Angela Solomon, Hassan Bayloun et Stéphanie d’Arc Taylor ont créé une plateforme en ligne qui aide les parents à trouver des baby-sitters qualifiées.
«Tout a commencé en 2016, quand j’ai voulu sortir boire un verre à Gemmayzé avec une amie qui avait un enfant en bas âge. Sa baby-sitter s’est excusée à la dernière minute, on n’arrivait pas à trouver une personne de confiance pour garder son bébé. Beaucoup de personnes rencontraient le même problème. Nous avons alors eu l’idée de chercher des personnes qualifiées pour ce service spécifique», explique Angela Solomon, l’une des fondatrices de Jaleesa. Elle s’associe avec Hassan Bayloun, jeune diplômé de l’AUB en Computer Sciences, et Stéphanie d’Arc Taylor, écrivain et enseignante d’anglais.
Ils profitent d’un premier programme d’accélérateur, Alt City BootCamp au Beirut Digital District puis du UK Tech Hub Nucleus et enfin de celui de MTC, le Touch Innovation Program, qui répondent chacun à des besoins de formation différents. Hassan Bayloun s’occupe de la mise en place de la plateforme en ligne. Il continue d’ailleurs à l’améliorer continuellement. Une hotline assure un support clients et une employée à temps plein, Marwa, répond aux questions des parents. Une application pour Smartphone est en train d’être développée. Différentes formules de garde d’enfant sont possibles, mensuellement, hebdomadairement ou tout simplement pour dépanner pour une ou deux heures une maman à la dernière minute.
Une plateforme fluide. Pour sélectionner sa «nounou», il suffit de se connecter sur le site web et de contacter les baby-sitters proches de son lieu d’habitation, de convenir de la durée avec la personne choisie, de l’activité à faire avec l’enfant, adaptée à sa personnalité. Les baby-sitters ont suivi une formation en premiers secours et en sciences de développement de l’enfance. Côté tarif, le baby-sitting est facturé 7$ l’heure en moyenne et la plupart des familles réservent plusieurs fois. Tout dépend de l’expérience de la baby-sitter choisie, c’est elle qui décide du tarif affiché. Les parents peuvent consulter les avis écrits.
La majorité des baby-sitters sont libanaises, et chacune d’entre elle dispose d’un casier judiciaire vierge. «Toutes nos baby-sitters sont arabophones et sont dignes de confiance concernant les activités qu’elles feront avec les petits et les tout-petits. Elles peuvent aider à transmettre la culture libanaise», précise Angela Solomon.
Croissance prévue. Aujourd’hui, Jaleesa affiche déjà 17 000 heures de garde à son compteur à son actif auprès de 250 familles beyrouthines grâce à 86 baby-sitters. Les trois associés veulent exporter Jaleesa dans la région Mena et en Europe. Ils ambitionnent de créer 100 000 emplois d’ici 7 ans. Installé à Hamra, Jaleesa bénéficie des conseils d’un mentor pour choisir une stratégie financière, une politique marketing afin d’exporter son business model dans la région.
Après avoir remporté le premier prix de la BDL Accelerate et 20 000 $, puis 40 000 $ lors de la compétition de la Banque mondiale WeMENA et 5 000$ de la Harvard Arab Alumni, la start-up est sélectionnée pour la demi-finale du Forum des entreprises du MIT en mars à Beyrouth.
Micheline Abukhater