L’armée syrienne et ses alliés ont repris, dimanche 4 septembre, les trois écoles militaires au sud-ouest d’Alep, ce qui lui a permis de rétablir le siège autour des quartiers est de la ville, contrôlés par les rebelles. Pendant ce temps, Américains et Russes ne sont pas parvenus à trouver un accord de cessez-le-feu en Syrie.
Un mois après l’ouverture par les rebelles syriens de la brèche de Ramoussa, vers les quartiers est d’Alep, assiégés par les troupes du régime, l’armée syrienne et ses alliés sont parvenus, dimanche 4 septembre, à rétablir le blocus.
Appuyées par le Hezbollah et l’aviation syrienne, les troupes gouvernementales ont réussi à reprendre à «l’armée de la conquête» – une coalition de jihadistes et d’islamistes menée par l’ex-front al-Nosra – les trois académies militaires, au sud-ouest d’Alep. Cela leur a permis de refermer le corridor d’un kilomètre de large, ouvert par les rebelles dans le quartier de Ramoussa, vers Alep-Est.
Depuis la prise de ces écoles militaires, le 6 août, par les rebelles, les combats n’avaient jamais cessé dans ce secteur. Les raids aériens et les pilonnages à l’artillerie étaient quotidiens. L’occupation de collines stratégiques surplombant les académies a permis à l’armée syrienne de lancer une offensive décisive. Après de violents combats, les rebelles ont été contraints au retrait sous un feu nourri.
Négociations bloquées
Le succès de l’armée syrienne intervient alors que Russes et Américains sont engagés dans des discussions pour tenter de relancer le processus de négociations destinées à trouver une solution à la guerre syrienne. Mais les représentants des deux pays ont échoué, lundi, à trouver un accord au cours de pourparlers en marge du G20 à Hangzhou (est de la Chine), en raison de divergences persistantes, a indiqué un diplomate américain cité par les agences internationales.
De nouveaux pourparlers, lundi, entre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont achevés sans déboucher sur un accord, selon ce diplomate.
Dimanche, Washington avait accusé Moscou d’avoir «fait marche arrière» sur certains points dans les négociations, rendant impossible dans l’immédiat un accord de coopération entre les deux grandes puissances.
Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les jihadistes en Syrie, sont notamment en désaccord sur le sort du président syrien, Bachar el-Assad, tandis que le régime de Damas continue de cibler l’opposition syrienne avec le soutien russe, autre pomme de discorde avec les Etats-Unis.
Le président américain, Barack Obama, et son homologue russe, Vladimir Poutine, devaient se rencontrer dans la journée de lundi, mais, de source diplomatique, il paraissait compliqué de trouver un accord.
La Maison-Blanche est réticente à associer M. Obama à un accord qui pourrait ne pas être respecté. De précédentes trêves en Syrie se sont rapidement détériorées.
M. Obama avait indiqué, dimanche, que les Etats-Unis abordaient les négociations «avec un certain scepticisme. Mais cela vaut le coup d’essayer», avait-il souligné.
De retour sur le terrain en Syrie, une série d’attaques à la bombe a causé la mort, lundi, de trente personnes dans au moins trois villes de Syrie, tandis que quarante-cinq autres ont été blessées, selon l’agence officielle Sana.
Les explosions ont eu lieu dans deux villes acquises au régime, Tartous sur le littoral occidental et Homs dans le centre, ainsi qu’à Hassaké, une agglomération du Nord-Est contrôlée en très grande partie par les forces kurdes.