Magazine Le Mensuel

Nº 2952 du vendredi 6 juin 2014

Sport

Mondial sous pression. Le Brésil, principal favori

Le pays hôte de la 20e édition de la coupe du monde de football, en l’occurrence le Brésil, est le favori numéro un de cette manifestation qui va occuper le devant de la scène sportive du 12 juin au 13 juillet 2014, soit un mois durant et ce, malgré les manifestations syndicales incessantes et les élections présidentielles qui pointent à l’horizon.
 

La situation économique précaire a incité la présidente Dilma Rousseff à jouer toutes ses cartes afin de permettre au Brésil d’accueillir convenablement la phase finale d’une part, et de remporter le titre d’autre part. En effet, le pays traverse une période de fortes tensions sociales, une élimination précoce pourrait fragiliser le pouvoir et l’ordre public dans une année d’élections présidentielles. Les dépenses faramineuses pour reconstruire ou rénover les stades et l’infrastructure du pays, pourraient être fatales à Rousseff, en cas d’échec au niveau sportif, et ce malgré un retard très pesant dans la finalisation des travaux sur certains stades.
Sur le plan sportif, experts, entraîneurs, joueurs et même bookmakers donnent le Brésil favori incontestable de ce Mondial, suivi par l’Espagne, tenante du titre, l’Allemagne, l’Argentine et l’Italie. Trois formations seront à suivre de près: la Bosnie qui va disputer sa première grande compétition internationale, le Chili qui joue le Mondial en Amérique du Sud, et la Belgique qui se présente avec la meilleure génération de son histoire.
Pour la première fois, toutes les équipes championnes du monde depuis 1930 (Brésil (5 titres), Italie (4), Allemagne (3), Argentine, Uruguay (2), Angleterre, France et Espagne) se sont qualifiées pour cette compétition.
Le Brésil jouera le match inaugural face à la Croatie le 12 juin à l’Arena de São Paulo, alors que la finale aura lieu le 13 juillet au stade Maracanã de Rio de Janeiro.

 

Groupe A
Dans le groupe A dans lequel figure le quintuple champion du monde, mais aussi le Cameroun, le Mexique et la Croatie, le Brésil n’aura pas d’autre choix que de triompher chez lui. Vainqueur en titre de la Coupe des confédérations 2013, le Brésil avec sa star, Neymar, son roc défensif Thiago Silva, son incontournable milieu de terrain Oscar ou encore son inusable attaquant Fred, cherche un sixième sacre. Surtout qu’à domicile, le moindre faux pas ne sera pas pardonné. Lors du sacre de 2002, les Brésiliens se sont imposés grâce à une défense solide et aux exploits offensifs de Ronaldo et Rivaldo, sous la houlette du sélectionneur qui n’était que Luiz Felipe Scolari. Les coéquipiers de Thiago Silva miseront donc avant tout sur la cohésion collective. Aux Brésiliens aussi de faire oublier le traumatisme de 1950 (le Maracanazo). Cette année, alors qu’ils organisaient la compétition chez eux, les Auriverdes ont été battus lors du dernier match par l’Uruguay (1-2) devant plus de 170 000 spectateurs entassés dans le Maracanã.
Cependant, le Brésil devra se méfier du Cameroun de Samuel Eto’o. Contrairement à la Croatie ou au Mexique, les Lions indomptables n’ont pas eu besoin des barrages pour décrocher leur ticket. Alexandre Song, Eto’o et Stéphane Mbia auront à cœur de briller et d’effacer leur désastreux mondial 2010 où ils avaient perdu tous leurs matchs.
Les Croates de Luka Modric et Mario Mandzukic et les Mexicains de Raul Jimenez et Javier Hernandez chercheront, eux aussi, à disputer les huitièmes de finale.

 

Groupe B
Le groupe B mettra aux prises le tenant du titre, l’Espagne et le finaliste malheureux, les Pays-Bas, en plus du Chili et de l’Australie. Par conséquent, l’Espagne qui reste la grande favorite de la compétition et du groupe, et les Pays-Bas se retrouvent d’entrée pour le remake de la finale 2010, le 13 juin prochain.
Les Pays-Bas, éliminés au 1er tour de l’Euro 2012, possèdent peu de joueurs expérimentés, sauf le trio offensif Sneijder-Robben-Van Persie. Battus en amical par la France 2-0, la défense des Pays-Bas n’a pas rassuré.
Troisième de la zone Amsud, le Chili, emmené par Alexis Sanchez et Arturo Vidal, aura le statut d’outsider et pourrait jouer les trouble-fêtes. En 2010, ils avaient atteint les 8es de finale, éliminés par le Brésil.

