De l’aura envoûtante des vibrations des cordes de son violon à la qualité et l’enthousiasme collectif du plateau, en passant par l’intelligence de la mise en scène, Jihad Akl a réussi à emporter le public libanais vers un monde de rêve et de passion exotiques lors du festival de Zouk Mikaël.
C’est avec un instrument aussi parlant, fougueux et inspirant que le violoniste palestinien, né à Beyrouth en 1968, a hypnotisé la foule «pétrifiée» et silencieuse en quelques mouvements d’archet. Accompagné des musiciens de l’Orchestre libanais de musique arabe orientale, dirigé par le chef d’orchestre et compositeur libanais André Hage, Jihad Akl, qui jouit d’une renommée internationale, a mélangé genres et styles musicaux, en passant du flamenco au tango, de Mendelssohn aux sonorités tziganes avec un lyrisme absolu.
La réussite du spectacle, nous la devons surtout à Jihad Akl qui a régalé le public de moments virtuoses et qui a restitué l’essence des sombres couleurs de l’amour et de la mort dans le cadre d’un concert dionysiaque. Capable de faire entendre la mort qui rôde dans les premières paroles de l’amour, capable de dire l’extase et de faire frémir le public, le violon de Jihad Akl est d’une mélodie somptueusement enchanteresse.
Ainsi, le programme proposé était-il à la mesure des ambitions du musicien beyrouthin qui consistent à s’ouvrir à toutes les époques et à faire découvrir des musiques peu connues.
Natasha Metni