Hassan Nasrallah en Iran
Le secrétaire général du Hezbollah se serait envolé pour l’Iran au début du mois de septembre, à la veille de l’imminence de la frappe sur la Syrie qui n’a pas eu lieu, et de l’annonce de l’accord américano-russe sur l’arsenal chimique de Damas. C’est ce que révèlent des sources proches du secrétariat général du 14 mars qui poursuivent qu’à son retour, sayyed Hassan Nasrallah a présidé plusieurs réunions du Conseil consultatif (Choura) et des cadres du parti en vue d’évaluer la conjoncture à la lumière des derniers développements en Syrie et de l’entente conclue entre Moscou et Washington sur le règlement de la crise. D’après les informations, les assises qui regroupent les responsables du Hezb se déroulent autour du grand thème La révision des positions du parti pour la période post-Assad, car ils prévoient des changements inéluctables qui se traduiront forcément sur la scène libanaise.
La bombe de Frangié
La déclaration du député Sleiman Frangié sur l’élection du futur président de la République à la simple majorité (la moitié des voix + 1) a provoqué l’étonnement des milieux du 14 mars. Ils s’interrogent sur les motifs qui ont poussé le leader du Nord à se prononcer sur le sujet, sachant que ses alliés du 8 mars s’étaient vigoureusement opposés à cette formule en 2008 et exigé un quorum des 2/3 de l’Assemblée pour que la séance parlementaire soit valide. Du côté du Futur, on estime que la proposition de Frangié dissimule une position politique, à savoir l’incapacité de la coalition du 8 mars à assurer la présence des 2/3 du Parlement, à cette étape. Les forces du 14 mars se sont insurgées contre cette proposition et le député Robert Ghanem a indiqué qu’une telle option nécessite un amendement constitutionnel.
Loi électorale: on recommence
Le patriarche maronite, Mar Béchara Boutros Raï, a confié aux deux ex-ministres, Ziad Baroud et Roger Dib, la charge de concocter un projet de nouvelle loi électorale basé sur les formules proposées par les diverses forces politiques du temps où Baroud détenait le portefeuille de l’Intérieur. Il s’agit d’en extraire une synthèse qui prenne en compte les craintes et la bonne représentation des chrétiens permettant aux électeurs de cette communauté d’élire leurs propres députés. Une option qui favorise les petites circonscriptions et un scrutin en deux étapes: l’une communautaire et l’autre nationale. La mission revient finalement à Roger Dib, Ziad Baroud s’étant excusé pour des raisons inconnues.
Les contrats de Bassil à Moscou
Le ministre de l’Energie, Gebran Bassil, a signé en Russie un contrat avec des sociétés de forage et d’extraction gazière et pétrolière qui participeront aux travaux prévus dans les eaux territoriales libanaises. Le ministre a confirmé la volonté du Liban d’entamer le forage se basant sur une forte possibilité d’aboutissement à une entente gazière euro-russo-américaine au Liban. A Moscou, Bassil a entrepris des contacts avec les responsables au sujet du dossier énergétique et discuté des possibilités d’investissement au Liban avec des hommes d’affaires. Il rapporte que de nombreuses entreprises russes ont l’intention d’investir au Liban, lequel souhaite développer ses relations économiques avec Moscou pour rééquilibrer le paysage économique dans le pays.
La Résistance enterre ses brigades?
Le démantèlement des Saraya de la Résistance à Saïda est une rumeur que le Hezbollah a vite fait de démentir. Cette rumeur avait été colportée par des sources, après des tensions entre des éléments du Mouvement nassérien et des miliciens des Saraya, ce qui avait nécessité la réunion entre le Dr Oussama Saad et le responsable du Hezb à Saïda pour régler le différend malgré le démenti de l’information par le parti chiite. Celui-ci, aux dires de notables tripolitains, aurait renoncé aux services de 260 éléments des Saraya à Tripoli sur un total de 390 en prélude à leur élimination totale, après la fin de mission de leur chef. Le Hezbollah, ajoutent ces sources, veut se retirer de la région du Nord après les derniers développements, notamment en Syrie, pour éviter d’attiser les sensibilités susceptibles de déclencher la fitna, surtout que des combattants extrémistes islamistes sont récemment arrivés à Tripoli.
Dialogue ou gouvernement d’abord?
Le président Michel Sleiman est déterminé à convoquer les membres du dialogue national à reprendre les réunions avant la fête de l’Indépendance. L’idée, selon un ex-ministre, est de mettre les divers acteurs politiques devant leurs responsabilités en cette étape cruciale, et de comprendre leurs vraies positions face au dialogue. La coalition du 14 mars réclame la formation du gouvernement de Tammam Salam au préalable et le retrait des conditions posées par le 8 mars. Elle souhaite soumettre les dossiers politiques à la table du dialogue à condition que le 8 mars accepte la mise sur pied d’un cabinet neutre qui s’occuperait des affaires des citoyens. La formation du gouvernement après la fête de l’Adha pourrait précéder l’invitation au dialogue.
Les barreaux du gaspillage
La commission ministérielle, chargée de l’enquête sur le scandale des travaux entrepris à Roumié, reconnaît qu’il y a eu gaspillage des deniers publics. La commission présidée par le vice-Premier ministre, Samir Mokbel, et formée des ministres Marwan Charbel, Chakib Cortbaoui et Marwan Khaireddine a abouti à la conclusion suivante: le coût des travaux effectués est exorbitant, l’entrepreneur a négligé les basiques et investi dans le superflu. Le président Najib Mikati, ayant présidé une réunion de la commission, a appelé les instances juridiques et d’inspection à poursuivre l’enquête pour informer le public de ses résultats. Certains ont tenté de camoufler l’affaire, mais le ministre Charbel a mis un terme à ces tentatives, exigeant que soit révélée toute la vérité.
