Les aides à l’Armée libanaise feront l’objet d’une conférence internationale organisée dimanche prochain à Rome, en présence d’un grand nombre de pays.
L’importance du rôle que l’Armée libanaise est appelée à jouer face aux défis qui menacent le Liban fait l’unanimité. La place de l’institution militaire, unique garante de la sécurité, prend tout son sens, à l’heure où les répercussions du contexte régional pèsent de plus en plus sur la scène interne.
Au cours de ces derniers mois, est apparue une réelle volonté internationale d’apporter un soutien à l’Armée libanaise et de lui donner les moyens nécessaires pour mettre un terme à l’insécurité rampante dans le pays, notamment du fait de la guerre en Syrie et de ses implications directes et immédiates sur le Liban, sans négliger les risques terroristes grandissants.
Aides américaines
L’armement de la troupe est une question soulevée avec beaucoup de sérieux. Il s’agit de lui assurer les moyens de remplir sa mission. Or, l’armée ne dispose que de peu de moyens. Elle est équipée de transports de troupes américaines, de chars de l’époque soviétique, donnés par la Syrie, et de canons. Elle avait reçu quelques aides limitées, et s’il a toujours été question de lui fournir les moyens nécessaires, elle n’a jamais reçu d’armes lourdes.
L’armée est engagée sur de multiples fronts: aux frontières et à l’intérieur. Elle assume la responsabilité de la stabilisation de la frontière sud avec Israël, en collaboration avec la Finul, de la surveillance et du contrôle d’une frontière poreuse avec la Syrie, sans oublier les problèmes de la sécurité interne.
Les Américains ont accordé des aides limitées à l’Armée libanaise, en lui fournissant, ces dernières années, plus d’un millier de Humvee. L’Iran avait aussi proposé de soutenir l’institution militaire. En juillet 2013, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont envoyé des signaux forts sur l’importance des programmes d’aide à l’armée. Les visites de responsables militaires de ces pays à Beyrouth se sont multipliées. La France a débloqué le programme de missiles Hot destinés à équiper les hélicoptères Gazelle libanais. En décembre 2012 déjà, Washington avait fourni six hélicoptères Huey 2 et un Cessna à l’armée de l’air. Quelques jours plus tard, la marine a réceptionné son plus grand navire le Trablous II, de fabrication américaine.
Les conférences de soutien ne manquent pas. Pourtant, les promesses ne sont pas encore tenues.
En décembre dernier, l’Arabie saoudite s’est engagée à accorder un don de trois milliards de dollars à l’armée, pour lui permettre de se procurer des armes françaises. Ceci, s’ajoutant à d’autres programmes d’aides en cours ou prévus, contribuera à renforcer l’institution militaire.
Au cours d’une conférence à Paris, en mars dernier, en présence du président Michel Sleiman et du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, la dernière touche a été mise au programme d’armement franco-saoudien.
La déclaration finale du sommet de Koweït, en mars 2014, a salué «le rôle national de l’Armée libanaise», et mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités de la troupe pour lui permettre d’accomplir sa mission nationale. Les Etats participants se sont, alors, engagés à offrir à l’institution militaire les aides matérielles, logistiques et financières nécessaires. L’armée obtiendra-t-elle, enfin, l’équipement dont elle a absolument besoin, à la conférence de Rome?
Arlette Kassas
Plan quinquennal
Un plan quinquennal des programmes prioritaires et urgents en matière d’équipement et d’armement est établi par l’état-major libanais. Ce plan a été approuvé sans réserve par le gouvernement Mikati. Le président Michel Sleiman avait souligné que ce programme peut bénéficier, outre de budgets propres à l’Etat, d’aides extérieures collectives, telles celles attendues à l’occasion de la réunion qui se tiendra à Rome pour les coordonner ou d’autres apportées par des pays amis.