Le Qatar soutient Chareh
Le ministre qatari des Affaires étrangères, Khaled el-Attiya, a révélé que son pays avait approché l’Iran pour lui demander de convaincre le régime syrien de permettre au vice-président, Farouk Chareh, de quitter le pays. Selon le ministre de Doha, le numéro deux syrien serait un candidat parfait pour participer à des négociations mettant un terme au conflit qui divise la Syrie depuis plus de trois ans. Attiya a ainsi répété cette demande à trois reprises auprès des responsables iraniens, qui ont refusé chaque fois de transmettre le message à Damas. Chareh n’est pas apparu en public depuis plus d’un an et sa dernière déclaration à la presse avait créé des remous dans les rangs du régime baassiste, car il avait critiqué la solution militaire prônée par le président Bachar el-Assad.
Hassan Tourabi le leader du Congrès populaire soudanais, figure emblématique des mouvements islamiques dans la Corne de l’Afrique, vient de forcer son ancien compagnon de route, le président Omar Hassan el-Bachir, à le rencontrer après une rupture de quinze ans qui a déchiré le pays. Les efforts des proches du président en vue d’organiser une rencontre discrète loin des médias n’ont pas fait céder Tourabi. Ce dernier insiste pour que tous les médias soient conviés à cette rencontre qualifiée d’historique à Khartoum. Un coup de maître qui démontre une fois de plus les talents de l’ancien mentor du président soudanais.
Abdel-Malek Sellal ancien Premier ministre algérien et actuel candidat à la présidence, vient de commettre une erreur irréparable en se moquant de la minorité amazighe, qui souffre depuis de longues décennies d’exclusion et de marginalisation. Ainsi, alors que l’ancien chef de l’Exécutif effectuait une visite électorale, il a lancé une plaisanterie sur l’image que projettent les «Chaouis», terme péjoratif en allusion aux Amazighs. Colère des habitants de la région des Aurès, qui sont descendus par milliers dans les rues pour protester contre ces propos jugés indignes d’un personnage qui vise le poste le plus important du pays. Même dans le camp des anti-Bouteflika, ces propos ont laissé des traces, car le pays a besoin d’un rassembleur et non d’un personnage léger qui jette de l’huile sur le feu.
Soleimani s’invite à Bagdad
Selon des sources bien informées, le général Qassem Soleimani, chef de la redoutable Brigade al-Qods et chargé du dossier irakien à Téhéran, aurait séjourné près d’une semaine à Bagdad, fin mars, pour calmer les tensions politiques. Les principaux alliés du régime iranien au sein de la communauté chiite se déchiraient et s’accusaient mutuellement de trahison. C’est pourquoi il a fait pression sur les leaders du mouvement sadriste, ainsi que sur les membres du parti Daawa, pour qu’ils mettent un terme à leurs querelles et s’allient pour combattre le danger d’al-Qaïda. Des sources à Bagdad ont ajouté que le général Soleimani, qui jouit de rapports privilégiés avec les Kurdes, aurait aussi tenté de rassurer cette communauté à l’approche des élections législatives qui s’annoncent très tendues, Erbil menaçant de rompre tous les ponts avec Bagdad.
Chafik n’est pas candidat
Le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmad Chafik, qui avait réussi à mettre en ballottage Mohammad Morsi, et échoué de peu au second tour des élections présidentielles de 2012, ne cesse de réitérer son soutien au ministre de la Défense Abdel-Fattah el-Sissi. Malgré cela, des rumeurs courent sur sa possible candidature aux présidentielles pour faire barrage à Sissi. Fureur dans le camp de Chafik, qui accuse le Mouvement des Frères musulmans d’être à l’origine de ces «ragots» pour semer la zizanie parmi les membres du régime. Des photos de Chafik avaient été largement diffusées au Caire, appelant les Egyptiens à voter pour lui.
Les réformateurs iraniens bientôt libérés
Le député Mohammad-Javad Larijani, président du comité des droits de l’homme au Parlement iranien, a annoncé son intention de déposer une plainte officielle contre les deux leaders de l’opposition assignés à résidence depuis 2011 sans aucune raison légale. Selon lui, cette plainte forcerait le pouvoir judiciaire à intervenir dans ce dossier pour mettre fin à cette injustice qui dure depuis trop longtemps. Des sources à Téhéran rapportent que le député réformateur, proche du président Hassan Rohani, aurait agi sur ordre du président, qui souhaite voir clore ce dossier, sans pour autant déclencher la colère des conservateurs toujours très puissants au sein de la République islamique d’Iran. Entre-temps, des mesures ont été prises pour améliorer les conditions de détention de Mir Hossein Moussavi et de Mehdi Karoubi.
