Dans ce livre foisonnant de souvenirs émouvants, Alexandre Najjar s’adresse à sa mère et ressuscite les jours heureux de son enfance, la tendresse familiale, les épreuves et les espoirs dans son pays, le Liban.
Mimosa (éditions Les Escales), vous l’aurez compris, est un hommage à la mère de l’auteur disparue l’année dernière. Une femme adorant ses six enfants, qui a donné à Alexandre Najjar le goût de la lecture et de l’écriture. Une femme libre aussi, qu’il présente même comme plutôt rebelle dans le Liban des années 60 et 70 que la guerre s’apprête à déchirer. Ce roman est un livre émouvant et, il faut le dire, marquant, Il ne laisse pas indifférent, une fois sa lecture achevée. Tous les sentiments y sont évoqués, dans le style simple et direct employé par Alexandre Najjar. Une simplicité qui émeut.
Dès les premières pages, l’écrivain et avocat nous emmène dans la vie de cette jeune femme qui deviendra sa mère. Il nous la raconte simplement, à travers des souvenirs, avec en filigrane un amour incontestable et fort. Ses parents qu’il raconte forment un couple hors du commun: deux êtres qui se sont aimés et respectés toute leur vie. Mimosa est une suite du Silence du ténor, un livre hommage que l’avocat avait consacré à son père parti en premier, soutenu par Mimosa, épouse et mère parfaite. Alexandre, l’aîné des six enfants, entretenait une tendre complicité avec sa mère, férue de jardinage, et à qui il a donné le nom d’une fleur, Mimosa, au lieu de la nommer simplement maman. Ce surnom s’est imposé à l’auteur comme une «évidence», dit-il. Mimosa a toujours été une femme forte, une battante. Son sourire ne l’a jamais quitté, même et surtout en luttant contre la maladie. L’éducation, la guerre et bien sûr l’amour constituent la trame de ce livre émouvant.
A travers l’exceptionnelle Mimosa, ce sont toutes les mères qui sont sublimées. Un clin d’œil à toutes les mamans qui sont parties. A lire absolument.
Bio en bref
Alexandre Najjar est né en 1967 au Liban. Il est l’auteur de romans (Le Roman de Beyrouth, Phénicia, Berlin 36, chez Plon), de récits (L’Ecole de la guerre, Le Silence du ténor) et de biographies (Gibran, Le Censeur de Baudelaire) traduits dans une douzaine de langues. Avocat, responsable de L’Orient littéraire, il a obtenu la bourse de la Fondation Hachette 1990, le prix Méditerranée 2009 et le prix Hervé Deluen décerné par l’Académie française pour son action en faveur de la francophonie.
Christiane Tager Deslandes