En 1992, le concept du gouvernement électronique a été mentionné dans un document officiel pour la première fois au Liban. Il avait été évoqué dans le cadre du projet de réforme de l’administration publique, présenté par le gouvernement présidé par Omar Karamé, alors que les manifestations battaient leur plein dans la rue et que la valeur de la monnaie nationale s’effondrait face au billet vert. L’application du gouvernement électronique, ou l’e-government, a été recommandée dans toutes les formalités impliquant les institutions de l’Etat et le citoyen. Son adoption visait à informatiser les données des services publics, tels la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le registre foncier et les départements de taxation du ministère des Finances, dans l’ultime objectif d’empêcher la corruption et les pots-de-vin. Quelque temps plus tard, un ministère d’Etat pour la Réforme administrative a vu le jour. En 1994 a été créé le bureau du ministre d’Etat pour la Réforme administrative (Omsar). Depuis ce jour, une multitude de comités et sous-comités ont été formés en partenariat entre les représentants du ministère et des délégués d’organisations internationales, dans le but d’entreprendre des études nécessaires pour l’implantation d’un gouvernement électronique couvrant tous les établissements et les services publics. Parallèlement, les dons et soutiens financiers n’ont pas manqué. On citera à titre d’exemple l’apport du Fonds arabe pour le développement économique et social à hauteur de 20 millions de dollars, l’Union européenne (38 millions d’euros) et le gouvernement japonais (485 000 dollars). Celui-ci était alloué exclusivement au développement des politiques de réforme et à la formation des ressources humaines.
Au niveau du cadre légal, ce n’est que le 22 octobre 2012 qu’une loi a été promulguée exigeant la création d’un numéro financier unique à chaque contribuable. Un an plus tôt, le Conseil des ministres avait pris plusieurs décisions, dont les plus importantes demeurent celles du 18 août 2011, relatives à la standardisation des formats des documents à remplir par le citoyen; la standardisation des sites des institutions étatiques du 2 mai 2012. Par ailleurs, un projet de loi sur les transactions électroniques a été transmis au Parlement en date du 8 octobre 2012. Mais la concrétisation des efforts ne s’est fait sentir que le 10 septembre 2013, avec le lancement par l’ancien Premier ministre, Najib Mikati, du portail du gouvernement électronique, www. DAWLATI.gov.lb
Il ne s’agit que de la première phase du projet. Les premiers à avoir bénéficié de cette étape sont la Sûreté générale, les ministères de 1’Agriculture, des Finances et du Tourisme. Tous les objectifs du chantier sont encore bien loin d’être atteints. Mais il est certain qu’un nouveau contrat social a été amorcé entre le citoyen et l’administration publique.
Ali Araya, chef de l’unité de l’e-government au sein du ministère, explique que la stratégie du gouvernement électronique (e-government) repose sur quatre piliers. L’e-reform consiste à restructurer les procédures bureaucratiques de l’administration publique en mettant à profit les avantages des nouvelles technologies. L’e-citizen a pour objectif de regrouper tous les services fournis par les institutions publiques aux citoyens, et qui sont susceptibles d’être informatisés. L’e-business se concentre sur les services fournis par les autorités étatiques à la communauté des affaires domestiques et aux investisseurs étrangers. Une meilleure efficience de cette catégorie de prestations aiderait à la promotion du potentiel de croissance du secteur privé libanais et du développement de l’économie nationale. Enfin, l’e-community vise à moderniser l’infrastructure des nouvelles technologies, partant du principe de base que les NTIC représentent le principal véhicule d’une prospérité de l’économie de la connaissance et qu’elles contribuent au développement durable et à une réduction de la pauvreté.
Etude du Crédit libanais
Le prix de l’or à la baisse sauf si…
Selon une étude élaborée par le Crédit libanais, le prix de l’or aurait tendance à reculer et à tourner autour de 997 dollars l’once d’ici la fin de l’année. Toutefois, la banque a insisté sur le fait que ses prévisions seraient nécessairement revues et reconsidérées si un événement majeur venait à secouer l’économie mondiale. Dans le cadre du rapport précité, les prévisions se sont basées sur l’amélioration enregistrée ces dernières années sur les places boursières majeures, associée à une baisse du taux d’inflation mondial soutenue par un resserrement graduel de la politique du «Quantitative Easing» de la FED. Cette politique monétaire non classique est utilisée par les banques centrales pour stimuler les économies lorsque les moyens traditionnels s’avèrent ne plus être efficients. Elle consiste à ce que les banques centrales achètent un montant déterminé d’avoirs financiers appartenant aux banques commerciales et autres institutions du secteur privé. Ce qui contribue à accroître les prix de ces actifs et à faire baisser leur rendement, entraînant une stimulation de la base monétaire. Il est bon de noter, lit-on dans le rapport, que dans ce contexte, le freinage de la politique monétaire expansionniste de la Fed aurait pu avoir l’effet inverse sur la performance des marchés boursiers américains et porter vers le haut le prix de l’or. Mais un tel scénario est loin de se réaliser, compte tenu du fait que les investisseurs ont déjà intégré les retombées du resserrement de la politique du «Quantitative Easing» dans leurs anticipations, alors que les marchés boursiers ont déjà réagi à la nouvelle.
Entre-temps, le bilan de la Banque du Liban (BDL) a enregistré une légère hausse de ses avoirs de 0,2% à un rythme mensuel, s’élevant à 80,29 milliards de dollars à fin mars 2014. Le portefeuille de titres de la Banque centrale a progressé de 0,5%, à 36,3 milliards de dollars. De plus, la valeur des prêts au secteur financier domestique est passée de 2,89 milliards de dollars, en février 2014, à 2,99 milliards en mars de la même année. Toutefois, la valeur des réserves en or a enregistré un recul de 2,5% mensuellement, en ligne avec la baisse du prix du lingot d’or sur les marchés internationaux à la suite de l’attachement de la FED à sa décision de resserrement de sa politique de «Quantitative Easing».
Industrie
Expansion des installations d’al-Nahda à Ghaziyé
L’usine al-Nahda, qui fabrique un large éventail d’équipements de construction (près de 300 produits différents) sous la marque Staunch, planifie l’inauguration de nouvelles installations industrielles à Ghaziyé au Liban-Sud. L’expansion de l’entreprise et l’implantation de nouvelles lignes de production ont été dictées par la forte demande en provenance de marchés internationaux. L’usine s’étendrait sur 27 000 mètres carrés et le coût de l’investissement, y compris le prix du terrain, s’élèverait à environ 20 millions de dollars. 30% de la production d’al-Nahda sont fabriqués localement, alors que 70% sont fabriqués sous la licence Staunch. La firme, fondée en 1979 au Liban, possède trois usines à l’étranger (en Inde, en Chine et en Turquie) et 67 points de vente de par le monde. Al-Nahda exporte entre 81% et 90% de sa production, principalement vers l’Afrique. En avril, le groupe compte inaugurer une salle d’exposition à Saïda d’une superficie de 9 000 mètres carrés.
Liliane Mokbel