Magazine Le Mensuel

Nº 2891 du vendredi 5 avril 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Voitures sans immatriculation
Les plaintes des citoyens se multiplient avec la multiplication des véhicules aux vitres teintées, non dotés d’une plaque d’immatriculation, qui circulent en toute impunité dans plus d’une région. Les Libanais s’interrogent sur l’identité des propriétaires de ces voitures. A qui appartiennent-elles? A des personnalités sécuritaires ou politiques? Ou bien sont-elles le fruit de la débandade qui règne dans le pays? Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, a décidé de faire face à ce fléau avec grande fermeté en pénalisant les véhicules qui circulent sans plaque d’immatriculation. La loi, a-t-il dit, est applicable à tout le monde.

 

Les maronites divisés (suite…)
Les derniers conciliabules, qui ont eu lieu à Bkerké entre les pôles maronites (Gemayel, Aoun, Frangié, Adwan et Harb) sous le parrainage et en présence du patriarche maronite Mar Béchara Boutros Raï, sont rapportés par une source proche de Bkerké. Le patriarche a exposé les résultats de la réunion de Rome, qui étaient bien loin de tout ce qui avait été colporté dans la presse à ce sujet. Il n’y a eu aucun document mais un débat consacré à la meilleure façon d’agir pour paver la voie à un consensus. Est-il préférable de régler de concert l’affaire du Parlement et celle du Sénat, ou alors de mettre sur pied une loi électorale inspirée du projet de Nabih Berry? Alors qu’une partie des présents pensait que le délai était trop court pour aboutir à une entente concernant le Sénat et le Parlement et qu’il fallait s’accorder sur une loi électorale, l’autre estimait qu’aucun projet sérieux n’a été présenté jusque-là, par conséquent, mieux vaut retenir la loi orthodoxe. Une troisième voix, elle, a estimé que «si nous voulons briser l’immobilisme et adopter une loi électorale, nous devrions agir pour trouver un accord basé sur le projet de Berry».

Les Kataëb pour le consensus
A son retour d’une réunion consultative avec le président Nabih Berry à Aïn el-Tiné, le député Sami Gemayel aurait dit devant ses visiteurs que les Kataëb appuient toute loi électorale bénéficiant de l’approbation de toutes les composantes essentielles du paysage politique. «Nous n’approuvons pas les projets provocateurs ou les manœuvres, surtout que le mode de scrutin de 1960 tout comme le projet orthodoxe ne bénéficient pas du soutien de tous».

 

 

 

Mansour en harmonie avec Sleiman
Le ministre des Affaires étrangères, Adnan Mansour, s’est moqué de ceux qui ont prétendu qu’il s’était retiré de la délégation libanaise qui participait au Sommet arabe, lorsque le siège de la Syrie à la Ligue arabe a été cédé à l’opposition syrienne. «Son Excellence le président de la République présidait la délégation et moi je respecte ce qu’il décide», a expliqué Mansour. Ce dernier, rapporte un membre de la délégation, était le plus en harmonie avec le président Sleiman qu’il n’a pas quitté d’une semelle.

 

 


David Hale succèdera-t-il à Connelly?
Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui a succédé à Hillary Clinton, travaille à la mise en place d’un mouvement de permutations diplomatiques qui touchera le Liban. Les visiteurs de Washington révèlent que l’ambassadeur David Hale, adjoint de l’émissaire américain dans la région, George Mitchell, a émis le souhait de succéder à Maura Connelly au Liban dans le cadre des nominations prévues au début de l’automne. Ancien chargé d’affaires à Beyrouth, à l’époque de l’ambassadeur Vincent Battle, il avait assumé les responsabilités à l’ambassade après le départ à la retraite de ce dernier. Considéré comme un expert de la région, il y a occupé plusieurs postes diplomatiques.

Mikati/Charbel: nuage dissipé
Le nuage qui a régné sur les relations entre le président Najib Mikati et le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a été dissipé, après que le Premier ministre eut contacté Charbel pour le remercier d’avoir rapidement agi pour circonscrire les derniers événements à Tripoli. Ce dernier s’était abstenu de soumettre une proposition pour le renouvellement du mandat du général Achraf Rifi, comme le lui demandait Mikati, suggérant trois jours de report du dossier. Après un échange de griefs, la page de l’incident est tournée.

 

Bassil hyperactif
L’énergie excessive affichée par le ministre de l’Energie, Gebran Bassil, après la démission du gouvernement, est tournée en dérision par un député du Moustaqbal. Comme si Bassil venait de découvrir les infractions sur le réseau électrique, il a tenu une réunion à son bureau en présence des ministres de l’Intérieur, Marwan Charbel, et de la Justice, Chakib Cortbaoui, pour entamer un grand chantier de décrochage des lignes connectées de façon illégale et de pénalisation des contrevenants. Des milieux gouvernementaux ont été également surpris par le rythme rapide sur lequel évolue le dossier du forage gazier avant la formation d’un nouveau cabinet, comme s’il s’agissait d’engager le futur ministre à adopter le plan mis par Bassil pour l’extraction du gaz en mer, alors qu’il existe des études élaborées du temps du président Camille Chamoun faisant état d’un sous-sol riche en ressources gazières sur le littoral de Zahrani, Selaata, Sohnor, Yohmor et Kartaba.

 

Un départ salutaire
Un membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pense que la démission du gouvernement pourrait réactiver les nominations judiciaires contestées par le ministre de la Justice Chakib Cortbaoui qui souhaitait qu’elles touchent la totalité du corps judiciaire. Un ex-ministre de la Justice indique que si le Conseil de la magistrature n’a pas procédé à des nominations globales depuis plus de sept ans, celles qui avaient lieu concernant un nombre restreint de magistrats et de fonctions, c’est pour des raisons purement politiques.

