Magazine Le Mensuel

Nº 2876 du vendredi 21 décembre 2012

Confidences Liban

Confidences Liban

 

 

Liban/Syrie: les signes des temps
Relations officielles tendues entre le Liban et la Syrie depuis l’arrestation de l’ex-ministre Michel Samaha, accusé de transporter des explosifs au Liban, à partir de la Syrie. Les contacts entre le Palais de Baabda et celui des Mouhajirin sont rompus depuis. L’ambassadeur syrien n’a plus pris le chemin de Baabda, ni celui du Grand sérail, se contentant de se rendre au Palais Bustros dont il utilise la tribune pour critiquer certains responsables ou leur répondre. Pour tenter de dissiper le froid, le secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury, effectue, quant à lui, une visite hebdomadaire à Baabda pour transmettre des messages à caractère positif. Les visiteurs du palais rapportent que le président Michel Sleiman avait présenté ses condoléances par téléphone au président Assad lors de la disparition du général Assef Chawkat dans une explosion à Damas. Le chef de l’Etat libanais s’attend à ce que son homologue syrien lui rende la pareille et l’appelle pour lui présenter ses condoléances pour la perte du général Wissam el-Hassan.

 

 

Concertations au 8 mars
Réunion consacrée à la conjoncture dans les régions, à l’accélération des nominations administratives et à l’établissement d’une liste commune, en présence des ministres, Ali Hassan Khalil et Gebran Bassil, ainsi que de Hussein el-Khalil – conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah- de Wafic Safa, responsable de la coordination et de la sécurité du Hezbollah et de Ahmad Baalbaki, responsable de la sécurité au sein du mouvement Amal. Les débats ont également abordé la loi électorale et le ministre Bassil a été catégorique dans son refus de la loi de 1960. Le CPL, a-t-il ajouté, appuie le mode de scrutin proportionnel basé sur les 15 circonscriptions. Les participants ont convenu de poursuivre les concertations qui pourront se faire au niveau des leaders, à la lumière des développements en Syrie.

 

 

Tripoli deviendra-t-elle un «émirat»?
Les informations véhiculées par certains médias sur l’établissement d’un «émirat» à Tripoli, après les accrochages qui ont suivi la mort des jeunes Tripolitains à Tallkalakh -qui se sont laissé entraîner par un chef de Fateh el-islam récemment libéré de la prison de Roumié- ont interpelé les responsables sécuritaires, politiques et militaires. L’un d’entre eux a convoqué les députés et certains notables de Tripoli pour recueillir des renseignements à ce sujet. C’est de la désinformation, ont répondu les personnes consultées. La proportion d’extrémistes dans la capitale du Liban-Nord, disent-elles, ne dépasse pas 1%, mais ceux-ci déambulent armés dans les rues. Elles ont réclamé que l’Etat agisse avec fermeté et œuvre à faire de Tripoli une ville démilitarisée en perquisitionnant les dépôts d’armes dont les adresses sont connues.

 

Services déplorables à l’AIB
Le ministre du Tourisme, Fady Abboud, s’insurge contre le pourrissement, néfaste sur le secteur touristique, qui règne dans l’enceinte de l’Aéroport international Rafic Hariri, en réclamant une amélioration des services qui y sont offerts. Des hommes d’affaires concernés par le secteur projettent de fonder une société qui assisterait les touristes dans leur réservation d’hôtel, de voitures ou encore pour leur construire des circuits personnalisés. Elle aurait son siège dans l’enceinte de l’aéroport et assurerait une permanence de 24 heures. Cependant un ministre craint que les activités de cette société ne soient concurrentielles à celles du Bureau du tourisme présent lui aussi à l’aéroport et censé rendre ce genre de services. L’évocation de ce sujet a suscité une sorte de tension entre les ministres, tension que le président du Conseil a tenté de dissiper, mais en vain.

 


Financement désapprouvé
Les ministres du Bloc de la Réforme et du Changement, ceux du Hezbollah et du mouvement Amal se sont insurgés contre le document présenté au Conseil réuni à Baabda, la semaine passée, par le Premier ministre Najib Mikati au sujet du financement de la grille des salaires. Le document, ont-ils argué, comporte des sujets relevant de leurs ministères respectifs, comme l’a dit le ministre de l’Energie, Gebran Bassil. En guise de réponse aux critiques, le président Mikati a insisté sur le fait que le document proposé n’est pas contraignant mais sujet à débat. Un ministre proche du président du Conseil estime que la contestation ministérielle est d’ordre politique et que ces ministres avaient préalablement proposé une étude incluant une augmentation des taxes.

