Magazine Le Mensuel

Nº 3095 du vendredi 2 novembre 2018

ECONOMIE general

Arope insurance. Une meilleure gestion du risque

Les assureurs sont à la fois une cible des hackers et un protecteur contre ceux-ci. Magazine fait le point avec M. Fateh Bekdache, vice-président et directeur général d’AROPE, filiale assurance de BLOM Bank.
 

L’explosion du risque lié au boom des cyberattaques et le durcissement en Europe de la protection des données personnelles mobilisent les assureurs qui y voient un marché à très fort potentiel. Le marché mondial de la cyberassurance, estimé à 3,4 milliards$ en 2016, pourrait atteindre 6,8 milliards en 2019 et 8,6 milliards en 2020, selon Munich Re, numéro 2 mondial de la réassurance. Néanmoins, pour Fateh Bekdache, vice-président et directeur général d’Arope Insurance, la demande sur l’assurance cybersécurité est à ses premiers balbutiements dans la région du Proche-Orient. Il identifie néanmoins l’émergence d’un besoin croissant dans ce domaine vu la sensibilisation de l’opinion publique à travers la multiplication des séminaires sur les cyberattaques initiés par la Banque Du Liban et le bureau de lutte contre la cybercriminalité. M. Bekdache souligne que pour le moment, la demande sur ce type de police d’assurance provient de grandes institutions financières qui traitent d’énormes bases de données telles les banques, ainsi que du gouvernement et des hôpitaux. Ceci dit, les dommages causés par une cyberattaque peuvent être destructeurs de la structure des entreprises, d’où l’importance du risque à couvrir qui se répercute sur le coût de la police d’assurance. «Pour ce type de couverture, l’évaluation des risques n’est pas simple et nécessite une étude sur mesure et customisée (adaptée) à chaque entreprise. Elle n’est pas nécessairement coûteuse mais tout dépend du besoin, des conditions et des couvertures demandées. De plus, l’assureur et le réassureur examinent aussi les mesures de protection et de prévention qui sont installées par le client, son PCA ou Plan de Continuité d’Activité, les limites de couverture, et surtout les antécédents de pertes», déclare M. Bekdache.
Quel est le minimum d’outils de web sécurité adopté par l’entreprise pour qu’elle soit éligible à la souscription d’une police d’assurance portant sur le piratage des données ou la destruction de leur système de stockage? «Les assureurs et les souscripteurs (underwriters) exigent une liste extensive de prérequis et d’informations afin de bien définir les couvertures de la police et ses exclusions, répond le directeur général d’Arope Insurance. Ainsi, les entreprises qui n’ont ni aucune mesure de sécurité ou de protection en place ne peuvent être couverts vu le risque inévitable et l’exposition ouverte au risque. Il est évident que jusqu’à présent la demande pour l’assurance cyber par les PME est encore limitée, par contre, les banques sont les premières à en demander, et elles disposent le plus souvent d’une infrastructure technologique forte et bien protégée contre les fraudes et les cyberattaques.» Sur la part de responsabilité des entreprises en cas de cyberattaque, M. Bekdache précise que si le réassureur avait préalablement sollicité une pré-enquête de risque et un IT Audit du système informatique du  sujet à assurer, en cas de réclamation, l’entreprise serait protégée puisque toutes les vérifications nécessaires auront été effectuées.

Autoprotection
Comme les assureurs ne manipulent que «des données sensibles» ils sont une cible recherchée par les hackers, Arope, en connaissance de cause, inscrit le processus d’autoprotection dans ses priorités. «Arope investit constamment dans la sécurisation informatique. Ainsi la compagnie a mis en place des pare-feu, des détecteurs d’atteinte, des systèmes de prévention et des anti-virus afin de minimiser les risques de cyberattaque. La prévention est non seulement possible mais essentielle, et aujourd’hui la Fintech, l’Insurtech et l’émergence de la Blockchain promettent une gestion plus forte et plus efficace de ce genre de risque», conclut Fateh Bekdache.

Liliane Mokbel
 

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