Magazine Le Mensuel

Nº 3068 du vendredi 26 août 2016

Festival

Abeer Nehmé. Sur les traces d’al-Moutanabbi

Le vendredi 19 août, le Festival international de Baalbeck accueillait la chanteuse et musicologue libanaise Abeer Nehmé qui n’a pas caché sa joie de chanter au cœur du temple de Bacchus.

Elle avait promis aux festivaliers un périple musical sur les traces du plus grand poète arabe, Aboul-Tayeb el-Moutanabbi. Et elle a largement, merveilleusement, tenu sa promesse: Abeer Nehmé a restauré l’âme, l’esprit arabe au-delà des frontières, au-delà du temps, au-delà des espaces géographiques et historiques. Al-Moutanabbi… Moussafiran abadan, et le voyage dans lequel elle a emporté les auditeurs-spectateurs ne s’arrête pas là, à une soirée, celle du 19 août, au temple de Bacchus, mais s’incarne dans les moments vécus, dans les souvenirs emportés.
Entourée d’un orchestre de plus de vingt musiciens, la chanteuse libanaise a effectué une pause dans chacune des zones qu’elle a explorées en chansons et en musique. D’Irak en Andalousie, de Damas et d’Alep, de Grèce et de Turquie, un arrêt en Sardaigne, en Iran, en Inde, au sein du désert arabe, au cœur des mélodies tziganes de Hongrie, au détour d’Egypte, du Liban, le folklore et la tradition, l’émotion taillée à même la voix, Abeer Nehmé a chanté en arabe, en espagnol, en kurde, en iranien, en arménien… croisant, au fil de son aventure, Marcel Khalifé, Tania Saleh, el-Hallaj, Zaki Nassif, Sayed Darwiche… au fil de morceaux célèbres et reconnus et de ses propres morceaux co-composés avec son frère Georges Nehmé, ainsi que Wissam Keyrouz, et inspirés des poèmes d’al-Moutanabbi.
Fok el-nakhel, Lamma bada yatathanna, Ghanni kalilan ya assafir, Al-Hijra… Accueillant des musiciens invités d’Iran, d’Arménie, d’Espagne, musiciens spécialisés de mizmar, de duduk ou de târ, tout au long d’un concert enchanté, qui a duré plus d’une heure et demie, Abeer Nehmé a envoûté son public, a marqué les esprits et les mémoires.

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