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Nº 2884 du vendredi 15 février 2013

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Santé

Journée mondiale contre le cancer. Combattre les idées reçues

Dissiper les mythes et les idées fausses qui circulent à propos du cancer. Tel est l’objectif d’une conférence organisée conjointement par la Société libanaise d’oncologie médicale et les laboratoires Sanofi sous le thème Cancer – Le saviez-vous?, à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, célébrée le 4 février chaque année.

Mythe 1: le cancer n’est qu’une question de santé
Faux. Ses implications sont immenses pour la société, l’économie, le développement et les droits de l’homme.
Le cancer constitue une menace réelle pour le développement. Il sape les progrès sociaux et économiques dans le monde entier. Environ 47% des cas de cancer et 55% des décès dus au cancer surviennent dans les régions les moins développées du monde. D’autre part, il est indispensable d’adopter une approche qui englobe l’ensemble des domaines d’action des pouvoirs publics (et pas seulement les ministères de la Santé) pour garantir une prévention et un contrôle efficaces du cancer.

Mythe 2: le cancer est une maladie qui concerne les pays aisés, développés et les personnes âgées.
Faux. Le cancer est une épidémie mondiale. Il touche tous les âges et tous les groupes socioéconomiques et le fardeau à porter pour les pays en développement est particulièrement lourd. Le cancer est une question mondiale et devient un problème de santé publique toujours plus aigu dans les pays pauvres. Les taux d’incidence et de mortalité du cancer ont atteint le niveau d’une épidémie et le cancer est aujourd’hui à l’origine de plus de décès dans le monde que le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme réunis. De même, le cancer du col de l’utérus n’est qu’un exemple du fardeau démesuré que supporte le monde en développement. Plus de 85% des 275000 femmes qui meurent chaque année d’un cancer du col de l’utérus habitent des pays en développement.

Mythe 3: le cancer est une condamnation à mort
Faux. De nombreux cancers considérés autrefois mortels peuvent aujourd'hui être guéris et pour beaucoup d’autres encore, le traitement est désormais efficace. La prévention, le dépistage précoce et le traitement se sont traduits par de meilleurs résultats pour les patients. Les dépistages précoces du cancer du sein et du col de l’utérus ont permis, dans certains pays, de réduire de 30% le taux de mortalité.

Mythe 4: le cancer, c’est le destin
Faux. Grâce à des stratégies appropriées, un tiers des cancers les plus fréquents peuvent être évités. Le tabagisme représente 71% des décès par cancer des poumons et au moins 22% de l’ensemble des décès par cancer. Si la tendance actuelle se poursuit, on estime que le tabagisme entraînera la mort d’un milliard d’êtres humains au XXIe siècle. La prévention constitue la manière la moins coûteuse et la plus durable à long terme de réduire le fardeau du cancer. 27% à 38% des cancers principaux peuvent être évités par un meilleur régime alimentaire, une activité physique plus importante et une masse graisseuse plus faible.

NADA JUREIDINI
 


1,5 million de vies perdues
Le Pr Georges Chahine, chef de service du département d’Oncologie-Hématologie à l’Hôtel-Dieu de France et président de la Société libanaise d’Oncologie médicale, a mis en avant les résultats d’une étude qui révèlent  que 1,5 million de vies perdues en raison du cancer, pourraient être sauvées chaque année si des mesures décisives étaient prises pour atteindre la cible «25 en 25» de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit la réduction du nombre des décès prématurés dus aux maladies non transmissibles de 25% en 2025. Pour sa part, le Dr Ali  Shamseddine, chef du département d’Hématologie-Oncologie à l’Hôpital américain de Beyrouth, a montré les résultats d’une étude qui dévoilent une estimation du nombre de  nouveaux cas de cancers au Liban avec 9870 cas pour l’année 2012. Les trois cancers les plus répandus chez l’homme étant le cancer de la prostate, du poumon et de la vessie. Chez la femme, le cancer du sein, du côlon et du lymphome non-hodgkinien. Le président de l’Ordre de pharmaciens le Dr Rabih Hassouna et le vice-président de la Conférence internationale des pharmaciens francophones le Dr Ziad Nassour ont également participé à cette conférence.

