Magazine Le Mensuel

Nº 2953 du vendredi 13 juin 2014

Santé

Sevrage au tabac. Pour arrêter de fumer

Un nouveau centre de sevrage au tabac, innovant et à l’efficacité reconnue, vient d’être lancé  à l’Hôpital Hôtel-Dieu de France, affilié à l’Université Saint-Joseph. Le centre offre des soins personnalisés et un suivi multidisciplinaire aux patients qui désirent arrêter de fumer.
 

L’objectif premier de ce centre est d’offrir des soins personnalisés, un suivi et de l’aide aux patients, tout en adoptant une approche multidisciplinaire. Le modèle de sevrage au tabac associe la sensibilisation proactive des fumeurs à des conseils, un traitement et un soutien continu systématiques, pour une période de trois mois, y compris les soins médicaux nécessaires, le soutien médical et des régimes alimentaires particuliers pour enrayer l’envie de fumer. Pour les patients qui fument, l’Hôpital Hôtel-Dieu de France pourrait être leur meilleure chance d’arrêter. Jusqu’à présent, le centre a traité plus de 200 patients, avec 10 patients actuellement sous traitement. «Notre objectif est de sensibiliser sur les méfaits du tabagisme et de réduire sa prévalence. Nous sommes heureux de coopérer avec l’Hôpital Hôtel-Dieu de France et son initiative de lancer un centre de sevrage au tabac, étant donné que nous partageons l’objectif commun d’encourager le public à suivre un régime alimentaire sain et un mode de vie actif», note pour sa part le directeur national des ventes pour la compagnie pharmaceutique, Boehringer Ingelheim au Liban.
 

Une nouvelle approche
Selon le Dr Zeina Aoun Bacha, pneumologue et directrice du centre, le message aux fumeurs est clair: offrir une aide spécialisée et professionnelle à tous les fumeurs et ex-fumeurs récents, atténuant leurs symptômes de sevrage de la nicotine. «Très peu de gens peuvent arrêter de fumer par eux-mêmes, et nous allons offrir une nouvelle approche axée sur l’écoute, l’accompagnement, les conversations en personne et le soutien à long terme. Et plutôt que d’attendre que les fumeurs fassent le premier pas pour obtenir un traitement, c’est nous qui leur tendons la main quand ils sont à l’hôpital et que leur santé est leur principale préoccupation, puis nous les accompagnons lors de toutes les étapes du processus. Avec le lancement du centre, nous prévoyons de traiter plus de 100 personnes au cours de l’année à venir».

 

La prévalence du tabagisme au Liban
Selon les derniers chiffres disponibles, environ 42,9% des adultes de sexe masculin et 27,5% des femmes sont des fumeurs de cigarettes.
Les taux de prévalence sont de 14,8 % et 6,7% pour les jeunes hommes et femmes respectivement.
La prévalence de l’utilisation du narguilé chez les jeunes s’avère encore plus frappante que celle des cigarettes, avec 64,5% des hommes et 54,6% des femmes fumant régulièrement.
Le taux de tabagisme chez les femmes libanaises est le plus élevé dans la région.
Plus d’un tiers des adultes libanais sont des fumeurs. Le Liban présente des taux de tabagisme élevés pour les cigarettes et les narguilés, en particulier chez les jeunes âgés entre 13 et 15 ans.
La BPCO
Le lancement du programme est une étape importante pour aider plus de gens atteints de BPCO à cesser de fumer. La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), principalement due au tabagisme, est une maladie débilitante et potentiellement mortelle caractérisée par un apport d’air invariablement faible aux poumons. Cette maladie évolue à long terme et les personnes atteintes souffrent d’essoufflement, de toux persistante et de sécrétions excessives dans les voies respiratoires, rendant même les activités quotidiennes les plus élémentaires très difficiles à accomplir.

Nada Jureidini

Quelques chiffres
Les taux de tabagisme sont les plus élevés dans les pays de l’est de la Méditerranée, taux évalué à 53,9% au Liban.
Un taux alarmant de 78,9% des enfants au Liban sont exposés à la fumée de cigarettes à la maison, tandis que 79,4% d’entre eux y sont exposés à l’extérieur de la maison.
Entre 5 et 6 % des femmes libanaises reconnaissent avoir fumé la chicha ou le narguilé pendant leur grossesse.
La prévalence actuelle du tabagisme de narguilé au Liban est estimée à 15% chez les adultes et à 28% chez les étudiants.

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