La Mission laïque française (MLF) qui gère cinq établissements scolaires au Liban s’est adressée aux médias libanais par la voix de son directeur général Jean-Christophe Deberre. Une rencontre placée sous le signe de l’apaisement, après les tensions survenues avec les parents d’élèves en 2017.
C’est au cœur du Grand Lycée franco-libanais d’Achrafié (GLFL) que la Mission laïque française a accueilli journalistes et équipes de télévision. Dès le début de sa prise de parole, Jean-Christophe Deberre se veut clair, le ton est affirmé, soucieux de répondre à l’éthique de transparence revendiquée par la MLF et d’éclairer le fonctionnement de ses établissements. Selon le DG, pour qui l’apprentissage du français est «un élément de la vie culturelle du pays», cette rentrée sera donc une rentrée «apaisée» après les accords qui ont été trouvés avec les comités de parents d’élèves. Pour rappel, des contentieux avaient éclaté en août 2017 à propos de l’augmentation des écolages. Finalement, après une vive contestation, la MLF avait décidé de ne pas majorer les scolarités durant deux ans, affirmant se montrer sensible aux arguments économiques des parents. Un gel «équivalent à une subvention de 2,2 millions d’euros», selon la MLF.
Déroulant les efforts réalisés en direction des parents, M. Deberre a également rappelé l’épisode de l’audit réalisé par un cabinet indépendant sur son budget 2017-2018, et «l’effort de 3 millions d’euros équivalent au renoncement de facturation aux familles des droits de scolarité» de la même année.
Effectifs en baisse
Les explications concernant les contentieux passés achevées, la question des effectifs été évoquée par Jean-Christophe
Deberre. Analysant au cas par cas les cinq établissements au Liban – le lycée Lamartine de Tripoli, celui de Nahr Ibrahim, d’Habbouche-Nabatié, le Grand Lycée d’Achrafié (GLFL) et le lycée de Verdun –, il a fait état de disparités considérables et d’une baisse notable des effectifs. A Tripoli et Habbouche-Nabatié, les pertes s’avèrent plus importantes qu’ailleurs, «là où la situation économique est sans doute plus compliquée pour les familles», selon la MLF. A Beyrouth, le lycée de Verdun enregistre une baisse considérable de ses effectifs pour la troisième année consécutive avec un nombre d’élèves qui est passé de 2 000 à 1 660 élèves. Jean-Christophe Deberre a toutefois tenu à souligner que cette perte n’était pas due à des résultats médiocres –puisqu’ils restent a contrario intacts –, mais davantage liée à la qualité de son infrastructure. Le directeur général de la MLF a d’ailleurs annoncé qu’un chantier était prévu en vue d’améliorer le confort de travail. Coût des travaux: 12 millions d’euros. Les établissements du GLFL et celui de Nahr-Ibrahim affichent quant à eux «une pleine santé» avec 3 500 et 1 300 élèves. Le DG a en outre rappelé que le GLFL avait bénéficié d’une restructuration quasi-exhaustive… de 30 millions d’euros.
Rentrée en grande pompe
Cette rencontre était aussi l’occasion de revenir sur un événement majeur de la rentrée les 11 et 12 septembre derniers. La MLF a organisé un séminaire exceptionnel pour son personnel, regroupant les 900 enseignants des cinq établissements. L’occasion pour eux d’échanger sur deux thèmes de réflexion principaux: l’éthique du professeur et la laïcité.
La conférence de la MLF s’est déroulée en présence de Véronique Aulagnon, directrice de l’Institut français du Liban, d’Eric Krop, proviseur du lycée de Verdun et coordinateur du réseau MLF Liban, de Philippe Gaudin, directeur de l’Institut européen en Sciences des religions, Erick Prairat, enseignant en philosophie à Nancy.
MARGUERITE SILVE