Magazine Le Mensuel

Nº 3089 du vendredi 4 mai 2018

Supplément

Etudes en Info-Com. Quand le monde dépend des messages transmis

Détenir l’information et savoir la communiquer équivaut à dire tenir le monde par des fils de marionnettiste. Aujourd’hui, «le principal capital est devenu l’information», explique Amine Issa, journaliste et Chef du Département d’Info-Com à l’USJ. Focus sur cette formation.

«La filière d’Info-Com prépare à deux métiers qui sont celui de l’information journalistique (du métier de journaliste) et du métier de communicant pour une entreprise, pour une ONG ou pour une officine gouvernementale», explique Amine Issa. A la question de savoir pourquoi ces deux disciplines sont combinées, l’expert rencontré répond la raison est simple: les règles de base du journalisme et de la communication sont les mêmes. Il faut, en effet, savoir d’abord écrire en s’adaptant aux différents supports (papier ou web), savoir se tenir (devant une personne, une caméra, derrière le micro), savoir maîtriser les nouveaux outils digitaux, connaître la psychologie et la sociologie de la cible à laquelle on s’adresse, etc. Qu’il s’agisse d’écrire un article dans un journal ou de communiquer sur un produit ou une entreprise, l’essentiel est d’ «apprendre» à définir sa cible pour moduler le message afin que celui-ci puisse être correctement et efficacement transmis. Outre les points communs entre ces deux branches que sont l’information et la communication, des sous-thématiques spécifiques entrent en jeu pour chacune d’entre elles. Dans le cadre du journalisme, nous pouvons trouver les différents genres relatifs à ce domaine, à savoir le journalisme de guerre, d’investigation, culturel, économique, etc.
D’un autre côté, la formation en communication conduit inéluctablement à maîtriser les méthodes et les stratégies permettant d’entreprendre une bonne campagne de marketing, de communication, d’élaborer des plans pour la gestion de crise, etc. «Notons que lorsque les grandes ONG à travers le monde publient une offre d’emploi pour un métier de communicant, le premier diplôme qu’elles demandent, c’est celui de journaliste. Elles considèrent effectivement que le journaliste est quelqu’un qui sait bien écrire et qui parvient à mieux transmettre un message, quelle que soit sa nature», certifie M. Issa.

Quelle nouveautés?
Sur le plan journalistique, comme le paysage est en train de changer énormément, la formation en Info-Com est beaucoup plus axée actuellement sur le journalisme d’investigation, qui est une des formes de journalisme qui demande le plus de professionnalisme. «Malheureusement aussi, c’est le journalisme de guerre qui prend de l’ampleur, parce que nous sommes dans une région qui requiert ce genre de ‘spécialisation’», déclare le chef du département. Dans le cadre du journalisme télévisé, nous témoignons également d’une nouvelle tendance qui est celle des nouvelles diffusées sur le web. Une plus grande réactivité, un montage beaucoup plus rapide, qui doit être nécessairement plus court qu’un journal télévisé normal en sont les éléments fondamentaux.
Côté communication, le marketing social est une nouveauté récemment introduite. Une tendance de plus en plus en vogue. «Les acheteurs n’acceptent plus, de nos jours, d’acheter uniquement un produit parce que la pub est attrayante. Le public tient davantage à savoir où le produit a été fabriqué, avec quelles matières, si les normes relatives au respect de l’environnement ont été respectées, s’il y a eu abus, etc.», souligne Amine Issa. La science des signes (la sémiotique) constitue une autre nouveauté à ce niveau. Celle-ci est de plus en plus utilisée sur les formats web et smartphone, ce qui permet de raccourcir les messages.

Quels débouchés?
Il est vrai que dans le monde du journalisme, il y a de moins en moins d’offres d’emploi relatives à la forme traditionnelle du métier. Néanmoins, on constate un accroissement de postes demandant des journalistes spécialisés pour le web et des journalistes polyvalents. Côté communication, c’est une demande sans fin. Toutes les entreprises, associations, institutions, sociétés, sont en train d’instaurer leur «Communication Team in-house». Des débouchés variés et indéfinis voient le jour, ce qui fait que nous pouvons réellement parler d’un métier d’avenir. Il n’en demeure pas moins que pour faire carrière dans un de ces domaines (qu’il s’agisse de l’information ou de la communication), une condition nécessaire et indispensable est requise: la curiosité. «Si un étudiant ne l’est pas assez, il pourrait peut-être réussir sa formation, mais il ne pourra jamais démarrer dans la vie professionnelle. Sinon, il restera toujours limité à un certain niveau et n’évoluera pas», avertit M. Issa. De cette curiosité émane impérativement la constitution d’un background culturel assez solide. Le chef du département Info-Com met l’accent sur les modes de recrutement actuels. Les employeurs regardent aujourd’hui de moins en moins le CV de leurs candidats. Ce qu’ils cherchent surtout à connaître c’est ce qui se cache derrière la façade humaine. Par exemple, le caractère de leur futur employé: est-il ouvert, curieux, entreprenant, innovant? Sait-il travailler en équipe, gérer un groupe de travail? etc. Vous êtes donc assez curieux? Etes-vous assoiffé de découvrir et comprendre le monde qui vous entoure? Alors il ne vous reste plus qu’à vous lancer en Info-Com.

Natasha Metni Torbey

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