Magazine Le Mensuel

Nº 3072 du vendredi 2 décembre 2016

Musique

De l’affiche à la ville. Beyrouth en mode décibels

Beirut Chants, Beirut & Beyond, Love & Revenge, Toufic Farroukh et The Great Departed… Décembre se décline comme le mois de la musique à Beyrouth.

Les écouteurs sont à nouveau dans les oreilles et les concerts à l’affiche. A commencer par la 9e édition de Beirut Chants, qui se poursuit jusqu’au 23 décembre dans les églises de la capitale. Musique classique, opéra, arias, chorales et orchestres, musique arabe et jazz, entre le sacré et le profane, les dates se suivent et les adresses se multiplient, chacun selon ses goûts. Des noms libanais côtoient des étrangers de passage à Beyrouth, Nidaa Abou Mrad, Samar Salamé, Ghada Shbeir, le père Toufic Maatouk, Quatuor Modigliani, Rami Khalifé, Kodaly Quartet… Tous rassemblés dans une invitation à saisir l’esprit des fêtes, comme le veut la tradition de ce festival (www.beirutchants.com).
De la musique classique à la musique alternative, la 4e édition du Beirut & Beyond International Music Festival se déroule du 8 au 11 décembre, entre Métro al-Madina et Station. Plateforme pour un développement professionnel de la production musicale dans le monde arabe, Beirut & Beyond est programmé, cette année, par le «guest curator» Waël Kodeih qui marque de son empreinte la sélection des artistes et du programme professionnel. Dix concerts, 12 pays, 36 musiciens: Youmna Saba, Kamilya Jubran, Alo Wala, Bei Ru… jusqu’au concert de clôture Love & Revenge, le projet commun entre Waël Kodeih et Randa Mirza, lancé il y a plus d’un an et qui sera désormais disponible sur support CD, entre sons électro et chansons arabes des temps anciens, à l’aune de la modernité (www.beirutandbeyond.net).

Un album dérision
Un nouvel album qui s’ajoute à la longue liste de sorties musicales locales, après Washwishni de Rima Khcheich et Ghosts and Shadows de Raëd el-Khazen, comme un pied de nez au déclin de l’industrie mondiale du disque, au moment où la diaspora se prépare à passer les quelques jours des festivités de fin d’année au bercail.
Autre genre, autre expérience, au sein des bouleversements des pays arabes, la dérision du groupe The Great Departed qui signe tout juste son premier album, La Bombe, du nom de la série de concerts présentés durant des mois au Métro al-Madina. Khaled Soubeih (composition et piano), Sandy Chamoun et Naïm el-Asmar (chant), Imad Hachicho (oud), Abed Kobeissi (bouzouq) et Ali el-Hout (percussions) avaient secoué la Toile et la ville avec leur désormais mythique Madad Baghdadi. Finalement, le compositeur, saxophoniste et percussionniste Toufic Farroukh lance Villes invisibles, le 7 décembre, au cours d’un concert au Music Hall. Quand les notes deviennent perceptions.

Nayla Rached

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