Service ou section
L’information diffusée par les départements médiatiques de la présidence de la République après l’accueil réservé au général Achraf Rifi et au colonel Wissam el-Hassan par le chef de l’Etat, spécifiait que ce dernier était chef du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure. Le Premier ministre, de son côté, a utilisé ce terme pour parler de cet organe sécuritaire. Mais le ministre de l’Intérieur continue à le qualifier de «section» des renseignements, même dans sa correspondance. Un député du Moustaqbal relève cette disparité dans la terminologie utilisée par les officiels, s’agissant d’une institution sujette à des divergences politiques. Finalement, faut-il parler de service ou de section des renseignements?
Zahra en danger
Lorsque le nouveau député du Koura, Docteur Fady Karam, a rendu visite au président Nabih Berry, pour faire connaissance, celui-ci lui a demandé des nouvelles du député Antoine Zahra. Karam lui a alors répondu: «C’est à moi de vous poser la question!» Le président de l’Assemblée a alors expliqué que ce sont les mêmes motifs qui maintiennent Zahra à l’étranger et «moi, ici». En fait, Berry a pris des mesures strictes pour se protéger après les menaces qu’il a reçues et les rapports dans le même sens qui lui sont parvenus. C’est aussi la raison pour laquelle, il n’a pas voulu parcourir la longue distance qui le sépare de Beiteddine pour participer à la table du dialogue, comme l’a expliqué le président Sleiman au début de la séance.
Question de kilomètres?
Prétextant la longue distance qui sépare Bnecheï de Beiteddine, le député Sleiman Frangié s’est excusé de ne pouvoir prendre part au round du dialogue national qui a eu lieu le 16 août. Un député de l’opposition s’est demandé si le trajet Bnechéï – Palais des Mouhajirine était plus court que celui de Bnecheï-Beiteddine. En fait, suite aux critiques que Frangié avaient exprimées à l’encontre du président Sleiman, celui-ci lui avait répondu de façon cinglante lors de sa tournée à Jbeil, lorsqu’il a dit: «Celui qui accuse les hommes de ne pas être loyaux au Liban, n’est pas un homme…» C’est cet incident qui a amené Frangié à s’absenter de Beiteddine d’après des personnalités du 14 mars qui font remarquer que cet épisode est un indice de la tension qui règne sur les relations entre le président de la République et le commandement syrien et qui apparaît au grand jour pour la première fois depuis l’accession au pouvoir du chef de l’Etat, il y a 4 ans, sur fond de l’arrestation de Michel Samaha accusé de transporter des explosifs de Syrie vers le Liban dans le but de déstabiliser la scène locale.
Les élections seront-elles ajournées?
Les législatives de 2013 restent tributaires des développements régionaux et de leur impact sur la scène locale, selon un député de l’opposition. Les débats sur le projet de loi électorale au sein du Conseil des ministres, et les réactions des divers camps politiques, font craindre l’ajournement de cet exercice. Il n’est pas exclu que certaines parties veuillent exploiter les divergences qui se sont manifestées à ce sujet pour torpiller les élections. Si la coalition du 8 mars, ajoute le député, sent qu’elle est en perte de vitesse et qu’elle risque de perdre face au 14 mars, surtout dans les régions chrétiennes où la popularité du général Michel Aoun est en chute libre -comme le prouvent les sondages d’opinion- elle préférera opter pour le report des législatives.
Balade de Charbel à Tripoli
A l’aube du mercredi 15 août, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel -de retour de Kobeyate où il participait à un dîner donné en l’honneur du patriarche Mar Béchara Boutros Raï qui se trouvait au Akkar pour une visite paroissiale- a voulu faire une escale d’inspection à Tripoli. Le général Charbel a traversé à pied la rue Azmi, ce qui lui a permis de communiquer avec les commerçants et d’écouter les doléances et revendications des citoyens qui se sont rassemblés pour le saluer. Ceux-ci lui ont surtout demandé d’accélérer le processus de réconciliation à Tripoli. Le ministre a promis de mettre un terme aux affrontements entre Jabal Mohsen et Bab Tebbané et d’œuvrer afin de proclamer la démilitarisation de la ville dont les habitants aspirent à la liberté et à la paix.
Mystère autour de la cellule de Rmeilé
Les autorités sécuritaires veillent à la confidentialité des interrogatoires menés avec les éléments de «la cellule de Rmeilé». Cela pour pouvoir appréhender l’ensemble de ce réseau lié à des parties radicales qui lui fournissent obus et charges explosives. Cette cellule, d’après les sources de l’enquête, ne fait pas partie du réseau des agents d’Israël et n’est rattachée ni à la mouvance al-Qaïda, ni à l’opposition syrienne. Les investigations s’intensifient afin de découvrir les ramifications de ce groupe radical présent sur la scène locale.
