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Confidences Liban

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Joumblatt, l’exception
Le député Walid Joumblatt ne compte pas se retirer du gouvernement. Il a dit au président Nabih Berry qu’il continuerait à faire partie intégrante du cabinet et à coopérer avec ses composantes, à savoir le mouvement Amal, Hezbollah et le Bloc du changement et de la réforme. Ce qui, d’après le leader de Moukhtara, n’exclut pas la liberté d’action. «Nous avons notre avis et nous ne sommes pas contraints de nous aligner sur les positions des autres composantes de la majorité». Commentant la situation gouvernementale, une personnalité du 14 mars estime que la majorité traite les dossiers au détail, sans accord préalable, ni esprit de solidarité. Joumblatt reste attaché, selon ses milieux, à coopérer avec le Hezbollah malgré sa position affichée vis-à-vis de la crise syrienne, une situation qui toutefois dérange le Hezb incapable de lui imposer ses propres options. Selon une source, si Sayyed Hassan Nasrallah n’a pas fixé de rendez-vous à Joumblatt, c’est en raison des fortes divergences de vues sur le dossier syrien.

 

 

Histoire de données
La discorde entre les ministères des Télécommunications, de l’Intérieur et de la Défense a repris de plus belle. Les Télécoms refusant de livrer les données premières aux organes de sécurité qui se trouvent freinés dans leur travail, à savoir la chasse aux criminels et aux intégristes qui tentent de réveiller les cellules dormantes. Un ministre a soulevé ce problème lors de la réunion du Conseil supérieur de la Défense, mais le ministre Nicolas Sehnaoui a justifié son refus de céder les données, arguant qu’il redoute qu’elles soient utilisées par certains organes à des fins politiques.

 

 

 

Frangié, le médiateur
Les violentes accusations lancées par le député Walid Joumblatt contre le régime syrien et le président Bachar el-Assad, à qui il fait assumer la responsabilité des crimes commis contre la population, ont provoqué l’ire des responsables à Damas. Ceux-ci auraient ainsi demandé à leurs alliés libanais de mener campagne contre le leader druze et de décrier ses positions, sauf que le député Talal Arslan s’est abstenu d’appliquer les consignes. Blâmé par les autorités syriennes, Arslan a voulu raccommoder les choses, mais le rendez-vous qu’il a demandé à Damas n’a pas été fixé, il s’est alors retourné vers le député Sleiman Frangié pour régler l’affaire avec les Syriens en expliquant qu’il ne pouvait pas critiquer Joumblatt.

 

Recherche loi électorale désespérément
Un pôle du 14 mars est catégorique: les prochaines législatives se dérouleront conformément à la loi de 1960 et toutes les tentatives, menées pour l’adoption d’un nouveau projet, ne verront pas le jour. On sait que les leaders de la coalition de l’opposition tiennent des réunions régulières en vue de parvenir à un accord sur le sujet, et il semble que la tendance est au maintien de la loi actuelle, alors que la commission de Bkerké poursuit ses contacts pour élaborer son rapport sur la loi avant de le soumettre à débat au cours de réunions élargies. Le ministre Marwan Chabel compte soulever cette question lors du prochain Conseil des ministres pour savoir les orientations à prendre, sachant que la proportionnelle a été évoquée dans la déclaration ministérielle. Si le mode du scrutin proportionnel est rejeté, le ministre de l’Intérieur compte mettre au point une loi complexe mêlant scrutin majoritaire et proportionnelle.

 

 

La bataille se prépare
La bataille électorale commence sérieusement à se concrétiser, surtout dans les régions chrétiennes où la course au Parlement sera particulièrement féroce, selon les prévisions, alors que dans les autres régions, les résultats sont quasiment connus à l’avance, les forces politiques dominantes y étant déjà bien implantées. D’après un membre du mouvement du 14 mars, la grande bataille aura lieu au Kesrouan, où les contacts s’intensifient pour fixer une rencontre entre le Dr Samir Geagea et l’ex-député Mansour Ghanem el-Bone dont les relations, depuis les dernières élections, sont plutôt tendues. El-Bone, affirme la source, est désormais convaincu du poids et du rôle des FL dans le Kesrouan, après que le Dr Geagea eut invité les présidents des municipalités de la région à Meerab. Les présents, dit-on, ont été impressionnés par le calme et l’esprit rationnel du leader des FL.