L’heure est à l’expectative
Les divers camps politiques attendent la décantation des développements régionaux, surtout en Syrie, pour lever leurs options sur la scène libanaise. Nous sommes dans une période d’expectative, constate le ministre de l’Economie, Nicolas Nahas, et c’est ce que reflètent les positions prises par tous les acteurs locaux. Selon un parlementaire de l’opposition, la majorité est perplexe et préfère temporiser avant d’afficher ses choix. C’est l’une des raisons pour lesquelles la conférence du dialogue économico-social, à laquelle avait convié le Premier ministre Mikati, semble gelée. Les réactions de certaines instances économiques, quant à la grille des salaires, ont poussé le Comité de coordination syndical à surenchérir afin d’arracher une décision gouvernementale pour acheminer la grille au Parlement.

 


Abbas Ibrahim sur le chemin de Damas
Délégué par le Premier ministre, Najib Mikati, le Directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, s’est rendu à Damas en vue de régler le mécanisme de rapatriement des dépouilles des jeunes tués à Talkallakh. Le responsable libanais a découvert l’existence de difficultés logistiques, il en a informé son gouvernement précisant que les autorités syriennes prennent les mesures nécessaires pour identifier les victimes dont certaines sont de nationalité syrienne.
Dans les milieux ministériels, on se demande si la visite du général Ibrahim -la première à Damas d’un responsable libanais après l’épisode Samaha-Mamelouk- peut paver la voie à une reprise de contact sachant que les personnalités qui avaient l’habitude de se rendre en Syrie ne l’ont plus fait dernièrement vu l’intensification des combats autour de la capitale. Des informations, révélées par des sources gouvernementales, prévoient une reprise des visites du général Ibrahim à Damas afin de maintenir le contact entre les deux pays.

 


Prorogations contestées
Les nominations sécuritaires se heurtent à des difficultés. La tendance est à repousser les échéances de départ à la retraite du Commandant en chef de l’armée, Jean Kahwagi, du chef d’état-major, le général Salman, du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi et du directeur du service des renseignements de l’armée, le général Edmond Fadel. D’après un haut responsable, il faudrait éviter toute vacance à ces postes délicats, sachant qu’avec les élections de 2013, il sera difficile de désigner de nouveaux hauts fonctionnaires sécuritaires. Autre argument en faveur de la prorogation des mandats? Eviter d’imposer toute une équipe sécuritaire au nouveau président de la République qui sera élu en 2014 et lui laisser un espace de choix. Mais ce scénario est contesté par le général Michel Aoun et le Hezbollah.

 

 

 

Paysage électoral sunnite: version 2013
Les batailles électorales acharnées ne se dérouleront pas exclusivement sur la scène chrétienne. Les changements survenus ces deux dernières années, côté sunnite, augurent d’un rebattement des cartes surtout à Tripoli avec l’émergence de deux nouvelles données: la montée en puissance des forces islamistes et salafistes et l’alliance triangulaire regroupant Najib Mikati, Mohammad Safadi et Omar Karamé. Saïda n’est pas en reste. Le phénomène Ahmad el-Assir est un nouvel élément de l’équation électorale qui se glisse dans le duel traditionnel entre les Hariri (Moustaqbal) et Oussama Saad (populaire nassérien). Sans oublier la Jamaa islamia qui ne se contente plus de remporter son unique siège à Beyrouth. Un expert pense, par ailleurs, que le député Walid Joumblatt devra renoncer à son positionnement au centre parce qu’il a besoin d’un allié électoral. Il devra donc composer avec les deux autres tiers influents au Chouf: les électeurs chrétiens et sunnites. Sans alliance avec les uns ou les autres du 8 ou du 14 mars, il ne réussira pas à décrocher les huit sièges de cette circonscription.

