Les combustibles fossiles tels que le pétrole et le gaz continueront d’être utilisés dans un proche avenir. Avec les perspectives offertes par l’entrée du Liban dans le club des pays producteurs de pétrole, de nouveaux débouchés apparaissent. Magazine a interrogé le professeur Mohamed Ahmad, président du Département de génie chimique et pétrolier à l’AUB.
En quoi consistent ces études?
Il s’agit d’une discipline d’ingénierie qui porte sur les activités liées à la production d’hydrocarbures, qu’il s’agisse de pétrole brut ou de gaz naturel. Ces études consistent en une série d’activités allant de l’exploration à la production et au transport en passant par le forage. D’autres aspects comprennent des questions liées à l’analyse économique et aux préoccupations environnementales.
Comment évaluez-vous l’avenir du pétrole et du gaz au Liban et dans le monde? Seront-ils remplacés par d’autres ressources naturelles?
L’industrie pétrolière et gazière peut être bénéfique pour le Liban lorsque nous commencerons à réfléchir de manière adéquate sur les manières de l’investir. Un tel secteur se doit de transformer le pays, en élaborant d’autres aspects liés aux besoins de ce dernier en matière d’énergie utile pour l’industrie. Un tel acte nécessite une coordination avec les législations environnementales. Que cela nous plaise ou non, les énergies renouvelables vont de l’avant et remplacent en partie les combustibles fossiles traditionnels. L’utilisation du pétrole et du gaz pour les matières premières nécessaires à l’industrie chimique continuera de croître et pourrait s’avérer plus rentable que la seule utilisation du pétrole et du gaz pour la production d’électricité.
Quelles motivations pour entreprendre des études dans un tel domaine?
Les problèmes actuels auxquels fait face l’industrie pétrolière et gazière comprennent les nouvelles technologies d’extraction de pétrole et de gaz, y compris le pétrole et le gaz de schiste (emprisonnés dans du schiste, une roche sédimentaire déposée à l’origine sous forme d’argile et de limon). Ces problèmes renvoient à d’importantes préoccupations environnementales et écologiques paral-lèlement à celles relatives à la pollution. La technologie s’améliore aujourd’hui constamment. Ce qui n’était donc pas réalisable il y a quelques années peut être considéré, de nos jours, comme faisable, même à des prix très bas. Cet élément vient s’ajouter à la législation environnementale et à l’aggravation des problèmes liés au réchauffement de la planète. Plus encore, l’exploitation de l’énergie renouvelable à faibles coûts ainsi que l’application de nouvelles mesures d’économie d’énergie, rendront le recours au pétrole et au gaz (en tant que sources d’énergie) moins attractif. Nous témoignerons, par conséquent, d’un détournement de l’usage du pétrole et du gaz. Ces ressources seront davantage utilisées dans l’industrie chimique que dans le cadre de la production d’énergie.
Les études en «Oil and Gas» sont importantes pour les pays qui possèdent d’énormes réserves d’hydrocarbures, pouvant être produites à des prix réduits. Ces pays répondent aux besoins énergétiques et favorisent le développement industriel en utilisant ces ressources comme matières premières pour l’industrie, notamment pétrochimique. Il serait donc plus adéquat de former des ingénieurs susceptibles de s’activer dans le secteur de l’industrie pétrolière et gazière dans la région. Il n’en demeure pas moins que ce domaine continue d’attirer les jeunes, vu les salaires élevés. Ceci demeurera la principale motivation jusqu’à ce que le marché soit saturé en diplômés en génie pétrolier. Il est préférable de détenir un diplôme en génie mécanique ou en génie tout simplement avec des connaissances dans l’industrie pétrolière et gazière.
Quels sont les débouchés?
Il y aura moins d’emplois que beaucoup de personnes ne le pensent dans les secteurs du pétrole et du gaz, en particulier pour les nouveaux diplômés. Pour cause, nombreux sont les diplômés expérimentés qui sont licenciés lorsque le prix de ces ressources baisse. Ceci s’applique sur tous les employés, aussi bien sur les plans local, régional et international. Je trouve ironique que maintes universités libanaises se soient lancées dans l’instauration de cursus, d’écoles ou d’instituts formant au génie ou aux études en «Oil and Gas». Celles-ci n’ont pas correctement réfléchi aux véritables besoins du marché du travail.
Quelles compétences une telle formation nécessite-t-elle?
Une formation appropriée, en particulier en matière de santé et de sécurité, est essentielle pour les personnes travaillant dans le domaine du pétrole et du gaz. La flexibilité dans les habitudes de travail et les compétences nécessaires à l’accomplissement des tâches quotidiennes sont également importantes. Les connaissances dans des disciplines connexes peuvent, dans le même ordre d’idées, s’avérer utiles.
Comment réussir cette formation?
Les jeunes doivent s’assurer de recevoir une formation appropriée dans une entreprise internationale de grande renommée.
Natasha Metni Torbey