Magazine Le Mensuel

Nº 3049 du vendredi 15 avril 2016

general

Sleiman Frangié. Arguments et convictions du candidat

«Lorsque l’Iranien rencontrera le Saoudien, les problèmes seront résolus et l’entente sera établie entre sunnites et chiites dans la région. Si les chrétiens ne comprennent pas ce fait, ils paieront cher leur présence au Moyen-Orient». Ces propos sont ceux du député Sleiman Frangié.
Le député de Zghorta, candidat à la présidentielle, transfert ce scénario à la réalité libanaise et rappelle que lorsque «le président Saad Hariri rencontre sayyed Hassan Nasrallah, le problème libanais est résolu. Les prémices de cette solution apparaissent déjà. Le problème ne réside pas dans mon élection ou dans toute autre. Nous devons comprendre notre rôle, sauvegarder notre présence et nous protéger».
Frangié se dit optimiste quant aux développements actuels dans la région. Il exclut les graves incidents sécuritaires, une guerre régionale ou interne et la partition de certains pays. Il prévoit un renforcement de la décentralisation qui sauvegarderait les nouveaux équilibres nés des crises dans ces pays et affirme que «la difficile période que nous traversons prend fin».
Le leader des Marada craint que s’il n’est pas élu à la première magistrature de l’Etat d’ici à fin mai, il ne perde, ainsi qu’à un autre (faisant allusion à Michel Aoun), l’occasion de faire accéder à la présidence un candidat du 8 mars. Il s’estime favori, surtout de l’appui dont il bénéficie au Parlement. Son élection lui paraît acquise du moment que le quorum des deux tiers est assuré. Ses craintes sont dues à l’échec de la tentative de réunir ce quorum. Il rappelle les élections américaines en novembre prochain. Toutefois, le mandat présidentiel de Barack Obama prend fin, sur le plan de l’efficacité, entre juillet et septembre prochains. Ce qui suppose, dans les calculs du député de Zghorta, de devoir attendre le nouveau président et la politique de son Administration dans la région. Ce que Frangié espère est de convaincre Aoun de l’accepter comme candidat à la présidence, en arguant du fait que l’occasion est exceptionnelle d’élire un président du 8 mars, les deux candidats étant alliés du Hezbollah.

Chaouki Achkouti
 

Hariri à Moscou
Des résultats peu encourageants

Des sources politiques proches de l’axe Aoun-Hezbollah minimisent la portée de la visite de Saad Hariri à Moscou et excluent que l’ancien Premier ministre ait pu obtenir une avancée au niveau de la présidentielle.
La promotion de la candidature de Sleiman Frangié était le premier objet de cette visite. La position russe en Syrie et le plan de Moscou pour une négociation politique ont également été discutés. Le dossier de la présidentielle a été abordé par Hariri sous deux angles: promouvoir Frangié, personnalité nationale de poids. Solliciter l’intervention de Moscou auprès de Téhéran afin qu’il agisse sur le Hezbollah qui détient la clef de l’élection et celle de la torpiller.
La réponse russe à Hariri n’a pas été encourageante. Moscou ne s’est pas montré prêt à exercer des pressions sur Téhéran ni à intervenir au Liban. Si la Russie tient à ses relations avec le royaume saoudien et aux ponts qui les lient, ceci ne se fera pas au détriment de ses liens avec l’Iran et la Syrie. Or, le dossier libanais est un prolongement naturel de la situation syrienne.
L’Iran, et la Russie le sait, a la plus grande influence sur la scène libanaise, mais s’en tient à sa volonté de ne pas interférer dans le dossier présidentiel. Ceci appartient à ses alliés libanais et la décision revient au secrétaire général du Hezbolllah, sayyed Hassan Nasrallah. Si Hariri comprend l’importance du rôle russe dans la région et de son intervention militaire, il n’ignore pas que Moscou souhaite l’élection présidentielle via le Hezbollah, qui n’est pas disposé à exercer des pressions sur le général Michel Aoun pour le faire plier.
La visite de Hariri à Moscou s’inscrit dans le cadre des tentatives d’ouvrir une brèche dans le dossier de la présidentielle et de le ramener à la tête du gouvernement. Il continue à prendre des voies indirectes et à frapper aux mauvaises portes en quête d’un chemin pour combler le vide de la présidence. Il doit prendre deux choses en considération. La première est qu’il est difficile de séparer les dossiers libanais et syrien. La seconde est qu’il existe une capitale régionale autre que Téhéran qui est tout autant concernée par le dossier présidentiel. Il s’agit de Riyad.

Chaouki Achkouti

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