Magazine Le Mensuel

Nº 3033 du vendredi 25 décembre 2015

Confidences Liban

Confidences Liban

L’Armée et les Renseignements sur le qui-vive
Renforcement des mesures sécuritaires sur l’ensemble du territoire libanais, en particulier dans la capitale et la banlieue sud. L’armée, en collaboration avec tous les organes de sécurité, a pris la décision de relever le niveau d’alerte dans le jurd de Ersal et au nord de la Békaa, à la lumière des tentatives d’infiltration des éléments terroristes en territoire libanais. Dernière tentative en date: celle menée par Daech en direction de Tilal el-Hamra située entre le jurd de Kaa et Ras Baalbeck.
Une instance sécuritaire libanaise explique que les opérations de l’armée ont pour but de maintenir les groupes terroristes sur le qui-vive, en bloquant leurs mouvements pour les empêcher de mener des attaques et pour démentir, de façon indirecte, l’existence d’un accord secret quelconque avec eux, scellé en marge de la libération des militaires, comme certains l’ont assuré.

Ambassades sous haute protection
Augmentation croissante du nombre de demandes de protection sécuritaire présentées aux instances concernées par les ambassades arabes et occidentales, les consulats et les centres commerciaux. Aux dernières nouvelles, l’ambassade des Emirats arabes unis a sollicité le renforcement des mesures sécuritaires autour de ses bâtiments et de la demeure de son ambassadeur, rejoignant ainsi la liste des représentations diplomatiques qui ont requis un service similaire, telles les ambassades de Russie, d’Egypte et de Turquie.
L’instance qui rapporte ces informations relie ces craintes aux développements sur la scène syrienne et à la tension grandissante qui se traduit par les déclarations et menaces respectives des acteurs régionaux.

Ghattas Khoury à Rabié
La visite de l’ex-député et conseiller du président Saad Hariri, Ghattas Khoury, à Rabié avait-elle pour but de rouvrir les canaux de la présidentielle entre le général Michel Aoun et l’ex-Premier ministre? Les cercles des deux parties ont démenti cela en assurant qu’il s’agit d’une rencontre de courtoisie qui vise à briser la glace, point final. Les deux interlocuteurs n’ont pas débattu en profondeur de l’initiative présidentielle, preuve en est la présence d’un ami commun, Salim Sabbagh, qui assistait à l’entretien. Cela n’a pas empêché l’ex-député d’essayer d’en savoir plus sur la relation Aoun-Geagea et le degré de coordination de leurs réactions face à l’initiative haririenne.

Fièvre russophone en Syrie
La langue russe est désormais à la mode en Syrie. Certains départements chargés de la formation dans les institutions publiques, certains syndicats et unions assurent des cycles gratuits de russe à leurs employés. A Lattaquié, la fièvre venue de Moscou s’est emparée de la ville avec l’établissement d’une base militaire à l’aéroport de Hamimim, et certaines écoles proposent l’apprentissage du russe en tant que deuxième langue facultative, à l’instar du français. Aussi, l’Institut de littérature russe de l’Université de Damas, créé il y a trois ans, connaît un grand succès, les étudiants qui en sont issus ayant plus de facilités à trouver un emploi.
Les Russes constituent aujourd’hui une composante essentielle de la ville et tous les indices prouvent que leur séjour sera prolongé. Ajoutez à cela que la collaboration militaire syro-russe atteindra sans doute d’autres secteurs d’où la priorité donnée aux Syriens russophones sur le marché du travail.

Bkerké: pour une loi électorale équitable!
L’initiative lancée par Saad Hariri proposant «Frangié for president» ne passera pas sans un package deal, de l’avis d’un évêque. C’est la politique du donnant-donnant qui va l’emporter pour assurer leurs droits à toutes les composantes du paysage libanais. Le prélat est catégorique: «Bkerké n’acceptera pas un retour à la loi de 1960, inéquitable non seulement pour les chrétiens, mais pour tous les Libanais. L’Eglise n’a pas «sa» loi électorale à proposer, mais elle accordera sa bénédiction à un mode de scrutin juste qui assure une bonne représentation de l’électorat et une parité réelle. C’est aux techniciens de la politique de l’élaborer»!

Le «Hirak» a-t-il rendu l’âme?
Les activistes du mouvement «Vous puez» s’apprêtent à relancer leurs protestations dans la rue, après une période de suspension d’activités et d’évaluation de l’étape précédente avec ses succès et ses erreurs. Dans cette perspective, certains estiment que ce mouvement civil ne peut pas continuer à organiser son action selon la même formule, sachant qu’il a perdu de son attrait, sa crédibilité et sa capacité de changement ayant été ébranlées, l’establishment politique l’ayant miné de l’intérieur. Ceux qui partagent cet avis pensent que le mouvement a rendu l’âme, qu’il n’a plus la capacité de mobiliser une foule de jeunes, qu’il n’a à son actif aucune réalisation. Il a juste réussi à ses débuts à briser le mur de la peur en dénonçant la corruption de la classe politique, sans plus.
 