Entre Erbil et Beyrouth
Le scandale des pots-de-vin et des conditions d’exclusivité, réclamés par une société privée à la compagnie d’aviation irakienne, sera-t-il étouffé, sachant qu’il a provoqué une crise entre l’Aviation civile de Beyrouth et celle d’Erbil? Des responsables de la société irakienne Zagros auraient demandé une autorisation pour instaurer une liaison aérienne entre le Liban et le nord de l’Irak, en présentant tous les documents et garanties nécessaires exigés par les autorités libanaises. Ils disent avoir reçu un coup de fil et un e-mail de Khaled Akkaoui, directeur général de la compagnie Executive Sky, proposant son assistance pour le suivi de l’autorisation en question et offrant ses services logistiques à l’AIB en contrepartie d’un montant de 12 000 dollars à verser après l’accord sur le programme des vols. Akkaoui a également posé comme condition sa nomination d’agent exclusif de Zagros sur le marché libanais. La direction générale de l’Aviation civile avait publié un communiqué clarifiant que la raison sociale de la compagnie aérienne n’était pas conforme au nom figurant sur les documents techniques soumis et l’a informée de la nécessité de faire les rectifications à cet égard et d’achever toutes les formalités juridiques pour que l’autorisation de desservir l’aéroport de Beyrouth lui soit octroyée.
Discorde au Fateh
Intervention d’une ambassade d’un grand pays européen dans les conflits internes du mouvement Fateh au Liban. D’après des informations rapportées par une source palestinienne, la décision d’écarter le colonel Mahmoud Issa (Lino) du Fateh, en réponse au communiqué publié le 20 septembre 2013 par «Le rassemblement des officiers et cadres du mouvement Fateh dans les camps libanais», n’est pas étrangère à cette ingérence «européenne». Un budget spécial pour financer des projets sociaux à Aïn el-Heloué avait été accordé à Lino par cette ambassade pour renforcer son influence parmi les réfugiés palestiniens, face aux ailes concurrentes du Fateh qui accusent un budget déficitaire, avec des allocations sociales réduites par l’Autorité, à Ramallah. Lino a également obtenu des fonds de l’ex-responsable sécuritaire palestinien, Mohammad Dahlan, connu pour ses liens avec les Renseignements israéliens. C’est pourquoi l’Autorité palestinienne a décodé le communiqué du 20 septembre comme une tentative de putsch visant à mettre la main sur les institutions du Fateh et les organes de l’OLP au Liban. Cerise sur le gâteau: les informations parvenues à Mahmoud Abbas sur l’intention d’un pays du Golfe de préparer Dahlan à lui succéder prochainement à la tête de l’Autorité. Le commandement du Fateh, dit-on, étudie actuellement une proposition libanaise consistant à suspendre la décision de mise à l’écart de Lino pour une période de deux mois et lui donner ainsi le temps de prouver son innocence.
Coopération nécessaire
Tout retard à trouver un
consensus national sur le dossier pétrolier menace les intérêts du Liban en Méditerranée, insiste un expert arabe. Israël tente de réconcilier Chypre et la Turquie en leur promettant un rôle central dans le conflit géo-énergétique régional-international. Pour protéger ses ressources, gazières et pétrolières, des ambitions du triangle énergétique lié à l’Otan, Tel-Aviv cherche à les consolider. Il faudrait édifier un triangle opposé composé du Liban, de la Syrie et de l’Egypte. Ce triangle arabe attirera des investissements et des ressources, en raison du volume des réserves dans ces trois pays et de leur avantage géopolitique, vu leur proximité des plus importantes sources de pétrole dans le Golfe arabe, en Irak et en Iran. Au cours d’une réunion qui avait regroupé des experts de l’énergie à Paphos (Chypre), le représentant israélien a annoncé que son gouvernement appuyait la construction d’une énorme station de liquéfaction
du gaz chypriote, qui ferait de l’île un centre régional pour
l’exportation vers les marchés européens et turcs. D’où la nécessité d’une coopération interarabe à l’est de la Méditerranée pour améliorer les conditions de la production sur fond de concurrence féroce et inéquitable.
Chebaa et la guerre en Syrie
Nouveaux problèmes sociaux et sécuritaires dans le village de Chebaa, dans le Arkoub, rapportés par des activistes juridiques. Ils racontent que le conseil municipal a décidé de renvoyer deux déplacés syriens dans leur pays pour avoir enfreint les règles instaurées par le conseil qui veut interdire les relations amoureuses parmi les réfugiés. Ce rapatriement forcé effectué par la municipalité, largement dominée par la Jamaa islamia, est contraire aux principes humanitaires. Ces activistes redoutent l’existence de motifs d’ordre politique cachés derrière cette décision et révèlent qu’une aide logistique continue à être acheminée à partir de Chebaa aux combattants du Front al-Nosra, déployés du côté syrien de Djebel el-Cheikh, incluant le transport de provisions et de munitions, en prévision de la saison des neiges et l’éventuel blocage des routes. Par ailleurs, les Forces de sécurité suivent les mouvements de certains opposants syriens qui se sont infiltrés en leur qualité de blessés suite à des combats menés avec l’armée syrienne à Koneitra et dans le rif sud-ouest de Damas. Rétablis, ils seraient restés dans les bourgades du Arkoub, surtout à Chebaa et Habariyé, où ils cherchent à former des cellules politiques et médiatiques dont la mission se résume à l’incitation à la division communautaire et au soulèvement contre la Résistance.