150 dollars annuellement au citoyen, et permet à tous ceux qui n’ont pas d’assurance ou ne sont pas couverts par la CNSS de pouvoir se soigner. Ce projet est toujours devant le Parlement. C’est une sorte d’assurance pour tous les citoyens qui leur permet de participer d’une certaine façon aux frais médicaux.

Arlette Kassas

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