Magazine Le Mensuel

Nº 3007 du vendredi 26 juin 2015

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Immobilier. Après la stagnation, le ralentissement

Le secteur de l’immobilier a amorcé une période de ralentissement après une stagnation de près de deux ans. Les promoteurs immobiliers prennent leur mal en patience. Certains d’entre eux se montrent plus cérébraux en acceptant la réalité des indicateurs économiques qui ne trompent pas, alors que d’autres préfèrent voir la moitié pleine du verre. La plupart des promoteurs tentent de prendre des initiatives qui pourraient faire bouger le marché. Cependant, rien n’est gagné d’avance et le chemin semble long et pénible.
«Aujourd’hui, le paysage du secteur immobilier s’est décanté. Le marché réel et durable est celui de la clientèle locale et rien d’autre», a déclaré un promoteur immobilier sollicité par Magazine. «Les ressortissants arabes ont déserté et les expatriés ne sont plus pressés d’acquérir un pied-à-terre dans la mère patrie, les circonstances exceptionnelles que traverse toute la région du Proche-Orient ne sont pas encourageantes et, en plus, elles ont trop duré, a-t-il ajouté. La fin du tunnel n’est pas visible et les clients potentiels qui ont de l’argent cash se montrent réticents à s’en départir». La source interrogée explique qu’avant l’âge de 40 ans, un couple de jeunes a un budget de 200 000 dollars, insuffisant pour acheter un logement sans le concours des parents et le recours à un prêt bancaire. Et encore. Or, l’offre de cette catégorie n’est pas fréquemment disponible sur le marché domestique. D’après lui, il n’y a aucune raison de croire à une reprise du secteur que ce soit à moyen ou long terme.
A l’antipode de cet avis, une autre source du secteur estime que le cycle de la baisse est à son terme, prévoyant prochainement l’amorce d’une tendance à la reprise. Pour ce développeur immobilier, c’est le moment propice à l’achat puisque le client peut bénéficier d’escomptes importants. «Personne n’a jamais perdu au Liban en investissant dans l’immobilier», confie-t-il à Magazine, faisant abstraction dans ses calculs des taux d’inflation enregistrés au cours des années. «Bien sûr, le montant du chiffre d’affaires que je fais aujourd’hui représente près de 30% du chiffre d’affaires enregistré en 2010», avoue-t-il. «Mais mes comptes sont toujours au vert». L’expert insiste que le Liban va continuer à gérer des crises et tant les Libanais que les ressortissants arabes en sont désormais conscients et sont devenus immunisés. «Je ne raconte rien de nouveau ou qui ne soit connu de tous. On avait prédit à tort l’apocalypse pour le Liban avec le déclenchement de la violence en Syrie», dit-il à titre de référence. D’après lui, les appartements dont le prix est inférieur à 500 000 dollars sont en rupture de stock, contrairement à ceux dont les prix sont supérieurs à 2 millions de dollars.
Les deux associations des développeurs et des intermédiaires immobiliers R.E.D.A.L et R.E.A.L, en coopération avec la société Promofair, entreprendront un road show dans les pays d’immigration en Afrique, en Europe, en Amérique latine et aux Etats-Unis afin de promouvoir «le Liban comme pays d’opportunités d’investissements dans l’immobilier». Dans ce prolongement, un projet de loi élaboré par ces deux associations a été transmis aux autorités compétentes. Il porte sur des incitations fiscales consacrées aux membres de la diaspora qui souhaitent investir dans l’immobilier.

Liliane Mokbel

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