Erdogan nie la cause kurde…
Selon le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, il n’y aurait jamais eu de cause kurde, mais plutôt un problème avec une minorité qui refuse de prendre part à la vie culturelle et économique du pays. Or, ces accusations surviennent au moment même où Ankara mène des négociations secrètes avec le chef historique du PKK Abdallah Öcalan, détenu sur un îlot de la mer Egée. Réponse du berger à la bergère, Selahattin Demirtaş, leader du Parti kurde pour la paix et la démocratie, a traité Erdogan et son régime de fascistes. «Oui, monsieur le Premier ministre, je suis d’accord avec vous. Il n’y a pas de cause kurde en Turquie, mais plutôt un Etat fasciste qui nie l’existence d’autrui». Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer comment Öcalan pourra convaincre ses partisans d’un quelconque accord avec Erdogan.
Nessma a besoin d’aide
La chaîne satellite privée Nessma, qui s’est forgé une place importante sur la scène médiatique tunisienne après la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali, serait au bord de la faillite. La direction vient de renvoyer cent journalistes sans aucune explication et sans indemnités. Ceux qui sont restés n’auraient plus touché leurs salaires depuis de longs mois. Nabil Karoui, directeur général de Nessma, ne cache plus la possibilité de voir sa chaîne mettre la clé sous la porte définitivement et très bientôt. Selon lui, les trois principaux actionnaires, dont Silvio Berlusconi, ne veulent plus investir dans un projet qui s’est avéré très coûteux.
Mohammad Morsi le président égyptien, a fait une apparition au 44e Salon international du livre au Caire et a tout fait pour éviter de ne pas s’entretenir avec les intellectuels égyptiens présents. Pire encore, Morsi n’a accepté de recevoir qu’un nombre limité d’éditeurs arabes, membres de l’Organisation internationale des Frères musulmans. La garde présidentielle, quant à elle, s’est vu attribuer un nouveau rôle: agir en tant que police des mœurs. Le président lui a ordonné de s’assurer que toutes les femmes qui lui seront présentées soient voilées et qu’aucune d’entre elles ne porte de pantalon. Ainsi, Fatima el-Boudi, une des figures-clés du salon du livre égyptien, a été interdite d’approcher le raïs à cause de sa tenue inappropriée! Dire que le salon s’est tenu sous le signe du dialogue!
Khaled Youssef le grand cinéaste égyptien se sent en danger après l’attentat dont il a été la cible de la part des mouvements salafistes. Connu pour être l’une des figures les plus critiques des mouvements islamistes, ses apparitions télévisées agacent les extrémistes et autres fanatiques, qui ont décidé purement et simplement de l’éliminer physiquement. Mais toutes ces menaces ne l’ont pas fait fléchir, lui qui avait été la première personnalité à monter au créneau le 25 janvier 2011 pour dénoncer le régime totalitaire de Hosni Moubarak. Deux ans après la révolution égyptienne, rien ne semble avoir vraiment changé.
Maliki défend la Palestine
Le Premier ministre irakien Nouri el-Maliki a mis en colère les organisations des droits de l’homme par ses critiques virulentes des conditions de détention des Palestiniens dans les prisons israéliennes. Maliki avait indiqué que «la façon avec laquelle l’occupation israélienne traite les prisonniers palestiniens sans défense est inhumaine». Or, selon Human Rights Watch, des centaines de Palestiniens seraient détenus dans les geôles irakiennes depuis la prise du pouvoir par Nouri el-Maliki et seraient torturés, humiliés et privés de tous les droits. Plus grave encore, un grand nombre d’entre eux n’ont jamais été présentés devant un juge et ne savent même pas de quoi ils sont accusés. Entendre Maliki parler de droits de l’homme est une véritable imposture alors qu’il refuse, lui-même, l’accès de la Croix-Rouge aux nombreux centres de détention qu’il a créés à travers le Pays des Rafidains.
En pointillé…
Les relations entre le sud et le nord du Soudan sont au plus bas depuis le sommet raté d’Addis-Abeba entre le président Omar Hassan el-Bachir et son homologue sudiste Salva Kiir Mayardit. Les deux leaders, qui avaient échoué à trouver un accord sur les points de discorde entre les deux pays, sont rentrés bredouilles sur leurs territoires respectifs. Juba, qui a pointé Khartoum du doigt, a ainsi riposté en signant un accord pétrolier avec Tel-Aviv, prévoyant l’exportation de l’or noir vers l’Etat hébreu à des prix préférentiels. Résultat: le pétrole du Sud ne passera plus par les raffineries du Nord, ce qui a fait enrager le pouvoir à Khartoum et l’a poussé à menacer de représailles, voire de rupture des relations diplomatiques. Rien ne va plus entre les deux meilleurs ennemis, alors que la médiation africaine serait sur le point de jeter l’éponge.