 

Des réfugiés syriens font le chemin inverse
Un travailleur social, qui s’active dans le domaine de l’assistance aux déplacés syriens, signale un mouvement de retour au bercail de certaines familles malgré les dangers sécuritaires toujours présents. Ces familles fuient l’humiliation dans laquelle elles vivent, leur cause étant exploitée par des organisations et des personnalités syriennes, libanaises et internationales qui cherchent à travers ce commerce à se faire plus d’argent. La lèpre, la variole et la rougeole sont répandues dans certains camps de Beyrouth et du Akkar. L’été qui s’annonce pourrait aggraver la situation surtout dans les camps où ces pauvres gens vivent près des égouts, ajoute l’activiste. Les hôpitaux refusent de recevoir les malades en urgence s’ils ne déposent pas un montant déterminé. Un enfant déplacé, malade du cœur, n’a pu être opéré qu’après avoir versé un dépôt de 20 000 de dollars. Il existe une mafia des secours qui profite d’une partie des fonds humanitaires pour s’enrichir, ainsi un hôpital de Saïda traiterait les malades déplacés à des tarifs exorbitants en l’absence de tout contrôle. L’homme qui s’active sur le terrain conclut que le Comité de secours refuse d’octroyer une aide aux Syriens désireux de retourner chez eux, bien que le coût de cette démarche soit bien moins élevé que leur maintien au Liban.

Hoss rend le tablier
L’Organisation arabe de lutte contre la corruption dont le siège est à Beyrouth est en crise après la démission du président Salim Hoss de la présidence du conseil d’administration et du board of Trustees et celle de l’ex-ministre Georges Corm, membre du board. Une source non gouvernementale présume qu’à l’origine de ces démissions se profile l’acceptation par le secrétaire général de cette organisation, l’Irakien Amar Khayat, de fonds en provenance du Qatar à travers un autre membre du board, l’ex-député de la Knesset, le Palestinien Azmi Béchara qui réside actuellement à Doha où il dirige un Centre gouvernemental d’études et de recherches. Si les deux membres démissionnaires déclinent l’offre du Qatar, c’est pour rester fidèles à «l’identité» de cette organisation qui est une «institution civile indépendante» dont le but est de promouvoir la transparence dans le monde arabe. L’ex-ministre Bahige Tabbara, sollicité par des parties libanaises et arabes, pourrait accepter d’occuper le poste déserté par le président Hoss. L’organisation créée en 2005 a été enregistrée au Royaume-Uni en tant qu’ONG à but non lucratif afin de surveiller et de diagnostiquer les failles dans la comptabilité générale des administrations publiques, des institutions du secteur privé et de la société civile. Le 13 juin 2005, un décret présidentiel avait été adopté octroyant à cette organisation tous les privilèges et garanties nécessaires pour qu’elle puisse mener à bien sa mission.

Hariri/Assir: rien ne va plus
Dégradation des relations entre la députée Bahia Hariri et le cheikh Ahmad el-Assir après les menaces émises par le cheikh salafiste devant ses fans dans la mosquée de Bilal Ben Rabah à Saïda. Le cheikh avait déclaré qu’il déclencherait bientôt une campagne contre les Hariri et leurs institutions. Une source de Saïda écarte la possibilité d’une manœuvre «assirienne» visant à alléger le poids qui pèse sur le Moustaqbal en cette saison électorale. Elle estime qu’Assir a bénéficié de l’appui du Moustaqbal à ses débuts, il y a deux ans, mais il a récemment déclaré devant ses adeptes que son mouvement était plus important que Bahia Hariri et son fils Ahmad, le secrétaire général du Moustaqbal. La mutinerie d’Ahmad el-Assir contre les haririens dépend des mensualités qu’il reçoit d’un pays du Golfe. Son mouvement est également financé, selon la même source, par l’ex-chanteur palestinien Fadl Chaker, par un homme d’affaires de la famille el-Alayli et par les propriétaires des galettes Abou Arab et des cocktails al-Accad dans le quartier al-Barad. Parmi les financiers également, Rached Chaaban, propriétaire du restaurant al-Amir, Rached dont le frère est l’un des candidats d’Assir aux élections et dont le neveu se trouve parmi les détenus islamistes à Roumié accusés d’avoir assassiné le général François el-Hage.

Prévisions pessimistes
Tension croissante dans certains quartiers de Beyrouth au cours des jours à venir, selon les prévisions avancées par un diplomate arabe. Ce dernier parle même de troubles sécuritaires et d’une mobilisation dans une région sous la tutelle de groupes relevant de l’opposition. Le diplomate ne relie pas ces prédictions à la situation prévalant à Tripoli ou dans d’autres régions, mais il parle de rapports sécuritaires révélant la saisie d’un dépôt rempli d’équipements militaires à Basta Tahta à Beyrouth. Le dépôt abrite neuf ressortissants syriens qui préparaient, semble-t-il, une opération, car ils transportaient les armes par étapes, afin de ne pas attirer l’attention, et les cachaient à l’intérieur des matelas. Le diplomate indique que l’un de ces rapports dévoile l’existence d’un groupe clandestin composé d’une vingtaine de Syriens qui avaient élu domicile dans des quartiers de la banlieue-sud. Cette cellule, bien équipée, attendait un mot d’ordre pour agir. Mais il ignore l’identité des chefs de cette cellule, son niveau d’armement et la menace réelle qu’elle représente.
 

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