L’impact des inculpations
Les inculpations officielles émises par les autorités judiciaires libanaises contre le général Ali Mamelouk, chef du Bureau de la Sûreté nationale syrienne et superviseur de tous les organes de renseignements syriens, directement rattaché au président Bachar el-Assad, seraient plus graves et auraient plus d’impact que les accusations politiques qui avaient pointé la Syrie, il y a quelques années, pour son implication dans l’assassinat du président Rafic Hariri. La Justice libanaise a ainsi réalisé avec le dossier de Samaha ce qui n’a pas pu être fait via le tribunal international… L’incidence négative de ces inculpations sur les relations entre le Liban officiel et le régime de Damas s’est ainsi manifestée au grand jour, pour la première fois, depuis le retrait des troupes syriennes du Liban. Surtout que l’accusation est basée sur des documents et des informations sécuritaires et qu’elle bénéficie d’une couverture officielle dont celle du président Michel Sleiman. Celui-ci a envoyé un signal significatif dans ce sens en recevant le général Achraf Rifi et le Colonel Wissam el-Hassan dont il a loué les efforts. Tout comme le Premier ministre, qui a refusé que le pays soit transformé en théâtre pour des règlements de compte.
Le choix des FL
Les FL préfèrent les petites circonscriptions, à en croire le député Georges Adwane qui affirme que son parti va soumettre un projet de loi électorale dans ce sens devant le Parlement. Si jamais le projet n’obtient pas l’aval de la majorité, le choix se portera sur la proportionnelle agrémentée de 15 circonscriptions ou sur n’importe quelle loi qui reflète les vraies aspirations de la base populaire, excluant celle de 1960. «Si nous devons choisir entre la loi de 1960 et toute autre alternative qui assure une bonne représentativité des chrétiens, nous opterons pour celle-ci, a précisé Adwane, l’occasion de voter pour la formule des circonscriptions restreintes se présente aujourd’hui, les FL vont la saisir, avec les Kataëb, même si le général Aoun et les Marada ne la soutiennent pas».
Le mufti Kabbani ne fléchit pas
Les circonstances actuelles sont plus favorables au mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani, pour répondre aux attaques continues dont il fait l’objet de la part des adeptes du président Saad Hariri, depuis la nomination du président Mikati à la tête du gouvernement. Une source beyrouthine estime que l’arrivée du phénomène el-Assir à Tariq Jdidé à Beyrouth et l’incapacité du Moustaqbal à lui faire face, ont inquiété les commerçants qui ont paniqué à l’idée de subir le même sort que celui des commerçants de Saïda. Toutes ces doléances sont parvenues au mufti Kabbani qui suit de près la courbe de popularité du Moustaqbal dans les villes à majorité sunnite. Il ne cédera donc pas sur les prérogatives du mufti, en acceptant l’amendement du décret législatif 18/1955 concocté par les adeptes de Hariri qui visent à réduire le pouvoir du mufti au niveau de l’organisation et de la gestion des affaires religieuses et du Wakf. La source affirme que cheikh Kabbani a préservé la pluralité au sein de la communauté tout en jouant la carte de la neutralité, en refusant de fléchir et de se soumettre aux desideratas du pôle sunnite le plus fort, à savoir le président Saad Hariri. Le mufti, devenu un symbole de modération sunnite, est fort dépité par les divisions intercommunautaires.
Les Turcs, les pèlerins et le CSC
Dégradation permanente des relations entre la Turquie et la communauté chiite au Liban depuis l’enlèvement des onze pèlerins chiites au nord de la Syrie. Certaines sources révèlent que l’ambassadeur turc, Inan Oyildiz, a été presque chassé du siège du vice-président du Conseil supérieur chiite, le cheikh Abdel Amir Kabalan, lorsqu’il s’est présenté, le vendredi 17 août, pour lui demander d’intervenir dans la libération des ressortissants turcs enlevés par des éléments armés tribaux, prétendant que les 11 otages chiites ne sont pas sur le sol turc. Les mêmes sources croient savoir que le cheikh Kabalan craint les réactions sur le terrain, au cas où il arriverait malheur aux 11 pèlerins ou à Hassane Mokdad. Il est en fait en colère contre «l’hypocrisie» du gouvernement d’Ankara, surtout du tandem Erdogan-Davutoglu, responsable du dossier des otages. Le cheikh Kabalan n’aurait pas été tendre avec l’ambassadeur Oyildiz surtout que des diplomates turcs avaient tenté d’infiltrer le Conseil à travers le racolage d’un dignitaire de ses proches auquel ils ont fait des propositions intéressantes contre services rendus. «Oyilzid ne franchira plus le seuil de Kabalan avant que des progrès tangibles ne soient enregistrés dans le dossier des 11 otages», conclut la source. L’ambassadeur de Turquie qui était en vacances a dû rentrer précipitamment à Beyrouth pour suivre l’affaire des otages turcs.
