Magazine Le Mensuel

Nº 2911 du vendredi 23 août 2013

general

Paul Anka. La légende libano-canadienne

Son album Diana a fait de lui une star mondiale. Longtemps, Paul Anka a été considéré comme l’idole des jeunes et des moins jeunes. Alors qu’il est en pleine tournée aux Etats-Unis, il vient de relater son histoire dans My Way. Son parcours n’est certainement pas que sur la scène.
 

Ceux qui ont eu la chance de le voir au moins une fois sur scène vous le confirment. Paul Anka est un artiste qui garde les pieds sur terre.

Le succès, c’est pour lui
Il a pu durant des années s’imposer comme une star mondiale. Mais il est resté modeste. C’est sans doute cela l’«Anka Way». Pourtant, à y penser, cela a dû être difficile de demeurer terre à terre. Pour comprendre comment et pourquoi le chanteur et le compositeur est resté ainsi, retour à ses débuts.
Dès son plus jeune âge, dans une famille libanaise unie vivant à Ottawa, Paul Anka découvre son amour pour la chanson. Ses parents l’encouragent à chanter dans la chorale d’une église et à étudier le piano. Comprenant par la suite qu’il aime aussi la composition, il perfectionne ses compétences en écriture en suivant des cours de journalisme. A 
13 ans, il avait déjà son propre groupe vocal, les Bobby Soxers. Il jouait tous les soirs dans la voiture de sa mère. Peu de temps après, il gagne un voyage à New York en remportant un concours de soupes! Il devait alors passer trois mois à collecter des canettes. Mais dans son esprit jeune et tenace, c’était l’occasion idéale de devenir compositeur. En 1956, il a convaincu ses parents de le laisser se rendre à Los Angeles, où il a appelé chaque maison de disques qu’il trouvait dans l’annuaire pour convaincre quelqu’un de lui octroyer une audition. Une réunion avec Modern Records conduit à la sortie de son premier single: Blau-Wile Deverest Fontaine. Certes, ce n’est pas le succès. Mais c’est le début d’une longue carrière. En effet, un an après, il se rend à New York. Une fois de plus, il force les choses et rencontre cette fois le responsable d’ABC-Paramount Records. Devant ce dernier, Anka interprète plusieurs chansons dont Diana. Le numéro un 
d’ABC-Paramount Records croit alors au potentiel du jeune chanteur et compositeur. Et il aura raison. Le succès de Diana fait de Paul Anka une star mondiale. En relatant son histoire, il explique que ses chansons sont toutes autobiographiques. Ainsi, Diana a été composée à la suite de son coup de cœur à Diana Ayoub. Une jeune fille plus âgée que lui. Autre chanson autobiographique: Lonely boy qu’il dédie à sa mère décédée à la suite d’une maladie. Tout comme Diana, cette chanson a été écrite et interprétée dans le sous-sol de sa maison familiale à Ottawa. Anka voyage en bus avec la Cavalcade of Stars fondant, à la Copacabana, la célèbre boîte de nuit de New York où s’est également produit, dans les années 1978, Dany Thomas. Mais l’un des points tournants de sa carrière sera la chanson qu’il compose à Frank Sinatra, My Way.
Inutile de dire à quel point ses paroles seront dévorées par le public. Pas une soirée, un karaoké, où la chanson n’est pas interprétée. Comme si, en la composant, Paul Anka a voulu et réussi à devenir à jamais une légende.

Pauline Mouhanna (états-Unis) 

Une biographie acclamée
Dès sa sortie, le livre d’Anka, My Way, aux éditions St. Martin’s Press, est acclamé par la presse. Que ce soit la très sérieuse revue de l’American Library Association, Booklist, ou le magazine Publishers Weekly, ce qui séduit c’est le style divertissant de l’auteur, la 
sincérité avec laquelle il déballe sa vie.  

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