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Nº 3041 du vendredi 19 février 2016

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Wehbé Katicha, conseiller du chef des FL. «Geagea ne sera pas affecté par des broutilles»

Général à la retraite de l’Armée libanaise, conseiller politique de Samir Geagea, Wehbé Katicha affirme à Magazine que le leader des Forces libanaises (FL), qui a affronté Hafez el-Assad du temps de sa gloire, ne sera pas affecté par «de petites broutilles lancées par-ci et par-là».
 

Dans quel contexte s’inscrit la visite de Saad Hariri à Maarab?
Cette visite vient consolider nos liens stratégiques, qui persistent malgré tout…

Comment évaluez-vous le discours de l’ancien Premier ministre lors de la onzième commémoration de l’assassinat de Rafic Hariri?
C’est un événement annuel organisé pour commémorer l’assassinat de l’ancien chef du gouvernement. Rien de nouveau à l’horizon: Saad Hariri a axé son discours sur le Hezbollah, sur son refus d’une mainmise iranienne sur le Liban et sur le fait que le 14 mars restera au cœur de la coalition arabe. Il a longuement évoqué la question de la présidentielle et tenté de justifier sa position sur ce plan.

Alors que les partisans du 14 mars s’attendaient à un rapprochement entre Geagea et Hariri, ce dernier a surpris le public en affirmant que si la réconciliation interchrétienne avait eu lieu plus tôt, cela «aurait beaucoup épargné aux chrétiens et au Liban». Votre commentaire.
Cette logique est totalement rejetée. Elle est d’ailleurs erronée. Que l’on ouvre les dossiers des seigneurs de la guerre pour constater que Samir Geagea est innocent de toutes les accusations portées contre lui. Cette accusation lancée au Biel prouve que les conseillers de Saad Hariri ne connaissent rien à l’histoire des chrétiens. Je dis bien «ses» conseillers, parce que lui était jeune à cette époque et il n’était donc pas présent sur le terrain. Lors du conflit entre les FL et l’armée, le Dr Samir Geagea avait dit, en parlant du général Michel Aoun: «Bi moun» (il peut demander ce qu’il souhaite…). Aujourd’hui, nous répétons la même chose à Saad Hariri. Finalement, nous sommes sortis gagnants de cette accusation. D’ailleurs, le Courant du futur s’est empressé de publier un communiqué pour préciser les intentions de Hariri. Plusieurs journalistes saoudiens ont aussi rendu un vibrant hommage au Dr Samir Geagea dans leurs écrits. Ecoutez-moi bien: le leader des FL, qui a affronté Hafez el-Assad du temps de sa gloire, et qui a croupi 11 ans en prison sans céder aux tentations et faisant fi des menaces, peut tout supporter. Ce ne sont pas de petites broutilles, lancées par-ci et par-là, qui vont l’affecter.

Saad Hariri a demandé au coordinateur général du 14 mars, Farès Souhaid, de tenter de rassembler de nouveau les rangs. Cette mission est-elle possible, selon vous?
Que Dieu vienne en aide à Farès Souhaid… Je tiens à préciser que les FL sont au cœur du 14 mars depuis 40 ans, et si les circonstances nous imposent de sacrifier notre vie pour défendre le Liban, nous n’hésiterons pas à le faire. Notre alliance stratégique avec nos alliés se poursuivra. Nous ne réagissons jamais de façon émotionnelle. Pour nous, c’est la raison qui prime, surtout que le sort du Liban est en jeu. On nous reproche d’avoir soutenu la candidature de Michel Aoun à la présidence. Nous l’avons fait lorsque nous avons constaté que les autres ont choisi la reddition, en soutenant un candidat du 8 mars. Nous avons alors estimé que le leader du Courant patriotique libre (CPL) méritait plus que Sleiman Frangié d’être ce candidat. Au niveau national, Samir Geagea poursuivra son combat et déploiera tous les efforts pour édifier l’Etat des institutions et consolider le pays dans sa position arabe.

Selon certains observateurs, les FL souhaiteraient établir un contact avec le Hezbollah. Est-ce vrai?
Depuis les années 90, les FL sont prêtes à établir un dialogue avec toutes les factions libanaises, dans le respect des principes que nous défendons et les constantes auxquelles nous croyons. Du temps de l’hégémonie syrienne, les services syriens ont essayé de tout faire pour convaincre l’opinion que les FL étaient des terroristes. Certains en sont toujours convaincus…

Votre message aux partisans des Forces libanaises, qui, malgré vos directives, s’en prennent violemment à Saad Hariri sur les réseaux sociaux, l’accusant d’avoir offensé le Hakim?
Restez grands! Les sentiments passionnels n’ont pas leur place en politique. Nous avons reçu tant de coups au cours de notre parcours. Soyez patients, demain nous appartient.
 

Propos recueillis par Danièle Gergès

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