Les FL préfèrent Aoun
Les députés Fady Karam et Joseph Maalouf ont déclaré que, s’il faut absolument désigner un candidat du 8 mars à la tête de la République, la logique voudrait que la priorité soit donnée au général Michel Aoun et non au député Sleiman Frangié. Les Forces libanaises (FL) ont affiché cette position via Twitter pour le député Karam et dans une interview pour Maalouf – après la déclaration du ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk, selon laquelle Frangié s’est porté candidat à la présidence par réalisme politique…

 

Démenti de Mgr Darwiche
Mgr Issam Youhanna Darwiche, évêque grec-catholique de Zahlé et de la Békaa, a démenti les «rumeurs» diffusées sur Facebook qu’il qualifie de «mal du siècle».
A l’occasion de l’éclairage du sapin de Noël à Kfarzabad, Darwiche a affirmé qu’il sera «de retour à Zahlé, dans la Békaa et dans sa paroisse dès que prendra fin sa visite en Australie où il avait donné le coup d’envoi à plusieurs projets».
Des rumeurs avaient circulé sur la convocation de l’évêque par le Vatican qui lui reproche de mal gérer sa paroisse au regard de ses positions politiques.

 

Ersal: solution militaire imminente
L’échange pour la libération des militaires détenus par al-Nosra aurait rendu, de l’avis des observateurs du nord de la Békaa, la solution militaire dans le jurd plus imminente. Les tirs des canons de l’armée et les opérations de la Résistance continuent à cibler en profondeur les régions de déploiement des combattants et les règles d’engagement sont toujours les mêmes. Abou Malek Tallé, responsable d’al-Nosra, a lui-même supervisé l’échange conclu, à partir du siège des opérations à l’intérieur de Ersal, en présence du médiateur qatari. C’est là que des millions de pétrodollars en liquide ont été remis au chef terroriste. La salle d’opérations, syro-russe à laquelle participe le Hezbollah, avait pu mesurer le volume de la force armée d’al-Nosra. La superficie du jurd sous hégémonie du Front al-Nosra à Ersal atteint quelque 50 km2, contre quelque 220 km2 contrôlés par Daech.
Le nombre d’éléments armés présents dans cette région est évalué à 2000 environ appartenant aux deux mouvements. En hiver, ces combattants ont le choix de rester terrés dans leurs fortifications dans les montagnes et vallées, ou faire une percée vers le village de Kara au nord ou à l’intérieur du territoire libanais à l’ouest. La deuxième option serait mortelle pour eux parce qu’ils sont encerclés par le feu de l’armée et de la Résistance et que l’aviation russe et l’armée syrienne les attendent de l’autre côté de la frontière.

Récupérer la nationalité: les druzes en veulent aussi
Si le député Walid Joumblatt conteste la loi sur la récupération de la nationalité libanaise, c’est parce qu’il souhaite que des dizaines de milliers de druzes de Damas obtiennent des documents libanais. Walid bey n’a jamais cessé d’exprimer des craintes relatives au déclin démographique de sa communauté. Les sources politiques informées précisent que le nombre de druzes naturalisés bénéficiaires de la loi de 1994 était fort inférieur comparativement à celui des autres communautés. Le leader de Moukhtara voudrait, à travers son opposition à la loi de 2015, compenser les pertes enregistrées en raison de l’ancienne loi. A en croire de nombreux rapports, des dizaines de milliers de déplacés druzes de Syrie se sont implantés dans les régions du Chouf et du Metn et le député Joumblatt souhaite les «libaniser» afin de redresser la balance démographique qui se reflète sur l’équilibre des forces internes, et aussi pour augmenter son influence politique dans les sociétés syrienne et jordanienne.

Retour aux querelles politiques
Retour prochain aux divergences politiques après l’effervescence provoquée par le compromis présidentiel proposé. Premier dossier à remettre sur la table des acteurs politiques: la réactivation de l’action gouvernementale, à l’ombre de la vacance du pouvoir. Abordant la question de l’expédition des affaires courantes après quatre mois du gel des séances du Conseil des ministres, le Premier ministre, Tamman Salam indique: «Nous atteindrons ce stade concrètement. J’avais déjà dit qu’un cabinet qui ne se réunit pas et ne produit pas n’a pas sa raison d’être». Le dialogue national, qui regroupe les chefs des blocs parlementaires, n’évoquera pas la question de la présidence dans le cadre de sa prochaine réunion, le débat portera plutôt sur la relance des séances ministérielles à une fréquence hebdomadaire et en cas de besoin. Une démarche qui facilitera l’activité législative du Parlement gelée sous prétexte que le vide à la présidence est contraire à la Constitution et aux lois en vigueur, de l’avis de certains.

Confrontation russo-turque?
Des instances politiques et religieuses à Beyrouth ont reçu un rapport diplomatique détaillé sur les possibilités d’une confrontation russo-turque dans les détroits du Bosphore et des Dardanelles qui relient la Méditerranée à la mer Noire. Moscou détiendrait aujourd’hui les clés de ces deux détroits stratégiques. Selon les proches d’une personnalité informée, le déclenchement des hostilités entre les deux voisins sur les côtes de ces deux mers qui s’interpénètrent aura de graves conséquences sur l’économie nationale. L’espace et les eaux de l’est de la Méditerranée qui abritent les principaux couloirs du transport maritime et aérien libanais pourraient ainsi se transformer en champs de bataille.
D’après les prévisions du rapport, la confrontation sera limitée aux armes traditionnelles, les Russes procèderont à la fermeture des eaux territoriales à la navigation dans ces deux détroits contrôlés par les Turcs, en y implantant des mines maritimes. Ce type d’armes destructrices ne peut être neutralisé que par des sous-marins.
Ce ne sont pas les seules armes que possèdent les Russes dans leur arsenal, poursuit le rapport, mais la nature de ces armes, leur quantité et leur efficacité tactique sont suffisantes à amener le président Recep Tayyip Erdogan à renoncer à la politique de l’étalage de muscles qu’il pratique.
 

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