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Nº 3085 du vendredi 5 janvier 2018

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Antoine ISSA président d’Allianz Sna. L’assurance, une culture, un art et un savoir-faire

Loin de l’archétype d’un assureur classique, Antoine Issa, président et Pdg d’Allianz Mena et d’Allianz SNA, a fait son chemin dans une même ambiance de valeurs et  de cultures entrepreneuriales. Il a passé plus de 27 ans à différents postes de responsabilité au sein du groupe Allianz. Son parcours dans cette compagnie se poursuit, avec le même enthousiasme qu’à ses débuts. 

Depuis 1990, Antoine Issa a été tour à tour directeur de la Réassurance, du Département vie, Directeur Technique et Développement et Directeur Général Adjoint au Liban, puis il s’est déplacé en Egypte et en Arabie saoudite, avant de retourner au pays du Cèdre en 2013 pour y occuper les postes de Directeur régional d’Allianz Mena et Pdg d’Allianz SNA. Une brève parenthèse d’un an dans sa vie professionnelle a succédé à l’obtention de son diplôme de Génie civil de l’ESIB, au cours de laquelle il a exercé le métier d’ingénieur.
Antoine Issa est fier d’avoir réussi à persuader les administrateurs du groupe à l’international du rapatriement, en 2013, du quartier général d’Allianz Mena à Beyrouth, après que celui-ci ait été transféré à Bahreïn en 2006. Aujourd’hui, le Liban sert de plateforme au groupe Allianz pour son développement soutenu dans la région Mena par une présence importante outre au Liban, en Egypte, en Arabie saoudite, dans la DIFC à Dubaï (où le groupe travaille avec des compagnies locales en fronting) en plus de joint-ventures en Jordanie et à Bahreïn. Les deux enseignes Allianz et SNA ont fait preuve d’authenticité et de notoriété durant plusieurs longues décennies. Allianz est un des plus larges groupes financiers dans le monde, fondé en Allemagne en 1890 et le leader de l’assurance dans plus de 70 marchés. SNA a été fondée en 1963 au Liban.

 

| L’excellence des services fournis à la clientèle reste la priorité du groupe et de ses dirigeants.

Périple régional
Ce n’est pas par pur hasard qu’Antoine Issa a été dépêché en 2002 en Egypte et en 2007 en Arabie saoudite pour jeter les fondements du groupe Allianz dans ces pays. Il avait déjà été exposé à ces marchés encore fermés du fait de sa position clé de directeur Technique et Développement à Allianz SNA, accompagnant des entreprises dans ces pays. De l’Egypte, où il a passé quatre ans, et de l’Arabie saoudite, où il est resté en fonction six ans, il dit: «les besoins des citoyens de souscrire à des plans d’assurance vie, d’épargne retraite et d’éducation sont identiques à ceux du Liban en raison de la faiblesse des filets sociaux». Dès que les régulateurs sont intervenus dans ces pays, une demande forte a émergé, réfutant tous les préjugés de marchés encore immatures. «Il a suffit d’une enseigne de compagnie d’assurance professionnelle, de distributeurs crédibles et d’une offre de produits adaptés à la société pour que l’implantation d’Allianz en Egypte et en Arabie saoudite soient des succès», fait-il remarquer. Ces marchés sont considérés comme toujours vierges et il y aurait encore des tas de besoins à satisfaire et des offres à créer. Entretemps, le concept de bancassurance a été mis en œuvre grâce à Allianz Saudi Faransi et Allianz Egypt-Life sur ces marchés. Répondant à une question de Magazine, le président d’Allianz Mena souligne que, du moment que le régulateur a structuré l’industrie de l’assurance, il a légitimé ce concept dans le sens où il est accepté par la religion musulmane.
En Egypte et en Arabie saoudite, il y a peu de gens qui ne souscrivent pas à des plans pour des raisons religieuses. En Egypte, où Allianz Egypt-Life est numéro 2 avec 180 millions de primes levées en 2016 (un recul dû à la dévaluation de la monnaie égyptienne), des produits conventionnels sont plutôt proposés, alors qu’en Arabie, où les primes souscrites ont représenté 220 millions $, l’offre se focalise davantage sur des plans de retraite adossés à des investissements islamiques. «Allianz ne se concentre pas sur l’assurance de masse qui n’est d’ailleurs pas son corps de métier. La compagnie accorde des polices d’assurance aux microcrédits. Néanmoins, les bénéfices qu’elle en tire sont tellement minimes qu’ils sont réinvestis dans le même créneau considéré comme faisant partie de sa politique de responsabilité sociale de l’entreprise», dit-il, ajoutant que «la cible de la compagnie est la classe moyenne ayant la capacité d’épargner 10% de son revenu mensuel». 

