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Nº 3006 du vendredi 19 juin 2015

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Jeûnez, vous guérirez. Le Ramadan ou comment atteindre la piété

Souvent assimilé aux religions monothéistes, le jeûne puise ses origines des civilisations lointaines et est connu pour ses bienfaits médicaux et/ou spirituels. Dans l’islam, le jeûne est obligatoire, favorisant ainsi l’équilibre et l’harmonie du corps et de l’âme. La question qui se pose n’est donc plus uniquement «comment les musulmans jeûnent-ils?» mais aussi «pourquoi jeûnent-ils»? Réponses du professeur Georges Hage, dans son livre Jeûnez, vous guérirez, écrit en langue arabe.
 

Les religions monothéistes ne sont pas les seules à pratiquer le jeûne. D’autres religions ont aussi connu cet usage. Le professeur Georges Hage donne l’exemple de l’hindouisme. Les diètes de jeûne sont diverses chez les hindous, selon les traditions, et elles se différencient d’une région à l’autre. Le Mahatma Gandhi considérait que le jeûne est indispensable comme préalable à la maîtrise des pulsions sexuelles et au contrôle de soi. D’autre part, les bouddhistes ont, eux aussi, connu la pratique du jeûne, celle-ci n’étant pas obligatoire pour les fidèles. Seuls les moines se fixaient des périodes de jeûne plus ou moins longues et strictes, favorables à la méditation. Pour revenir aux religions monothéistes, le professeur Hage explique que chez les juifs, le jeûne est surtout recommandé durant les périodes de deuil, étant dans ce sens rattaché à la souffrance et à la tristesse. Pour les chrétiens, le jeûne est une pratique courante et obligatoire. Le carême se fait de manière annuelle et consiste en une privation volontaire de nourriture. Chez les musulmans, il est recommandé aux croyants de respecter le jeûne, pendant le mois de Ramadan principalement: «Croyants! Le jeûne vous est prescrit, comme il l’avait été aux confessions antérieures. Ainsi atteindriez-vous à la piété» (sourate 2, verset 183-1). La finalité de cette pratique consiste à développer la spiritualité des croyants par une remise en question de soi.
 

Qui peut s’en abstenir?
Le jeûne est une obligation pour tout musulman en âge et en capacité de le faire. L’obligation du jeûne incombe à ceux qui jouissent de leurs facultés physiques et mentales. Cependant, il existe une certaine catégorie de personnes qui peuvent être «dispensées» du jeûne pendant le mois de Ramadan: la femme en période de menstrues ou de lochies et celle qui allaite, le musulman en voyage (à condition de remettre le jeûne à plus tard), le malade dont la santé peut être affectée à cause de cette pratique et les personnes âgées, dont les capacités physiques et mentales ne permettent pas la pratique du jeûne. Ainsi, les personnes «dispensées» du jeûne se doivent de compenser cette abstention par une aumône (en nourriture et/ou en monnaie) qui se fera au profit de pauvres ou d’associations caritatives.  

 

Jeûner, mais pas seulement…
Tout être humain est susceptible de commettre des péchés et de transgresser la loi divine. C’est pour cette raison que le jeûne durant le mois de Ramadan doit s’accompagner d’actes «bons». Les musulmans doivent ainsi s’abstenir de commettre le mal, de mentir, de tricher, de voler, d’usurper, etc., ce mois sacré étant considéré une période d’entraînement permettant au croyant d’apprendre à se rapprocher de Dieu en multipliant les actes de piété. Pendant ce mois, le croyant doit donc effectuer ses cinq prières obligatoires et s’efforcer de les faire à l’heure, réprimer ses passions qui détournent du chemin de Dieu et trouver une juste mesure, un juste milieu à toute chose… Le fait de jeûner est, en fait, un moyen de penser à ceux qui souffrent de malnutrition, dans la mesure où le croyant ressent dans sa chair ce que peut ressentir une personne qui a faim.

Natasha Metni

Jeûner oui. Mais pourquoi?
Le professeur Georges Hage explique, dans son ouvrage, que le jeûne présente plusieurs avantages. Outre son côté spirituel, cette pratique exerçant l’homme à l’endurance, fortifiant sa volonté, lui enseignant l’autodiscipline et lui en facilitant l’application peut aussi avoir des profits sociaux. Le jeûne habitue la communauté à l’organisation et à l’union, à l’amour de la justice et à l’égalité. Il suscite en elle la pitié et la charité, la préserve de la méchanceté et de la corruption. Plus encore, d’un point de vue sanitaire, le jeûne assainit les intestins, régénère l’estomac, débarrasse le corps des produits résiduels et soulage de l’embonpoint.

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