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Nº 3033 du vendredi 25 décembre 2015

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Doing business: 123e position. Le Liban doit simplifier ses procédures

Chaque année, la Banque mondiale (BM) publie son classement mondial du Doing Business, qui évalue l’environnement des affaires dans les différents pays. Dans cette dernière enquête, le Liban poursuit sa baisse dans le classement.
 

Le Liban s’est rangé à la 123e position parmi 189 pays dans le monde en 2016, alors qu’il était arrivé à la 121e place du classement l’année dernière.
Le rapport de la Banque mondiale compare le cadre réglementaire des économies dans le monde et classe les pays selon dix domaines de réglementation des affaires (notamment la création d’entreprises, la solvabilité, le commerce frontalier, l’accès à l’électricité ou encore aux crédits bancaires).
Cette année, le Liban a obtenu le score de 56,39/100 contre 56,5 l’an passé et s’est classé à la douzième position parmi les pays de la région Mena (Moyen-Orient, Afrique du Nord).
Selon Paul Chucrallah, directeur général de Berytech, ce rapport révèle la lourdeur des démarches administratives au Liban pour créer une entreprise. «A Singapour, vous pouvez créer un business pour 20 dollars et en seulement vingt minutes, alors qu’au Liban, il vous faut au moins une quinzaine de jours et une dizaine de procédures».

 

Le temps et le coût
L’indice de la Banque mondiale se calcule par la moyenne pondérée de dix sous-catégories évaluant le temps et le coût pour lancer une entreprise en fonction du cadre réglementaire.
Il faut ainsi compter six étapes pour lancer une affaire au Liban contre une moyenne de 8,2 procédures dans les pays arabes et de 4,7 procédures dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Cela dit, Paul Chucrallah tient à relativiser ces résultats. «Ce rapport se base surtout sur des critères de réglementation. Il a le mérite de montrer au Liban que nous devons absolument alléger et simplifier nos procédures», poursuit-il.
Cependant, l’environnement des affaires ne s’évalue pas uniquement en se basant sur ces critères, considère le spécialiste. «D’autres facteurs devraient être pris en compte pour classer les pays dans ce domaine tels que la qualité des ressources humaines, celle des infrastructures, la créativité des entrepreneurs et leur capacité à réagir et à s’adapter».
Dans le classement de la Banque mondiale, le Liban s’est classé devant des pays comme l’Irak (161), le Yémen (170), la Syrie (175) et la Libye (188).  
Selon l’institution, une entreprise au Liban doit effectuer 18 démarches administratives étalées sur 721 jours pour l’application des contrats commerciaux. «Nous connaissons nos problèmes, ajoute Chucrallah, nous savons que nous devons réformer l’Electricité du Liban (EDL), accélérer la vitesse d’Internet… ce qui importe, aujourd’hui, est d’agir, mais la question se pose de savoir comment lorsque le Parlement ne fonctionne pas».
Pour le directeur général du fonds d’investissement, la capacité de réformes est «l’otage» des hommes politiques. Il faut, cependant, rester optimiste et relativiser ce type de rapports. «Regarder comme l’environnement des affaires au Liban a évolué ces quatre dernières années, notamment avec la circulaire 331 de la Banque du Liban (BDL) et les fonds qui ont été débloqués pour favoriser l’investissement. Tout cela n’est pas pris en compte dans l’établissement de l’indice du Doing Business», conclut-il.

Soraya Hamdan

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