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Nº 3026 du vendredi 6 novembre 2015

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Produits cancérogènes. Alerte: la viande rouge pointée du doigt

Selon un rapport récent du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), il est recommandé de réduire la consommation de la viande rouge ou transformée afin de limiter les risques d’avoir un cancer colorectal. Faut-il arrêter d’en manger?

Selon des données provenant d’une dizaine d’études, chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée tous les jours augmente le risque de cancer colorectal de 18%, tandis que ce risque pourrait augmenter de 17% pour chaque portion de 100 grammes de viande rouge consommée par jour.
Le groupe de travail du CIRC a examiné plus de 800 études qui portaient sur l’association entre plus d’une douzaine de types de cancers différents et la consommation de viande rouge ou de viande transformée dans de nombreux pays et populations aux habitudes alimentaires diverses. «Pour un individu, le risque de développer un cancer colorectal en raison de sa consommation de viande transformée reste faible, mais ce risque augmente avec la quantité de viande consommée», explique le Dr Kurt Straif, chef du Programme des monographies du CIRC. «Compte tenu du grand nombre de personnes qui consomment de la viande transformée, l’impact mondial sur l’incidence du cancer revêt une importance de santé publique».
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la viande rouge fait référence à tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre. La plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du bœuf, mais elles peuvent également contenir d’autres viandes rouges, de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang. Les hot-dogs, le jambon, les saucisses, les viandes en conserve ou le corned-beef en sont des exemples. Parmi les cancers les plus fréquemment associés à la viande figurent le cancer colorectal et, dans une moindre mesure, les cancers de la prostate et du pancréas, selon l’étude. Pour la consommation de viande transformée, les indications de cancérogénicité sont suffisantes et convaincantes. Cette évaluation se fonde généralement sur des études épidémiologiques montrant le développement du cancer chez les personnes exposées. La viande transformée provoque certainement le cancer colorectal. Une association avec le cancer de l’estomac a également été observée, mais les données ne sont pas concluantes. L’OMS tient à préciser, toutefois, que la consommation de la viande transformée n’est pas aussi cancérigène que fumer du tabac et être exposé à de l’amiante. Selon les estimations les plus récentes d’un organisme de recherche indépendant, 34 000 décès par cancer par an environ dans le monde seraient imputables à une alimentation riche en charcuteries, contre un million de décès par cancer par an imputables au tabac, 600 000 à l’alcool et plus de 200 000 à la pollution atmosphérique.
L’OMS conseille finalement aux personnes qui mangent de la viande de modérer leur consommation de viande transformée pour réduire leur risque de cancer colorectal. Les experts pourront déterminer à l’avenir la quantité de viande rouge ou de charcuterie qui expose l’individu à un risque de cancer.

NADA JUREIDINI

Avis d’experts
Selon les médecins interrogés, la cuisson à haute température ou le contact direct de la viande avec une flamme ou une surface chaude, comme dans le barbecue ou la cuisson à la poêle, produit davantage de produits chimiques cancérogènes (comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les amines aromatiques hétérocycliques). Les viandes rouges sont d’importantes sources de fer, de protéines, de zinc et de vitamine B12. Il faut, selon eux, en manger en quantités modérées étant donné que le risque de cancer augmente avec la quantité de viande consommée. Concernant les viandes transformées, il est préférable de les éviter autant que possible ou d’en consommer très rarement. Pour le Dr Fadi Farhat, oncologue, il n’est pas nécessaire d’arrêter de manger de la viande, mais d’en consommer avec modération et de faire attention à la qualité de la viande consommée.

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