 


 

Infarctus
Les ronfleurs plus à risque

Ronfler pendant la nuit aurait de graves conséquences sur votre santé. Les risques de maladies cardiovasculaires telles que les infarctus ou les accidents vasculaires cérébraux seraient augmentés chez ceux qui ronflent. Les chercheurs ont constaté que la paroi des artères était beaucoup plus épaisse chez les ronfleurs et cet épaississement serait provoqué par les vibrations constantes du ronflement qui induisent une inflammation. Le durcissement de cette artère et d’autres artères dans le corps entraînerait un risque accru d’hémorragies cérébrales, infarctus et accidents vasculaires cérébraux.


La bière
Une boisson anti-diabète?

Un composé de la bière aurait des effets positifs contre le diabète, la prise de poids et certaines formes de cancers. Les humulones, composé présent dans la bière, pourraient soigner le diabète, diminuer une inflammation ou aider à mincir. Les bénéfices d’une consommation modérée de bière ont déjà été mis en avant. Boire deux bières peu alcoolisées par jour pour les hommes et une bière pour les femmes permettrait de réduire le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et aiderait même à perdre du poids, à condition d’associer un régime alimentaire méditerranéen et de l’exercice à cette consommation modérée de bière. Les polyphénols, contenus dans la bière, seraient également bénéfiques pour la santé.

Sclérose en plaques
La testostérone réduirait les symptômes

La testostérone, ainsi qu’une molécule de synthèse analogue, permettrait de régénérer les cellules responsables de la production de la myéline. Réalisée sur des souris, l’expérience sur la testostérone et ses produits dérivés est une cible prometteuse pour le traitement de la sclérose en plaques. Cette maladie chronique du système nerveux central atteint deux à trois fois plus les femmes que les hommes.


Se peser tous les jours
Aucun intérêt

Il est inutile de se peser tous les jours. Une fois par semaine suffit, à condition de le faire dans des conditions bien précises. L’essentiel est de se servir de la même balance, à la même heure et dans les mêmes conditions. Selon les experts, notre poids fluctue en fonction de paramètres divers: notre degré d’hydratation, le type d’aliments que nous avons ingérés, le niveau d’activité physique durant la journée. L’idéal est de vérifier son poids le matin au réveil. Il est conseillé cependant d’être à jeun et d’être allé aux toilettes, afin d’éviter les effets parasites des repas. Il est préférable de se peser nu ou en sous-vêtements.

Pneumothorax
Les fumeurs en première ligne

Le pneumothorax correspond à un épanchement d’air dans la cavité pleurale. La poche d’air se trouve entre la face interne de la cage thoracique et la face externe du poumon. Ce dernier subit alors une décompression. Il s’agit d’une pathologie douloureuse et handicapante mais facilement prise en charge. L’expérience menée montre que les fumeurs étaient de loin plus nombreux à en être touchés. Les pneumothorax dits spontanés sont 15 fois plus fréquents chez les fumeurs. Le traitement consiste à aspirer l’air à l’aide de drains pour pouvoir recoller la plèvre au poumon. Le taux de récidive chez les jeunes est de 15% et près de 50% chez les patients porteurs d’une maladie respiratoire chronique.

Dépression
Se faire aider

Il est important d’accepter de se faire aider si vous souffrez d’une dépression. Une perte d’appétit, une perte de sommeil ou un manque d’intérêt sont autant de signes de dépression. Il ne faut pas vous laisser ronger par la culpabilité, car vous risquez de mettre plus de temps à guérir. En parler à vos proches peut sûrement vous aider, mais la consultation reste le seul moyen efficace de vous en sortir. Osez faire le premier pas et demandez l’aide d’un professionnel, puisque c’est la meilleure façon de se prendre en main.

NADA JUREIDINI
 



Contrairement aux idées reçues
Sodas light = diabète?

Une étude française a provoqué la stupeur chez les grands consommateurs de sodas light. En boire de grandes quantités serait néfaste pour la santé et augmenterait les risques de développer un diabète.