Le Hezbollah débarque à Zahlé
Fiasco pour le Hezbollah qui n’a pas réussi à rabibocher ses amis à Zahlé. Le membre du bureau politique du Hezb, Ghaleb Abou Zeinab, a fait son possible pour rapprocher les points de vue entre le chef du Bloc populaire, Elias Skaff, et Nicolas Fattouche et aussi entre Skaff et le Courant patriotique libre, en vain. Certains parlent d’une nouvelle médiation qu’entreprendrait le parti chiite, sachant que sa mission est devenue plus complexe, puisqu’il s’agit de convaincre Skaff de former une liste électorale incomplète afin de sauvegarder un siège grec-catholique à Fattouche et un autre maronite au candidat du CPL. En contrepartie, le 8 mars s’engage à soumettre une liste de deux candidats uniquement. Ainsi le leader zahliote pourra rester conséquent avec ses électeurs auxquels il a promis de ne pas renoncer à son indépendance. Mais cette issue «consensuelle» proposée par le Hezbollah n’est pas facile à atteindre surtout que Skaff reste attaché à ses options.

La crise syrienne à Aïn el-Heloué
Les éléments armés masqués, qui ont attaqué le siège du Front populaire –commandement général dans le quartier du marché aux légumes à Aïn el-Heloué, il y a quelques jours, ont livré un message verbal aux gardiens des lieux pour qu’ils le fassent parvenir à leur leadership. Selon les sources palestiniennes qui font ces révélations, les agresseurs auraient confirmé leur appartenance à l’ASL et auraient chargé les vigiles de transmettre au commandement général l’ordre de vider ses bureaux dans le camp ou de lâcher Ahmad Jibril et de déclarer une totale allégeance à l’Armée syrienne libre, sinon tous les sièges seraient pris d’assaut et occupés. Le Commandement général s’est alors dépêché de réunir ses alliés pour évaluer la situation et définir la position à prendre face à cette menace, surtout que cette organisation palestinienne, loyale au régime syrien, n’a aucun poids militaire à Aïn el-Heloué où elle a juste quelques bureaux politiques et sociaux et quelques dispensaires. Le comité du suivi palestinien a lui aussi convoqué une réunion d’urgence pour examiner la conjoncture sécuritaire dans le camp après cet incident, sans donner de détails sur l’identité déclarée des attaquants ni sur le message qu’ils ont délivré.

 

 

 

Le Sénat en gestation
La création d’un Sénat est remise à l’ordre du jour dans les coulisses politiques locales à la veille des législatives. Les débats portant sur l’étape à venir se déroulent dans l’esprit de «Doha II». Dans cette perspective, des sources informées prévoient l’adoption prochaine de la mise sur pied d’un Sénat dont la présidence reviendrait au député du Chouf, Walid Joumblatt, selon la promesse que lui a faite le président du Parlement, Nabih Berry. Pour le numéro 2 de la République, il faudrait que la communauté druze, à l’instar des autres communautés, obtienne la présidence d’une institution politique constitutionnelle conformément aux accords de Taëf. En contrepartie, le leader et député du Chouf est appelé à assouplir son approche de la loi électorale en acceptant un mode de scrutin autre que celui de 1960 qui prendrait quand même en compte la situation des druzes au niveau du découpage électoral des circonscriptions. Walid Bey acceptera-t-il ce deal?

 

 

 

Joumblatt s’alliera-t-il à Aoun?
Changements à prévoir dans la liste électorale de la circonscription de Aley au cas où Walid Joumblatt et Michel Aoun décident de s’allier. Le phalangiste, Fadi Haber, pourrait céder la place à un candidat grec-orthodoxe de Bhamdoun choisi par Aoun, ou alors le député Fouad es-Saad serait remplacé par un candidat CPL de Kahalé, puisque Joumblatt tient à Henri Hélou avec lequel il aimerait renouer. Au Chouf, le général veut obtenir deux sièges maronites dont il souhaite réserver un à Tracy Chamoun.

 


 

Le cardinal Raï au bureau ovale
Profitant de sa nouvelle tournée apostolique aux Etats-Unis, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, sera reçu par le président américain Barack Obama à la Maison-Blanche. Ce sera la première rencontre entre les deux hommes puisque, jusqu’à présent, les circonstances n’avaient pas été propices à une telle rencontre.

 

 

 

 

 

Portes ouvertes à Gaza pour le 14 mars
Après le retour de la délégation du 14 mars, c’était au tour de la députée de Saïda, Bahia Hariri, accompagnée du président de la municipalité, Mohammad Saoudi, et du représentant de Hamas au Liban, Ali Baraké, de se rendre à Gaza. Les invitations, adressées exclusivement aux forces du 14 mars, reflètent la nouvelle politique du Hamas qui veut se démarquer de tous ceux qui ont des attaches avec l’axe syro-iranien.

 

 

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