 

Groupe C
Dans le groupe C, la Colombie, la Côte d’Ivoire, la Grèce et le Japon cherchent à décrocher leur billet pour les huitièmes. Emmenée par un Radamel Falcao qui croit en son retour, la Colombie reste favorite pour la première place, alors que le second ticket reste extrêmement ouvert.
Grâce à une attaque emmenée par le légendaire Drogba, Gervinho, Kalou et un milieu de terrain de classe Yaya Touré, les Eléphants ont largement de quoi nourrir des espoirs de qualification en huitièmes.
La Grèce et le Japon, qui s’affronteront le 20 juin, auront aussi leur mot à dire dans ce groupe. Les Grecs étaient en effet tête de série lors du tirage et on se rappelle que les Nippons de Kagawa avaient battu la France en amicale.

 

Groupe D
Dans le groupe D, l’Italie, l’Angleterre, l’Uruguay et le Costa Rica n’ont aucune similitude. Invaincue lors des matchs de qualification (10 rencontres), la formation italienne sera un outsider sérieux. L’effectif de Cesare Prandelli a su rebondir après un bilan catastrophique au Mondial 2010 en s’invitant en finale de l’Euro 2012, et en arrachant la 3e place de la Coupe des confédérations 2013.
L’Angleterre, un peu plus timide en phase qualificative (six victoires et quatre nuls), cherchera à conjurer le sort des quarts de finale. Par six fois, la nation entraînée par Roy Hodgson a échoué à ce stade en coupe du monde. A Wayne Rooney et consorts donc de jouer.
Emmenée par Luis Suarez et Edinson Cavani, l’Uruguay fait figure d’épouvantail dans ce groupe. Cependant, la Celeste qui a réalisé une campagne de qualification éprouvante (5e de la zone Amsud), avait atteint en Afrique du Sud, les demi-finales. Eliminée par les Pays-Bas, l’Uruguay finissait quatrième et remportait par la suite la Copa America en 2012.

 

Groupe E
La sélection française est la favorite du groupe E qui comprend aussi la Suisse, le Honduras et l’Equateur. Les Français ont hérité du groupe le plus abordable lors du tirage au sort. La France possède toutes les cartes en main pour se qualifier aux dépens de trois sélections qui paraissent bien plus faibles.
Attention à l’excès de confiance pour les Bleus parfois trop sereins, surtout devant la Suisse, tête de série logique au vu de son classement Fifa (8e).
Le Honduras et l’Equateur, issus des qualifications américaines, sont aussi à prendre au sérieux. Alors que le premier reste une équipe peu médiatisée en Europe, le second possède des individualités à l’instar d’Antonio Valencia.

 

Groupe F
Le groupe F comprend un autre prétendant au sacre final: l’Argentine. Dans ce groupe où Lionel Messi et les siens font figure d’ogre, la Bosnie et le Nigeria sont des outsiders. Si le poste de gardien de but et la défense inquiètent, le secteur offensif de l’Albiceleste n’a presque pas d’égal: Messi, Di María, Agüero, Lavezzi et Higuain.
Le 15 juin prochain, l’Argentine et la Bosnie s’affronteront. Emmenés par l’attaquant de Manchester City, Edin Dzeko, et le milieu de la Roma, Miralem Pjanic, les Bosniens ont des arguments à faire valoir. Il ne faut pas oublier qu’ils ont terminé premiers de leur poule qualificative, totalisant 8 victoires sur 10 possibles. Le Nigeria pourrait aussi contrecarrer les plans des hommes de Safet Susic. Le dernier vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations n’a pas le standing de la Côte d’Ivoire, mais son équilibre sera un précieux atout au moment d’affronter les grosses cylindrées. La Bosnie et le Nigeria se disputeront la deuxième place. Pour l’Iran, la tâche s’annonce très compliquée.

