Magazine Le Mensuel

Nº 2854 du vendredi 20 juillet 2012

Sécurité

Roads for Life. «Nous voulons des routes de vie»

Dans le but de limiter le nombre de victimes d’accidents routiers, l’association Roads for Life œuvre à une meilleure application du code de la route et lance des formations pour secourir les traumatisés. L’Association est née à la suite du décès tragique du jeune Talal Kassem, qui a été renversé par une voiture, il y a près de deux ans.

 

Zeina Kassem, présidente de l’association Roads for Life, a perdu son fils Talal, dans un accident de la circulation. Pour donner un sens à son décès et éviter à d’autres personnes cette fin tragique, Zeina a décidé de créer l’Association Roads for life, dans le but de secourir les blessés et de diminuer le nombre de victimes de la route. Au cours d’une conférence de presse en présence du ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil, et de plusieurs personnalités et médecins, la présidente s’est dite satisfaite de l’adoption du nouveau code de la route. Selon elle, Roads for Life a réalisé deux objectifs majeurs: le premier concernant l’adoption du nouveau code de la route, le second, celui du succès du cours ATLS (Advanced Trauma Life Support) offert aux médecins urgentistes dans le but de sauver le plus grand nombre de blessés de la route et limiter ainsi le nombre de victimes. D’autres cours tels que le PHTLS ou l’ATCN seront prochainement dispensés aux membres de la Croix-Rouge libanaise, aux ambulanciers et à la défense civile et ultérieurement, au corps infirmier. Le PHTLS est une formation qui s’adresse en particulier aux intervenants pré-hospitaliers et permet d’évaluer l’état de gravité d’un patient. Il s’agit de traiter en premier, ce qui tue. «Nous avons le mérite d’avoir réalisé ces objectifs, grâce aux efforts de l’association et la pression médiatique et politique que nous avons exercée pour parvenir à nos fins», affirme Kassem en espérant toutefois que le nouveau code de la route sera appliqué. La présidente s’est également dite encouragée par les résultats obtenus, suite au lancement du cours ATLS qui permet aux médecins urgentistes de venir en aide aux blessés et dont plus d’une centaine de médecins de tous les hôpitaux libanais ont bénéficié grâce à la collaboration du Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth. Par ailleurs, Zeina Kassem a insisté sur l’importance de ce cours qui a permis selon les témoignages des médecins urgentistes, de sauver près de 60% de blessés graves. «Des blessés de la route qui auraient pu perdre la vie ou subir des handicaps majeurs s’ils n’avaient pas profité de ces soins», dit-elle. Le cours ATLS devrait selon elle, être obligatoire à tous les médecins urgentistes. «Nous voulons des routes de vie et non des routes de mort», conclut-elle.

Un cours indispensable
Le directeur du programme et du cours ATLS, Georges Abi Saad, a profité de l’occasion pour souligner l’importance du cours ATLS, qui permet aux médecins d’acquérir les connaissances nécessaires et d’assurer les traitements adéquats pour offrir de meilleurs soins et une meilleure prise en charge initiale des traumatisés. Selon lui, d’après les statistiques, près de 5 millions de décès dus aux accidents de la route ont été signalés en 2000. Un million de décès annuellement sont causés par les accidents de la route. Entre 20 et 50 millions de cas sont extrêmement graves. Les blessés de la route sont généralement âgés de 1 an à 44 ans. On estime qu’une personne sur 5 sera victime de ces accidents en 2020. «Il est donc nécessaire d’avoir une approche structurée et hiérarchisée pour améliorer la qualité de la prise en charge des patients», note Abi Saad. Le cours ATLS s’adresse principalement à des médecins urgentistes, des réanimateurs et des chirurgiens. Il porte sur la prise en charge du traumatisé dans la première heure et a pour but d’habituer les spécialistes au même protocole. Le médecin formé par l’ATLS aura les bons réflexes, et son équipe aura également les mêmes réflexes. Les techniques enseignées sont réalisables par n’importe quel médecin, n’importe où et avec un équipement minimal. L’ATLS est finalement enseigné dans plus d’une quarantaine de pays.

NADA JUREIDINI

Pour d’infos: www.roadsforlife.org

 

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