    
Avis à celles et ceux qui se donnaient bonne conscience en consommant des sodas light. Ce choix pourrait ne pas s’avérer aussi judicieux qu’il y paraît. Les chercheurs français de l’Inserm viennent de publier une étude portant sur 66188 femmes de l’Hexagone suivies pendant quatorze ans, de 1993 à 2007. Les chercheurs leur ont demandé, sur toute la période, combien de boissons sucrées (sodas, sodas light et jus de fruits pressés) elles consommaient chaque semaine. Les conclusions sont surprenantes.
Les résultats de l’étude, publiée dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, ont montré que les femmes ayant consommé des boissons dites «light» en buvaient davantage que celles consommant des boissons sucrées normales. La proportion était de 2,8 verres par semaine pour les personnes buvant du light, contre 1,6 verre par semaine pour celles privilégiant les boissons sucrées classiques.
Mais même à quantité consommée égale, les boissons light étaient associées à un risque plus élevé de développer un diabète. Ce risque était supérieur de 15% pour une consommation de 0,5 litre/semaine et de 59% pour 1,5 litre/semaine.
Par comparaison, la consommation de jus de fruits pressés n’était pas associée à un risque accru de diabète.
Les chercheurs de l’Inserm ont conclu, au fil de leurs résultats, que la consommation de sodas dits light est associée à une multiplication par 2,3 du risque de développer un diabète par rapport aux femmes qui ne consomment pas de boissons sucrées. La consommation de boissons sucrées ordinaires multiplie, elle, ce risque par 1,5.
Bref, l’étude de l’Inserm vient tordre le cou à l’idée reçue, selon laquelle les sodas light, où les édulcorants remplacent le sucre classique (voir encadré), sont plus sains que les sodas sucrés normalement. Des boissons light consommées allègrement par les personnes qui souhaitent garder la ligne ou encore pour lutter contre le fléau de l’obésité.
L’épidémiologiste Guy Fagherazzi, coauteur de l’étude avec Françoise Clavel-Chapelon, directrice de recherche à l’Inserm, a expliqué durant la conférence de presse que le diabète «étant une pathologie très fréquente, nous avons besoin de connaître les facteurs de risque sur lesquels on peut agir». Le diabète touche en France quelque trois millions de personnes, dont 90% sont atteintes de diabète de type 2, le plus courant.
L’étude dévoilée par l’équipe Fagherazzi-Clavel-Chapelon est toutefois à prendre avec précaution, car peu d’autres recherches existent sur le sujet et sont parfois contradictoires. Une étude américaine parvenue au même résultat sur les sodas «light» avait été critiquée sur le plan méthodologique pour avoir inclus des personnes pré-diabétiques. Pour éviter ce problème, les chercheurs français ont exclu de leur recherche toutes les femmes qui ont développé un diabète dans les cinq ans suivant le début de l’étude. Autre problème, hormis la consommation de boissons, ils n’ont eu aucune information sur le reste de l’alimentation ingérée par les sujets.
Par ailleurs, les femmes participant à l’étude étaient toutes nées entre 1925 et 1950. Seules 20% d’entre elles avaient consommé du «light», une proportion sans doute très inférieure à la consommation observée chez les générations plus jeunes.
«C’est la première étude française qui met en évidence ce facteur de risque, mais il faut un faisceau de preuves (…). Nous ne sommes par là pour dire qu’il faut stopper tel ou tel type de boissons», relève Guy Fagherazzi qui souligne que d’autres travaux seront nécessaires pour établir un lien de cause à effet. Il reste également à mettre en évidence le mécanisme en cause.
En attendant d’autres études qui infirmeraient ou confirmeraient ces résultats, le plus sage serait peut-être, tout simplement, de se remettre à boire de l’eau ou des jus de fruits frais, a priori sans effets néfastes sur la santé…

Jenny Saleh


Les édulcorants en cause?
Les auteurs de l’étude relèvent que l’aspartame était l’édulcorant le plus utilisé dans le passé dans les boissons dites «light». Alors qu’aujourd’hui, et après toutes les polémiques sur ce produit, les édulcorants se sont beaucoup diversifiés. Certaines boissons ne contiennent plus d’aspartame et intègrent dans leur composition de nouveaux produits, comme la saccharine, le sirop d’érable, le sucralose ou encore la stevia.

 

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