Samir el-Kantar attaqué en Tunisie
L’agression dont a été victime, la semaine dernière en Tunisie, Samir el-Kantar, le doyen des prisonniers libanais libéré par Israël, n’a suscité aucune réaction officielle à Beyrouth, comme le font remarquer des milieux judiciaires proches de la Résistance. Aucun responsable n’a condamné les éléments armés salafistes radicaux qui ont attaqué l’ex-prisonnier, et la diplomatie libanaise n’a demandé aucune explication aux autorités tunisiennes qui n’ont pas assuré la sécurité du citoyen libanais. Celles-ci savaient bien pourtant qu’il s’agissait d’un symbole qui avait ouvertement menacé les Israéliens. L’agression de Kantar a eu lieu pendant le Festival d’al-Aqsa organisé à Bizerte par la Ligue tunisienne pour la tolérance. Des éléments ont pénétré dans la salle, armés de sabres, de bâtons et de pierres. Ils ont semé le chaos parmi les présents dont plusieurs ont été blessés et hospitalisés, les gendarmes ayant tardé à intervenir. Samir el-Kantar -invité d’honneur de l’événement- a dû être évacué par la porte de service pour des raisons de sécurité et pour échapper à la colère des assaillants qui hurlaient des insultes à son encontre. Certains accusent le gouvernement tunisien des Ikhwan de continuer à ignorer cet incident, cependant, le porte-parole officiel de la présidence, Adnan Mansar, a dénoncé l’attaque la qualifiant «de grande erreur et d’injure au combat mené par l’ex-prisonnier contre l’ennemi israélien».
Entre promesses et réalités
Alors que le gouvernement israélien cherche à augmenter le budget alloué à la guerre, un militaire libanais à la retraite pense que «la question de l’armement de l’armée nationale libanaise ne peut plus être occultée avec la montée des tempêtes régionales». La promesse faite par le président Mikati à l’occasion de la fête de l’armée en a surpris plus d’un, surtout lorsqu’il a annoncé que l’Etat libanais était sur le point de consacrer 1 milliard six cents millions de dollars sur quatre ans pour l’adoption d’un plan visant à renforcer les capacités de la troupe. Le Premier ministre n’a pas précisé les modalités d’application de cette «promesse» qui doit être formulée à travers un projet de loi entériné en Conseil de ministres avant d’être soumis au vote des parlementaires. «L’équipement de l’armée en armes défensives de pointe comme des missiles anti-aériens ou anti-tanks, nécessite des sources de financement et d’approvisionnement adéquates. Il faut savoir comment financer ce plan, d’où acheter les armes à l’ombre du veto américain et occidental sur la fourniture d’équipements et d’armes à l’institution militaire.» Il faudrait, poursuit ce militaire à la retraite, pour obtenir des conditions financières, techniques et politiques en harmonie avec l’idéologie de défense militaire, se tourner vers des pays comme la Russie et l’Iran. Et même la Chine, sans renoncer aux aides inconditionnelles venues de l’ouest ou d’ailleurs, rappelant que l’Otan a toujours voulu que l’Armée libanaise, de par son nombre et de par les armes dont elle dispose, soit une sorte de police, sans plus. En revanche, budget alloué au ministère de la Défense israélien pour l’année 2013 s’élève à quelque 16 milliards de dollars.
Une note du 14 mars aux oubliettes
Les composantes chrétiennes du 14 mars avaient concocté une note écrite qui devait être remise au patriarche Béchara Raï. La note, préparée par l’ex-député Farés Souhaid et le député Elie Keyrouz, en collaboration avec cheikh Michel el-Khoury, a cependant été définitivement mise de côté. Le président Amine Gemayel et le député Boutros Harb ayant émis des réserves sur le texte.
Le Liban, «président» des Arabes
A partir du 1er septembre et pour une période de six mois, le Liban présidera les réunions de la Ligue Arabe au niveau ministériel. Cette expérience, comparable à la présidence libanaise du Conseil de sécurité durant deux ans, n’est pas sans susciter des questions sur la gestion et l’agenda libanais en cette période de bouleversements qui va probablement définir la nouvelle physionomie de la région.
Trêve temporaire entre le CPL et Berry
Une source du Courant patriotique libre (CPL) confie que le différend avec le président du Parlement Nabih Berry n’a pas été résolu en profondeur, mais qu’une trêve a été conclue jusqu’à nouvel ordre. Si le ton des déclarations du chef du Législatif à l’égard du général Aoun a changé, c’est qu’il ne veut pas être jugé responsable d’une reprise des hostilités.