 

Groupe G
Toutes les sélections du groupe G, l’Allemagne, le Portugal, le Ghana et les Etats-Unis peuvent prétendre au deuxième tour. Si l’issue de ce groupe est indécise, l’Allemagne fait partie des favoris pour décrocher le précieux titre le 13 juillet à Rio de Janeiro. Se qualifier pour les huitièmes de finale ne semble donc pas insurmontable pour l’Allemagne, dont la génération dorée, Ozil, Götze, Reus, Schürrle, Podolski, Draxler, Müller ou encore Klose, arrive peu à peu à maturité.
Le Portugal sera sans doute l’adversaire le plus sérieux pour l’Allemagne. Emmenés par leur Ballon d’or 2013 Cristiano Ronaldo, les Portugais auront à cœur d’égaler cette fameuse demi-finale perdue en 2006 contre la France. Ils devront tout d’abord neutraliser le Ghana, qui s’apprête à disputer son troisième Mondial de suite et qui rêve d’accéder aux demies et de devenir le premier pays africain à atteindre ce stade. Mais les Etats-Unis pourraient bien donner du fil à retordre au Ghana, d’autant qu’il y aura de la revanche dans l’air. En effet, en 2010, les Américains ont été éliminés dès les huitièmes par le même Ghana.

 

Groupe H
Le groupe H comprend la Belgique, l’Algérie, la Russie et la Corée du Sud. Outsider de la compétition, la Belgique dispose d’une nouvelle génération de première classe. Avec Hazard, Courtois, Fellaini et Kompany, la sélection dirigée par Marc Wilmots est bien équipée dans chaque secteur de jeu.
Cependant, la Belgique devra batailler face à la Russie, très performante lors des éliminatoires. Première de son groupe devant le Portugal de Cristiano Ronaldo, la Russie pourrait bien jouer les trouble-fêtes dans ce mondial. L’objectif de Fabio Capello est clair, il faut «atteindre les quarts de finale».
Ayant loupé son Mondial 2010 (élimination au premier tour), l’Algérie aura à cœur de faire bonne figure au Brésil, et ce grâce aux jeunes espoirs tels que Ghoulam, Feghouli et Nabil Bentaleb, le milieu de terrain de Tottenham.
La Corée du Sud, désormais une habituée de la compétition, devra batailler fort pour espérer renouer avec le brillant parcours de 2002 sur ses terres (élimination en demi-finale).

Mohamed FAWAZ
 

Les meilleurs buteurs
15 buts: Ronaldo (Brésil): 4 en 1998, 8 en 2002 et 3 en 2006.
14 buts: Gerd Müller (RFA): 10 en 1970 et 4 en 1974. Miroslav Klose (Allemagne): 5 en 2002, 5 en 2006 et 4 en 2010.
13 buts: Just Fontaine (France): 13 en 1958.
12 buts: Pelé (Brésil): 6 en 1958, 1 en 1962, 1 en 1966 et 4 en 1970.
11 buts: Sándor Kocsis (Hongrie): 11 en 1954. Jürgen Klinsmann (Allemagne): 3 en 1990, 5 en 1994 et 3 en 1998.

Les villes et les stades du Mondial
1 – Rio de Janeiro: Estádio do Maracanã (73 531 places, rénové).
2 – Brasília: Estádio Nacional (68 009).
3 – São Paulo: Arena de São Paulo (65 807).
4 – Belo Horizonte: Estádio Mineirão 
(62 547 places).
5 – Fortaleza: Arena Castelão (58 704, ré-inauguré le 16 décembre 2012).
6 – Salvador: Arena Fonte Nova (52 048, reconstruit).
7 – Porto Alegre: Estádio Beira-Rio (48 849, rénové).
8 – Cuiabá: Arena Pantanal (42 968, inauguré le 3 avril 2014).
9 – Recife: Arena Pernambuco (42 849, inauguré le 22 mai 2013).
10 – Manaus: Arena Amazônia (42 374, inauguré le 9 mars 2014).
11 – Natal: Arena das Dunas (42 086, 
nouveau stade).
12 – Curitiba: Arena da Baixada (41 456).

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Léa Obeid

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