Magazine Le Mensuel

Nº 2856 du vendredi 3 août 2012

Cinéma en Salles

Marley de Kevin McDonald. L’humanité d’une icône

La fin de Something must break: A music film week au cinéma Métropolis marque la sortie en salle de Marley, un documentaire signé Kevin McDonald. Marley, Bob Marley, une légende, une icône, l’icône du reggae.

Le documentaire Marley, qui vient de sortir au cinéma Métropolis, retrace la place de Bob Marley dans l’histoire de la musique, son statut de figure sociale et politique et l’héritage qu’il nous laisse. Autant d’éléments qui sont uniques et sans précédent. Les chansons de Marley délivrent leur message d’amour et de tolérance, de résistance à l’oppression, et transcendent les cultures, les langues et les religions, aujourd’hui encore, avec la même force que lorsqu’il était en vie.
Fort de l’impact de ses précédentes œuvres cinématographiques (que ce soit des fictions comme The last king of Scotland, State of play, Touching the void, The eagle, ou des documentaires à l’instar de Life in a day, My ennemy’s ennemysur Klaus Barbie ou One day in Septemberrelatif à la prise d’otages et le meurtre de onze athlètes israéliens lors des Jeux olympiques d’été de 1972 à Munich, et qui lui a valu l’oscar du meilleur documentaire en 2000), le réalisateur britannique Kevin McDonald frappe fort une nouvelle fois. En collaboration avec la famille de Bob Marley qui a ouvert ses archives privées pour la première fois. Il a réuni une mine d’informations, des images d’archives rarissimes et des témoignages poignants qui interrogent le phénomène culturel tout en dessinant le portrait intime de l’artiste, depuis sa naissance jusqu’à sa mort en 1981, faisant définitivement de Marleyle film documentaire de référence, au moins pour les trente années à venir.
Pourtant, c’est Martin Scorsese qui avait été le premier sollicité pour réaliser la biographie de Marley. Mais il y a renoncé, faute de temps. Le producteur Steve Bing s’était ensuite tourné vers Jonathan Demme (The silence of the Llambs) avant de se décider pour Kevin MacDonald. Pourtant, à en croire les propos de Kevin MacDonald dans un entretien accordé au site Première (www.première.fr), Jonathan Demme avait effectué une grande partie du travail, presque la moitié de son documentaire. «En regardant ses rushes, dit-il, j’ai compris qu’il avait exploré trop de pistes et qu’il s’était noyé en voulant tout raconter: les rastas, la Jamaïque, la politique, la musique, les femmes… Du coup, j’ai décidé d’être simple, direct. Le seul moyen de ne pas sombrer à mon tour, c’était de réaliser une oral history; d’éviter à tout prix de m’embourber dans l’ésotérisme rasta ou la légende Bob […] J’ai compris très vite que ce documentaire ne pouvait fonctionner que sous la forme d’une quête… Le film s’est donc monté de manière très improvisé, très organique. Et je voulais que ça se voie à l’écran. D’autant que, plus j’avançais, plus je découvrais les différentes facettes de Bon… Apparaître à l’écran me permettait d’embarquer le spectateur dans le même voyage pour qu’il découvre Bob en même temps que moi».

Comme une quête
Et le voyage commence. Interviews, témoignages, images d’archives, recherches, documents inédits… Marleyretrace minutieusement chaque étape de la vie de l’artiste. De sa naissance d’une mère noire et d’un père blanc venu d’Angleterre dont on ne sait presque rien et que tout le monde surnomme le capitaine Norval Marley, un métissage qu’il porte comme un lourd fardeau dans la Jamaïque des années 40 et qui en fait un métis rejeté. Le film montre également ses premiers pas dans les studios de Kingston, l’invention du reggae qui survient presque par hasard, la formation des Wailers, la rencontre avec le producteur Chris Blackwell, l’explosion du groupe lorsqu’il a été question de se lancer à la conquête du monde. Ses croyances, ses convictions, son engagement, sa tentative d’assassinat, sa vie familiale, ses femmes, sa maladie, sa mort… La mort d’une légende dont la gloire ne cesse toutefois de resplendir. Selon le journal Le Monde, «McDonald a organisé son film autour de la confrontation entre les souvenirs des acteurs de l’histoire de Marley et les documents étonnamment laconiques que le musicien a laissés derrière lui. Bien sûr, on voit Marley et les Wailers en concert et – dans une moindre mesure – en studio, mais on l’entend très peu parler. Tous les témoins évoquent son charisme, l’ascendant décisif qu’il prenait sur ses compagnons de musique, sur ses compagnes successives, imposant ses vues religieuses et politiques. Mais presque rien à l’écran n’indique la forme que prenait cette domination».
Dans l’interview accordée à première.fr, Kevin MacDonald affirme: «Au fond, l’homme m’a toujours plus intéressé que sa musique. Pour moi c’était d’abord une icône, comme le Che ou Jésus-Christ. Et c’est ça que je voulais sonder dans ce documentaire […]. Retrouver la chair et le sang d’un type qui a fini par n’être plus qu’une image sur des t-shirts ou des posters. La distance que j’avais m’a, je crois, permis de poser des questions basiques (Qu’est-ce qu’il mangeait? Avec qui il couchait? Combien de joints il fumait?) presque naïves qui n’avaient jamais forcément été posées». Et Kevin McDonald semble avoir réussi son pari. Le Journal du Dimanche affirme que «grâce à ce documentaire électrisant, vous allez découvrir l’individu qui se cache sous les dreadlocks (…). Une façon de garder la tête froide face à l’écrasante légende, de mettre en évidence la complexité et les côtés moins reluisants de l’homme (ses contradictions politiques, son austérité, ses infidélités)». Pour le journal Le Monde, Marley est «un portrait imposant et passionnant qui rend son humanité à l’icône planétaire». Marley, une légende à redécouvrir, un documentaire à découvrir.

