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Nº 3065 du vendredi 5 août 2016

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POLITIQUE

Parti syrien national social. Hardane reste le plus grand électeur

L’invalidation du troisième mandat du député Assaad Hardane à la tête du Parti syrien national social (PSNS) a ouvert la voie à de nouvelles élections. Mais le dirigeant sortant du parti reste le plus grand électeur et pourrait appuyer l’accession d’un proche.

Le paysage libanais est formé de partis édifiés sur le principe de l’héritage politique (Parti socialiste progressiste, Marada, Kataëb, Courant patriotique libre…) et d’autres non basés sur la transmission familiale, mais qui restent otages de leurs structures ou de l’influence de leurs leaders.
Deux partis ont récemment brisé ce schéma traditionnel. Il s’agit d’abord du Parti communiste qui a permis au syndicaliste Hanna Gharib d’accéder à la tête de son secrétariat général, succédant ainsi à
Khaled Hdédé, qui a occupé ce poste pendant des années.
Le Parti syrien national social, quant à lui, s’apprête à élire bientôt un nouveau président après que le tribunal du parti eut invalidé le troisième mandat d’Assaad Hardane, récemment réélu à la suite de l’amendement du règlement intérieur. Le même tribunal avait statué que le Conseil supérieur siégeait en tant qu’Assemblée électorale et n’avait donc pas le droit, à ce moment-là, de procéder à cet amendement. Le député Hardane a certes obtempéré, mais il garde la mainmise sur l’Assemblée électorale. L’opposition au sein du parti s’est déclarée satisfaite du verdict qui, comme elle dit l’espérer, pourra ouvrir la voie à un dialogue responsable qui permettrait de reconsidérer l’état des lieux du parti qui connaît des difficultés à caractère structurel, politique et populaire, cela à la lumière des dangers qui menacent la «Oumma» et en prévision de l’étape à venir. Hardane possède toujours une majorité de 12 voix (sur 17) au Conseil supérieur, soit les deux tiers, ce qui lui donne la latitude de faire élire l’un de ses proches à ce poste. Le nom de l’ancien président du PSNS et ex-ministre Ali Kanso circule dans les coulisses du parti. Sachant que plusieurs autres candidats sont en lice comme Toufic Mhanna, Gebran Araygi (candidat consensuel), Abdallah Haïdar (ancien journaliste et farouche opposant à Hardane) et Bassem Naboulsi, membre du Conseil supérieur (proche de Hardane).
 

Halte à la militarisation
Les contestataires refusent par ailleurs tout candidat qui peut être considéré comme l’alter ego de l’ex-président. Ils appellent à la démission de l’actuel conseil et à l’organisation de nouvelles élections partisanes. Or, le Conseil supérieur a déjà fixé la date du prochain scrutin pour la présidence en ignorant les revendications de l’opposition. Selon d’autres sources, l’opposition n’est pas encline à déclencher la bataille avec Hardane, estimant que sa mise à l’écart constitue déjà une réalisation de taille. Parce que, en fait, le contentieux avec lui ne porte pas sur les questions politiques, mais plutôt sur le cadre constitutionnel. Une partie des opposants tient, comme lui, un discours ferme d’appui à la Syrie dans sa lutte contre les takfiristes et fort musclé à l’encontre d’Israël, certains membres pensent que Hardane a voulu exploiter le conflit syrien et instrumentaliser la cause de «l’unité» nationaliste pour légitimer la violation du règlement. Une autre tranche de l’opposition au sein du parti appelle, à voix basse, à limiter la militarisation du PSNS pour se focaliser sur les principes sociaux, la lutte contre la corruption… Et aussi le redressement de la vie partisane loin du clientélisme.
Il faut souligner que le PSNS participe activement à la guerre en Syrie aux côtés de l’armée gouvernementale, notamment dans les régions de Lattaquié et de Homs. Il a déjà perdu plusieurs dizaines de combattants, dont de nombreux Libanais.

Chaouki Achkouti
 

Réunification?
La base populaire du PSNS réclame à la direction du parti d’œuvrer dans le sens de l’unification. Les observateurs considèrent que la distance menant à l’unité entre le Parti syrien national social, sous la présidence d’Assaad Hardane, et le commandement du ministre de la Réconciliation en Syrie, Ali Haïdar (disciple de Georges Abdel-Massih, qui s’était séparé du parti dans les années 50 du siècle dernier) est plus courte que celle qui pourrait rapprocher la branche Hardane de celle de Joseph Souaid (camp de Issam el-Mahayiri).

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