Magazine Le Mensuel

Nº 3074 du vendredi 3 février 2017

Temps fort

Des sacs plastique. Pour révolutionner l’agriculture!

Imaginez, sur un mètre carré de sacs en plastique recyclés, avoir la possibilité de planter une cinquantaine de laitues tous les 45 jours… C’est toute l’idée de Ziad Abi Chaker, qui pourrait bien changer la vie des agriculteurs libanais. Explications.

Qui a dit que les déchets inertes n’étaient bons qu’à être enfouis? Cela fait déjà longtemps que Ziad Abi Chaker, le fondateur de Cedar Environnemental, utilise les déchets inertes, habituellement «non utilisables», pour fabriquer ce qu’il appelle des «Ecoboard», des panneaux écologiques à partir de sacs en plastique.
«Nous les récupérons dans nos centres de tri puis nous les traitons. Après avoir été fragmentés, puis compressés et mélangés, nous en faisons des matériaux qui résistent presqu’à tout», explique-t-il.
Les utilisations sont multiples: matériaux de revêtement hyper résistants, dossiers de chaises ou encore murs végétaux… L’ingénieur a déjà prouvé que rien ne se jette, tout se recycle.
Aujourd’hui, il travaille sur un projet pilote avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB), qui pourrait bien révolutionner l’agriculture locale. Son idée est de créer des panneaux de plantation verticaux à partir de sacs en plastique. Chaque panneau est une structure de un mètre carré composée de 7 820 sacs permettant de produire une cinquantaine de laitues tous les 45 jours. Ziad Abi Chaker prévoit de revendre un panneau de plantation à 400 000 livres, donnant la latitude à l’agriculteur libanais de rentabiliser son investissement en 90 jours.
«Le rendement traditionnel de la laitue est de 15 laitues par mètre carré,  nous le multiplions par 3,2, explique Ziad Abi Chaker. Par ailleurs, les structures ne prennent pas de place sur les terrains agricoles puisqu’elles peuvent être posées n’importe où, même sur un simple mur. Outre le secteur agricole, Ziad Abi Chaker rêve déjà d’un Beyrouth vert, où des plantes de toutes sortes pourraient recouvrir les toits de la capitale.

Soraya Hamdan

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