N.R.

Cinéma Métropolis – Empire Sofil

 


 

The woman in the fifth
Thriller de Pawel Pawlikowski

Adapté du roman de l’Américain Douglas Kennedy, publié en 2007, The woman in the fifth suit l’histoire de Tom Ricks, rôle interprété par Ethan Hawke, romancier américain, la quarantaine, vient à Paris dans l’espoir de renouer avec sa fille. Comme la mère de cette dernière s’oppose farouchement à cette idée, il n’a d’autre choix que de s’éloigner d’elle. Mais à partir de là, rien ne va plus: un voleur le déleste de ses possessions, ce qui l’oblige à prendre une chambre dans un hôtel miteux. Et il se retrouve contraint de travailler comme gardien de nuit pour toucher quelques sous. Alors qu’il croit toucher le fond, Margit, sous les traits de Kristin Scott Thomas, fait irruption dans sa vie. Elle est anglaise, sensuelle et mystérieuse. Et elle habite dans le Ve arrondissement. Mais les règles qu’elle lui impose sont strictes; il ne devra lui poser aucune question et ne pourra la voir que deux fois par semaine. Cette étrange relation glisse progressivement vers une liaison des plus passionnelles. Et Tom ne sait plus comment faire pour distinguer ses hallucinations de la réalité.
Circuit Empire.

 

Ronal the Barbarian 3D
Animation de Kresten Vestbjerg Andersen et Thorbjørn Christoffersen

Film d’animation danois fantaisiste et drôle, Ronal the Barbarian suit les péripéties d’un héros très particulier. Le jeune guerrier Ronal, contrairement à tous les autres guerriers de son village, est fragile, mince et doté d’une faible estime de soi. Autant d’éléments qui font de lui la risée du village. Mais le hasard ne l’entend pas de cette manière: c’est sur ses frêles épaules que repose la survie de son peuple, quand le maléfique lord Volcazar effectue un raid sur le village et kidnappe tous les barbares, excepté Ronal. Il est alors obligé de se lancer dans une quête pour libérer son clan. Accompagné de l’obséquieux barde Alibert, de la walkyrie bombasse Zandra et du ranger nain métrosexuel Elric, des compagnons rencontrés sur la route, Ronal va devoir surmonter mille épreuves périlleuses pour accomplir sa mission.
Circuit Empire.

 

 

Gaturro 3D
Animation de Gustavo Cova

Un long métrage produit par Illusion Studios, Argentine et Toons Entertainment, Inde; en co-production avec Anima Studios, Mexique et Aleph Média, Argentine, Gaturro est basé sur le célèbre personnage de dessin animé argentin créé par Nik. Le film en 3D transpose sur grand écran la vie de Gaturro, le chat follement amoureux de sa voisine Agatha. Et qui est prête à tout pour gagner son cœur. Il tentera même de se frayer un chemin dans le show-biz en tentant de devenir une star pour susciter l’intérêt de sa bien-aimée. Ce qui, immanquablement, le conduira à cumuler les gaffes.
Grand Cinemas

 

 

Iron Sky
Comédie de Timo Vuorensola
Le jeune réalisateur finlandais, Timo Vuorensola, connu en 2005 pour avoir réalisé la meilleure parodie de Star Trek intitulée Star Wreck : In the Pirkinning, se lance dans un nouveau projet délirant. Et si les Nazis avaient créé une base secrète sur la Lune en 1945 et s’y étaient cachés depuis pour revenir au pouvoir en 2018 ? Tel est le sujet d’Iron Sky. Un film tout aussi atypique que sa manière de production. En 2008, une première bande-annonce est publiée sur Internet. Et c’est le buzz. Des appels aux dons sont lancés alors sur le site officiel, l’équipe du film proposant même aux internautes de mettre la main à la poche pour être co-producteurs. Des années plus tard, le film aura récolté 7,5 millions d’euros, dont 610 000 euros rien que par les fans. Que l’aventure commence…
Grand Cinemas

Nayla Rached

 

Prochain rendez-vous
Le cinéma local sera bientôt une nouvelle fois à l’honneur avec la 10e édition du Festival du Film Libanais, prévue du 23 au 26 août au Cinéma Métropolis, à l’Empire Sofil.
www.lebanesefilmfestival.org

 

 

 

 

 

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