Alors que l’on parle de tractations sérieuses sur la présidentielle, certains milieux politiques propagent une nouvelle théorie concernant l’avenir du gouvernement Salam, celle du «gel ou du blocage». Ces tractations, menées sous le label de la «protection de la stabilité», font la promotion d’une formule de consensus équivoque: elle propose que le général Michel Aoun renonce à sa candidature à la présidence en faveur d’un chef d’Etat centriste, en contrepartie de la nomination du général Chamel Roukoz à la tête de l’armée. La présidence du Conseil serait confiée à Saad Hariri. Si ces milieux continuent à insister sur cette option, ou sinon à vouloir proroger le mandat des commandants militaires et sécuritaires, il en résultera la sortie de Aoun et du Hezbollah du gouvernement qui sera «gelé» sans s’écrouler, vu que la conjoncture n’est pas favorable à la formation d’un nouveau cabinet. La proposition est en contradiction avec l’accession d’un président fort au pouvoir réclamée à cor et à cri par le 8 mars. L’absence d’un accord similaire à celui de Doha entraîne cette discorde sur les nominations militaro-sécuritaires. La solution idéale, si les intentions vis-à-vis de l’équipe Salam sont bonnes, passe par l’application du principe «un général contre un autre général», c’est-à-dire par la nomination d’un chef de l’armée d’un côté et d’un directeur des FSI de l’autre, sans demander un prix plus élevé, surtout sur le dossier présidentiel.