Arabie saoudite
Al-Walid Ben Talal inquiet
Le milliardaire saoudien, le prince al-Walid Ben Talal, a paru inquiet du fait que «le royaume wahabite n’avait pas compris la menace réelle que fait planer sur la stabilité économique de son pays l’accroissement de la production du gaz de schiste aux Etats-Unis, qualifiant cette mesure «d’affaire de survie pour le royaume».
Lors d’une interview accordée au journal
canadien The Globe and Mail, le prince a déclaré que la découverte de nouvelles nappes d’huiles de schiste est en train «de menacer chaque pays producteur de pétrole dans le monde et le royaume doit urgemment diversifier ses revenus économiques dans le but de garantir sa stabilité sur le long terme». D’après le prince, il s’agit «d’un tournant crucial dans l’histoire des pays producteurs de pétrole qui n’ont pas diversifié leur économie. «92% du budget annuel de l’Arabie saoudite provient des recettes du pétrole. Ce qui rend la recherche d’une solution à ce problème d’une importance prioritaire».
Mais il semble que les propos du prince
Al-Walid sont tombés dans les oreilles d’un sourd puisque le vice-ministre saoudien du Pétrole, le prince Abdel-Aziz Ben Salman Ben Abdel-Aziz, a souligné que le gouvernement de Riyad n’est pas concerné par la hausse de la production du gaz de schiste des Etats-Unis, qui menace de
grignoter la part du marché de l’Opec et ne voit pas, par ailleurs, le besoin de réduire leur
production afin de soutenir les prix. «Je pense que la croissance économique mondiale sera suffisante pour soutenir toutes sortes de
croissance telles celles des nappes du gaz de schiste, des nappes de gaz et des énergies renouvelables», a ajouté le vice-ministre du Pétrole. Al-Walid a affirmé qu’il utiliserait tous les moyens possibles en sa disposition afin de convaincre le gouvernement saoudien de prendre au sérieux «la menace de la découverte de nouvelles nappes de schiste», persuadé que beaucoup de Saoudiens partagent son avis. Le prince milliardaire a d’ailleurs souligné qu’il mobilisera les médias ainsi que l’opinion publique afin de mettre le maximum de pression sur le gouvernement et l’amener «à rectifier le tir et apporter une solution au problème».
Nº 2926 du vendredi 6 décembre 2013
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