Valeurs et stratégie
Les valeurs et la culture entrepreneuriales du groupe Allianz collent à la peau d’Antoine Issa et se reflètent clairement dans son discours. «Engagement de long terme et honorabilité, conseils, innovation». Dans la pratique, ces valeurs se traduisent par l’excellence des services fournis à la clientèle, une clientèle à laquelle les assureurs du groupe qu’il préside sont à son écoute en permanence. Les employés du groupe Allianz Mena sont disponibles pour répondre à chaque souscripteur à n’importe quel moment, et à l’accompagner pas à pas pendant toute la durée de la police d’assurance, quel que soit le genre de cette police. Le conseil et l’accompagnement du client sont les caractéristiques qui font la différence entre Allianz et les autres groupes d’assurance. Une autre devise qui sous-tend sa stratégie particulière: la multitude des accès du client, c’est-à-dire la multitude de chaînes de distribution. Allianz donne au client le choix d’opter pour le moyen qui lui convient le mieux pour travailler avec le groupe. Il peut travailler via un courtier, un agent affilié à Allianz, en direct, en ligne ou via des bancassurances. La règle d’or dans ce concept de multitude d’accès est que la qualité de l’offre soit la même ainsi que le prix.

Imaginer l’avenir
Allianz n’est certainement pas un groupe d’assurance «mono produit» puisqu’il a la vocation de répondre à tous les besoins de ses clients, particuliers ou entreprises. Antoine Issa s’inscrit dans son époque et dans une logique sociale rationnelle: «Il faut imaginer le futur afin d’anticiper les besoins de la clientèle, créer les produits adéquats tout en minimisant les risques. Le monde change à une vitesse exponentielle.» Le Pdg d’Allianz SNA souligne que le portefeuille de la compagnie est équilibré puisque composé de 50% de polices d’assurance vie et de 50% non vie. Celle-ci s’est classée en première position au Liban depuis 2015 en termes du total des primes vie et non vie. Interrogé sur l’impact de l’absence d’une clientèle captive sur ses résultats financiers, Antoine Issa déclare qu’Allianz SNA a été la première compagnie à lancer le concept de la bancassurance dans le monde arabe en 1995. «Le concept, qui a prouvé une faisabilité économique positive, a conduit plusieurs banques à fonder leur filiale de compagnie d’assurance. Néanmoins, ces banques continuent à collaborer avec Allianz SNA pour les branches d’assurance non vie alors que d’autres ont mis en place la bancassurance à travers celle-ci», dit-il. Aujourd’hui, Allianz SNA opère avec 13 banques commerciales libanaises en bancassurance.

Tous satisfaits
Les employés d’Allianz SNA sont-ils satisfaits de travailler dans cette entreprise d’assurance, un secteur où le cheval de bataille est le partage des résultats? Antoine Issa répond que le personnel représente son meilleur actif, vu quela compagnie ne vend pas de biens tangibles. Un sondage sur l’engagement des employés est mené chaque année par une entreprise externe afin d’évaluer l’engagement, les qualifications et la satisfaction des employés selon le principe de la méritocratie inclusive. Dans le même temps, une compagnie de sondage externe effectue une enquête sur le degré de satisfaction du client sur une échelle de 1 à 10 qui a montré qu’Allianz SNA est un «Loyalty Leader». Le Pdg d’Allianz Mena et Pdg d’Allianz SNA considère qu’il a, à son actif, plus de succès que  d’échecs et que la réussite engrange d’autres bons résultats. La clé en est, selon lui, la persévérance.

Liliane Mokbel

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