Iran: Elections sous pression
Les élections présidentielles iraniennes, prévues en juin, continuent de faire des remous au sein de la République islamique. Suite à l’interdiction faite aux deux leaders modérés Mir-Hossein Mousavi et Mehdi Karroubi de présenter leurs candidatures, des voix se sont élevées dans le clan conservateur pour défendre les deux hommes. Ainsi, Habibollah Asgaroladi, chef d’un parti islamiste radical connu pour être proche du Guide suprême Ali Khamenei, a indiqué: «Karroubi et Mousavi ne sont pas la cause des troubles de 2009, mais en sont plutôt la conséquence». Fureur dans les rangs des mullahs qui ont demandé la tête de Habibollah, l’accusant d’être un traître et un collaborateur. Pour sa part, Asgaroladi, considéré comme un vétéran de la politique, s’est défendu en assurant qu’il avait le droit d’exprimer son point de vue.
Le gendre de Zarqaoui tué en Syrie
Mohammad Yassin Jarad, jeune Jordanien de 22 ans, venait de terminer ses études à l’université avant de se rendre en Syrie pour participer au jihad contre le régime du président Bachar el-Assad. Son projet n’a pas duré. Quelques jours après avoir réussi à traverser la frontière, il est tué dans la province de Souweida dans un accrochage avec l’armée régulière. Mais à la surprise générale, durant son enterrement dans son village natal, il a été révélé que Jarad n’était autre que le gendre de l’infâme leader d’al-Qaïda au Pays des Rafidain, Abou Moussab el-Zarqaoui, tué en 2006 par des drones américains. Si sa mort n’est pas passée inaperçue à cause de ses liens de parenté avec Zarqaoui, il n’en reste pas moins que des dizaines de salafistes sont tués chaque semaine en Syrie, devenue la Mecque de tous les mouvements jihadistes à travers le monde musulman.
Le Qatar se fait désirer
La principauté du Qatar, qui joue à travers le monde un rôle qui dépasse de loin son poids géopolitique, sait se faire désirer. En effet, l’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui a visité Gaza en grande pompe en fin d’année, était attendu à Ramallah le jour du Nouvel An. Mais à la dernière minute, il avait préféré annuler son voyage pour des raisons qui n’ont jamais été élucidées. Alors que les analystes s’attendaient à ce qu’Abou Mazen riposte violemment à cette insulte publique, ce dernier a choisi de faire semblant que tout allait pour le mieux avec Doha. C’est ce qui explique sa décision de dépêcher son conseiller Saëb Erekat à la capitale qatarie pour s’entretenir avec Khaled Mechaal, chef du bureau politique de Hamas. A Ramallah, la politique de l’autruche est à l’ordre du jour.
Belkhadem sur les pas d’Ouyahia
La scène politique algérienne, peu habituée au changement, devrait connaître dans les prochaines semaines une vraie révolution, le secrétaire général du Front de Libération nationale, Abdel-Aziz Belkhadem, pouvant prendre la porte de sortie. Ses opposants dans le parti au pouvoir ne cachent plus leur désir de le voir remplacé, car selon eux, Belkhadem représenterait une ligne minoritaire du FLN nécessitant son départ. Contrairement au départ d’Ahmed Ouyahia, qui s’est déroulé dans le calme et la sérénité, Belkhadem compte mener bataille jusqu’au bout, lui, qui refuse depuis trois ans de céder à ses détracteurs. Dans ces conditions et vu la profonde division entre les membres du FLN, il n’est pas surprenant d’entendre à nouveau des voix à Alger soutenir une quatrième candidature du président Abdel-Aziz Bouteflika à la tête du pays même s’il avait promis de ne plus se représenter à la présidence.
10 milliards de dollars est la valeur des investissements arabes qui ont dû être retirés de Syrie au profit de l’Egypte. Cette annonce a été faite par le ministre de l’Industrie égyptien, Hatem Saleh, qui a ajouté que des centaines d’hommes d’affaires syriens avaient aussi fait le même choix, car il leur était devenu impossible d’entreprendre de nouveaux projets dans leur pays qui fait face à une guerre civile sans merci depuis près de deux ans. L’économie syrienne a perdu à cause de ces affrontements militaires les trois quarts de ses capacités de production, bien que le régime en place assure toujours le contraire. Mais il est clair que ce n’est que grâce au financement iranien en monnaie étrangère que le gouvernement de Waël el-Hakki parvient à payer les salaires des fonctionnaires de l’Etat, surtout de l’armée. Selon les analystes, Téhéran ne pourra pas maintenir encore longtemps ce soutien financier, car l’économie iranienne en butte à des sanctions occidentales très dures est sur le point de s’effondrer.
700 familles américaines bénéficieront d’énormes compensations financières de la part de la Banque arabe, accusée d’avoir offert ses services financiers au mouvement palestinien Hamas. Or, Washington considère l’organisation islamiste comme un mouvement terroriste et un grand nombre de citoyens israéliens, de nationalité américaine, ont porté plainte contre la banque basée à Amman qui a permis aux islamistes de déposer et de retirer de l’argent librement entre les années 1994 et 2005. Sobhi el-Masri, P.D.-G de la Banque arabe, s’est défendu en indiquant que son institution était gouvernée par le principe du secret bancaire et ne pouvait, par conséquent, révéler le nom de ses clients. Mais tout cela a peu d’importance, puisque les tribunaux américains ont tranché, et la banque qui fait face depuis quelques mois à des remous internes devra verser la somme d’un milliard de dollars en compensations.