Magazine Le Mensuel

Nº 2942 du vendredi 28 mars 2014

general

Des démarches facilitées. Des produits clés en main

Acquérir une voiture reste accessible à la plupart des Libanais, moyennant salaire bien évidemment, et surtout la souscription d’un prêt auprès des banques. Cette branche de crédit représente en effet une activité importante pour les banques commerciales, qui proposent des produits clés en main, assurance comprise, à leur clientèle.
 

Plus besoin de se casser la tête pour acheter une voiture. Ni de démarcher jour après jour plusieurs banques et ensuite les compagnies d’assurances. Devenir propriétaire d’une voiture est accessible à la plupart des particuliers au Liban, moyennant un salaire minimum. Les démarches sont facilitées à la fois par les concessionnaires automobiles, les établissements bancaires ou les compagnies d’assurances, qui travaillent main dans la main, pour faciliter la vie aux clients.
Les banques de la place s’associent en effet avec des compagnies d’assurances, afin de proposer des produits clés en main, combinant prêt automobile et une assurance assortie pour la durée de remboursement du prêt. Et y ajoutent, au passage, la souscription d’une assurance vie, le temps du prêt. De même, ces banques et assurances disposent de liens privilégiés avec les concessionnaires, ce qui leur permet de faire bénéficier leurs clients d’offres promotionnelles tout au long de l’année. L’avantage pour le client est d’avoir affaire à un «one-stop-shop», mais aussi de bénéficier d’offres spéciales conçues selon les besoins marketing des concessionnaires d’un côté, et des banques de l’autre.
La démarche à suivre est d’une simplicité enfantine. Une fois le véhicule correspondant à ses besoins ou à ses revenus a été choisi chez le concessionnaire, le futur acheteur remplit un formulaire de demande de prêt sur place, sans se préoccuper de rien d’autre. Le concessionnaire transmet ce document à la banque qui analyse la demande puis se prononce sur l’accord de prêt ou pas, généralement en vingt-quatre heures. De quoi stimuler banques et concessionnaires à travailler main dans la main, puisqu’ils se fournissent mutuellement la clientèle. Cette démarche présente un gros avantage pour les banques. En procédant de cette manière, elles n’ont pas à démarcher elles-mêmes les clients et cela leur permet de rentrer un grand nombre de dossiers, sans frais additionnels.
Et, malgré le marasme économique actuel et l’instabilité du pays, le secteur du crédit auto continue sa croissance, même si elle est peut-être un peu en deçà des années précédentes. Si les achats de véhicules se poursuivent, ils accusent un petit ralentissement et en tout cas, une modification du type de voitures achetées (voir encadré page 38). Le secteur automobile est porté par les produits bancaires et d’assurances, qui permettent à presque tout un chacun d’acquérir un véhicule, selon les moyens à sa disposition.

 

En livres et en dollars
Les banques jouent donc un rôle essentiel dans la croissance du secteur automobile au Liban. Pour les voitures familiales ou de taille moyenne, ainsi que pour les petites autos, 80 à 90% des ventes sont effectuées via un prêt bancaire, essentiellement en dollars, même si des offres sont formulées également en livres libanaises.
Pour la banque et la compagnie d’assurances, l’intérêt est de pouvoir amener dans leur portefeuille des clients qu’elles n’auraient peut-être pas pu drainer auparavant. Et ainsi, leur proposer d’autres produits de prêts à la consommation ou d’épargne. Les compagnies d’assurances voient aussi là l’occasion de développer un segment encore à la peine. Nombre de Libanais, et ce malgré la sensibilisation effectuée par les compagnies, ainsi que par les associations comme Yasa, ne perçoivent pas encore l’intérêt qu’il peut y avoir à souscrire une assurance supplémentaire en sus de l’assurance auto obligatoire de 50 dollars. Rappelons que l’assurance auto obligatoire, telle que votée en 2003, ne couvre que les dommages corporels causés à des tiers par un véhicule motorisé, mais exclut les dommages matériels. Les personnes, notamment les conjoints et ascendants du propriétaire ou du conducteur de la voiture, entre autres, ne sont pas, par exemple, assurés. D’où l’intérêt pour l’automobiliste, ainsi que ses passagers, de compléter sa couverture avec une police d’assurances complémentaire. Surtout dans un pays où les accidents de la circulation, mineurs comme beaucoup plus graves, voire mortels, sont encore trop souvent légion.
Autre problème pour les assureurs, le fait que ce segment n’est pas encore très rentable pour eux. Les sinistres automobiles sont courants au Liban, quand ils ne font pas carrément l’objet de fraudes. Ce qui a poussé les compagnies à mettre en place un système de franchise, afin de s’y retrouver, si le conducteur fait l’objet de trop de sinistres. Par ailleurs, quand une police d’assurances est adossée à un prêt, elle court sur toute la durée du remboursement, généralement jusqu’à cinq ans. Les compagnies d’assurances doivent donc, dès le départ, prendre en compte de nombreux facteurs dans le montant de l’assurance. Parmi ceux-ci, le coût de la main-d’œuvre, celui des pièces détachées qui proviennent de l’étranger, et qui par là même sont sujettes à la variation des taux de change. Autant de données variables qu’elles tentent de prévoir lors de l’établissement de la police d’assurances.

 

Attention aux taux d’intérêt
Il existe un autre paramètre duquel le futur acheteur doit prendre garde, lors de la signature de son contrat de prêt, c’est l’échéance du prêt et les taux d’intérêt pratiqués. Car cela peut parfois mener à de grandes surprises, le véhicule coûtant au final plus cher. Sans compter que la valeur d’un véhicule baisse au fil des années. Les acheteurs de voitures doivent se méfier et bien faire leur calcul, avant de s’engager dans la durée d’un prêt. Aussi alléchants qu’ils paraissent, les prêts sur cinq ans, par exemple, produiront un total d’intérêts plus importants que si le prêt est contracté sur trois ans. Alors que le véhicule acheté va voir sa valeur se déprécier. Au bout d’un an par exemple, une voiture achetée 20 000 dollars n’en vaudra plus que 14 000 sur le marché. Tandis que le client qui aura contracté un prêt auto, sur cinq ans, assorti d’un taux d’intérêt de 5% par exemple, paiera au final son véhicule dans les 25 000 dollars… d’où l’importance de bien faire ses comptes et y trouver son intérêt.

Jenny Saleh

Petite hausse pour 2013
Selon l’Association des importateurs de voitures, les ventes de voitures neuves ont poursuivi leur progression en volume sur les trois premiers trimestres de 2013, tandis que le marché des véhicules d’occasion continue sa chute.
Au total, ce sont quelque 36 109 voitures neuves qui ont trouvé acquéreurs l’an 
dernier, soit une augmentation de 1,8% par rapport à 2012, au cours de laquelle 
35 477 automobiles avaient été vendues.
Sans surprise, les voitures coréennes sont les plus vendues, avec 45% du total des ventes, précédant les japonaises (28%), les européennes (19,5%), les américaines (5,5%), les chinoises (2,1%). Le constructeur Kia est le leader sur le marché, suivi de Hyundai, Toyota, Nissan et enfin Renault.
Pour 2014, l’année a plutôt bien commencé puisque selon les chiffres fournis jusqu’au mois de février, le secteur de l’auto neuve aurait vu une hausse de 4,4% sur les deux premiers mois de l’année, par rapport 
à 2013.

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