Belkhadem réapparaît
Au moment où l’Algérie se prépare à vivre des élections présidentielles qui semblent jouées d’avance, le président Abdel-Aziz Bouteflika remet de l’ordre dans son équipe. Il vient de nommer, chef du gouvernement, le ministre de l’Energie, Youssef Youssefi et Ahmad Ouyahia, ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles et l’ancien chef de cabinet, Abdel-Aziz Belkhadem, ministre d’Etat. Ce dernier s’est aussi vu attribuer le titre de conseiller présidentiel, une façon de compenser l’humiliation qu’il avait subie l’année dernière alors qu’il avait été chassé du pouvoir sans ménagement. Des sources à Alger se demandent comment Youssefi, considéré personnage faible, pourra gérer les conflits et l’hostilité qui existent entre Ouyahia et Belkhadem, des tensions qui avaient menacé le parti au pouvoir, le FLN, de division. Mais l’armée, véritable centre du pouvoir au pays du million de martyrs, a réussi à mettre fin à ces combats de chefs et les a forcés à tourner la page sur leurs anciens différends.
En pointillé
Les accusations très sévères adressées par le président palestinien Mahmoud Abbas à un grand nombre de ses opposants au sein du mouvement Fateh continuent à provoquer des remous. Ainsi, Soufiane Abou Zaidi, membre du Conseil révolutionnaire du mouvement, a annoncé via Facebook sa démission de toutes ses fonctions en protestation contre les propos tenus à son égard par Abou Mazen. Ce geste a semé le trouble au sein du Fateh, Abou Zaidi étant considéré héros, après avoir passé douze ans derrière les barreaux israéliens. Il avait même été nommé par Yasser Arafat ministre des Détenus. Tout cela ne semble pas compter pour Abbas qui en veut à Abou Zaidi d’être resté proche de son ennemi juré Mohammad Dahlan. La guerre entre les deux hommes ne semble que commencer, au grand plaisir des islamistes du Hamas.
Echange d’insultes à l’Onu
Les tensions entre le Maroc et l’Algérie ont atteint de nouveaux records après les insultes échangées par les ambassadeurs des deux pays aux Nations unies. Selon Omar Hilal, représentant de Rabat à l’organisation internationale, la demande présentée par Alger pour être reconnue membre observateur au Comité des droits de l’homme en charge du dossier sahraoui, n’est qu’une imposture. Il a ajouté: «On pourrait même qualifier cette requête de mensonge du siècle». Réponse du berger à la bergère, Mohammad Bédjaoui, chef de la délégation algérienne, a pointé Rabat du doigt en l’accusant de crimes contre l’humanité et de violation des droits de l’homme. Des analystes avertis sur ce dossier s’inquiètent du langage utilisé par les deux voisins, qui ne présage rien de bon, puisque le dossier sahraoui est désormais exploité par les deux régimes pour détourner l’attention de leurs problèmes internes.
L’Etat, c’est moi!
Le général Mohamed Ould Abdel-Aziz, président de la Mauritanie, n’aime pas partager le pouvoir. Malgré les défis énormes auxquels fait face son pays, il maintient une position intransigeante à ce sujet et refuse la main tendue par l’opposition. Pourtant, les opposants avaient demandé la formation d’un gouvernement d’union nationale, promettant en contrepartie de prendre part aux élections présidentielles prévues l’été prochain et de mettre un terme à leur boycott qui dure depuis plusieurs années. Vaine tentative, puisque le gouvernement a refusé ces propositions en bloc, insistant sur le fait que si les opposants désiraient engager un dialogue avec le régime, ils devraient le faire sans aucune condition préalable. Dans de telles circonstances, il est difficile d’imaginer les représentants des deux camps assis autour d’une même table.
2 milliards de dollars est le montant de l’aide financière annuelle reçue par le régime soudanais de la République islamique d’Iran. Une somme importante qui permet à Khartoum de subvenir aux besoins des quelques dizaines de milliers de fonctionnaires. Ce soutien n’a pas été suspendu malgré les développements qu’a connus le monde arabe, notamment la crise en Syrie, qui a séparé les positions de Khartoum et de Téhéran. Mais le régime de Omar Hassan el-Bachir souhaite rejoindre le camp des pays du Golfe, agacés par son alliance avec leur ennemi juré. Pour ce faire, il faudra que les riches monarchies compensent les deux milliards de dollars perçus annuellement par le Soudan. C’est ce qui explique les contacts secrets entre des responsables soudanais et leurs homologues saoudiens, durant lesquels Khartoum a assuré être prêt à rompre les ponts avec le régime iranien si Riyad acceptait de le soutenir financièrement. Cette ouverture est soutenue par Le Caire, qui a envoyé en visite secrète le général Ahmad Ibrahim, chef des gardes-frontières, chargé de conclure l’affaire.
27 prisonnières irakiennes, interviewées par l’organisation internationale, Human Rights Watch, assurent avoir été violées en prison. Selon l’ONG, ces actes auraient même été commis sous les yeux de proches des détenues venus leur rendre visite, cela en vue de les forcer à payer de l’argent. Plusieurs milliers de femmes sont détenues dans les prisons irakiennes en toute illégalité et sans qu’elles ne soient accusées d’un quelconque crime. Dans la plupart des cas, elles sont soupçonnées d’avoir facilité des actes terroristes ou accusées d’être proches de membres d’al-Qaïda. Ce sujet est brûlant en Irak, puisque l’écrasante majorité des détenues sont membres de la communauté sunnite, ce qui renforce le sentiment d’injustice au sein de cette même communauté. Résultat, plusieurs d’entre elles meurent sous la torture ou sont relâchées après des années de détention, en gardant des séquelles physiques et psychologiques irréparables.