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Nº 3057 du vendredi 10 juin 2016

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Santé

La sclérose en plaques. Une maladie chronique imprévisible

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune du système nerveux central. Elle est diagnostiquée particulièrement chez les jeunes de 20 à 40 ans. Elle peut affecter la vue, la mémoire, l’équilibre et la mobilité. Le point sur cette maladie avec le Pr Salam Koussa, neurologue à l’Hôtel-Dieu de France.

Dans le cas de la sclérose en plaques, la cible du système immunitaire est la myéline, soit la substance qui recouvre les fibres nerveuses de la moelle épinière et du cerveau et permet la bonne transmission des informations envoyées aux muscles et au cerveau. Les symptômes sont variables d’un individu à l’autre. Parmi ces derniers, on compte la faiblesse, la fatigue, les fourmillements, les troubles de la sensibilité, de la vision, de la vessie ou de la fonction cognitive. La cause de la maladie demeure inconnue. Mais le mode de vie, ainsi que des facteurs environnementaux, génétiques et biologiques contribuent à son apparition. «La sclérose en plaques débute par des poussées inflammatoires. Les signes dépendent de la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée par les lésions. Elle peut se manifester chez des personnes de tous les âges. Mais elle touche particulièrement des sujets jeunes entre 20 et 40 ans», affirme le Pr Salam Koussa, neurologue à l’Hôtel-Dieu de France. Ce sont des poussées imprévisibles durant lesquelles des symptômes apparaissent. Ces attaques ont une durée variable pouvant s’étaler de 3 à 4 semaines et sont suivies de rémissions durant lesquelles les symptômes diminuent ou disparaissent. Chez certaines personnes, la maladie va évoluer vers une forme progressive qui aggravera leurs symptômes jusqu’au handicap. Les femmes sont, selon le neurologue, trois fois plus susceptibles d’être atteintes que les hommes. Peut-on guérir de la SEP? Le Pr Koussa indique, à Magazine, qu’avant les années 90, il y avait peu ou presque pas de traitement. Mais des progrès thérapeutiques considérables ont été réalisés, ces dernières années, permettant de réduire les poussées inflammatoires et de repousser la survenue de certains handicaps. «Nous avons aujourd’hui des traitements avancés comme les immunosuppresseurs ou immunomodulateurs qui agissent sur le système immunitaire et qui permettent de ralentir l’évolution de la maladie et d’améliorer le quotidien des malades. Cependant, aucun traitement ne guérit la sclérose en plaques. Les recherches sont actuellement menées pour permettre de reconstruire la gaine de myéline, partie des cellules nerveuses détruite par la SEP», dit-il. Selon les scientifiques, la sclérose est plus développée dans les pays du Nord-Est que dans ceux du Sud. Le manque d’ensoleillement et, donc de vitamine D, pourrait en être la cause.
 

Briser le tabou
Dans le but de soutenir moralement les personnes atteintes de la sclérose en plaques et de briser le silence qui entoure les malades, une association libanaise contre la sclérose en plaques a vu le jour en 2012. Parmi ses objectifs, sensibiliser les patients à leurs droits, les aider à les obtenir et encourager les recherches sur cette maladie. L’association offre également une aide financière qui consiste à couvrir les frais d’examens médicaux en rapport avec la sclérose en plaques, à savoir les IRM cérébrales et examens de sang, ainsi que les frais de séances de physiothérapie. Créé par le service de neurologie à l’Hôtel-Dieu, l’Observatoire libanais de la sclérose en plaques a, pour sa part, l’objectif de la mise en place et du développement d’une cohorte nationale de patients souffrant de la maladie et d’un suivi de ces patients sous traitements. L’Observatoire libanais de la Sclérose en plaques collabore avec l’association pour sensibiliser le grand public à cette maladie, encore méconnue, et dont la prévalence au Liban est de 55 sur 100 000 habitants.

 

Nada Jureidini

Témoignage
«Je n’ai pas arrêté de vivre ma vie quand on m’a diagnostiqué la SEP, affirme une patiente de 40 ans. Je devais continuer à m’occuper de mes deux enfants malgré la fatigue que je ressentais. Mes troubles de la vision m’empêchent de lire, mais ma volonté et mon sens du devoir me permettent d’avancer. Il est important de rester positif et de bien maîtriser sa force mentale et émotionnelle».

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