 

 

 

 

 

Skaff boycotte Rabié
Un clien
t de l’hôtel Mzaar-InterContinental raconte qu’au cours du week-end passé, le ministre Gebran Bassil, qui séjournait à l’hôtel avec sa famille tout comme l’ex-ministre Elias Skaff, aurait évité de rencontrer le zaïm zahliote. En fait, Skaff boycotte Rabié depuis les dernières élections législatives qu’il a perdues, et le général Michel Aoun ne lui a jamais proposé un portefeuille ministériel en guise de compensation, comme il l’a fait pour Bassil. Elias Skaff n’était pas à Zahlé lorsque le général Aoun s’y était rendu et les deux hommes ne se sont plus vus depuis 2009.

 

 

 

 

Aides roumaine et tchèque
Les responsables roumains et tchèques ont soulevé la question des aides à apporter au Liban dans les domaines militaire et sécuritaire, notamment l’offre d’équipements à l’armée libanaise, rapporte un ministre qui faisait partie de la délégation présidentielle officielle qui accompagnait le chef de l’Etat dans ces deux pays. Un responsable tchèque aurait même signalé que son pays dispose d’armes sophistiquées dont il n’a plus besoin depuis le «Printemps de Prague». Ainsi, il a été convenu qu’une délégation militaire libanaise se rende à Bucarest et à Prague pour évoquer ce dossier avec les autorités concernées, selon une étude préparée par le commandant en chef de l’armée à la demande du président Michel Sleiman. Les FSI, la Sûreté générale et la direction de la Défense civile vont, pour leur part, dépêcher aussi des délégations dans les deux capitales.

 

 

Syrie: les Russes au Liban
Une délégation russe, composée de responsables des dossiers Liban-Syrie au ministère des Affaires étrangères et au Conseil de sécurité nationale, était à Beyrouth, la semaine passée, pour une mission d’exploration à la lumière des développements en Syrie. Des membres de la délégation se sont réunis avec un nombre de personnalités politiques libanaises et des experts constitutionnels et spécialistes de la Syrie. D’après les informations qui ont circulé, les responsables venus de Moscou cherchent à recueillir des informations et à trouver des idées et suggestions afin d’accélérer le règlement de l’affaire syrienne, avant l’accession de Vladimir Poutine à la présidence, le mois prochain. Les réunions qui ont eu lieu au Kremlin, la semaine passée, ont abouti à la nécessité d’une entente avec Washington pour parvenir à une sortie de crise rapide en Syrie.

 

 

De Yarzé à Baabda
L’approbation par le président Michel Sleiman de la majoration de l’âge de la retraite du commandant en chef de l’armée, qui passe de 58 à 62 ans, a suscité nombre de questions concernant la relation entre la prorogation du mandat du général Jean Kahwagi et l’élection présidentielle prévue en 2014. Surtout que deux commandants en chef de l’armée ont été élus à la tête de l’Etat après Taëf: il s’agit du président Emile Lahoud et de l’actuel président Michel Sleiman. Des précédents qui pourraient devenir coutume, disent les analystes. L’institution militaire se trouve chaque fois contrainte de remplir le vide qui menace l’entité politique maronite paralysée par les dissensions et les conflits à un point tel qu’elle est devenue incapable de produire des chefs d’Etat.

 

 

 

En coulisses
Des responsables sécuritaires, cités par un notable du sud, indiquent que des familles syriennes ont choisi de résider au sud plutôt que dans la Montagne, au nord ou à Beyrouth. Ceux qui ont choisi d’investir dans cette région libanaise estiment qu’elle n’a pas encore été envahie par l’urbanisme sauvage qui a atteint la majeure partie du territoire. Des hommes d’affaires venus de Syrie pensent aussi que le sud est une zone plus sécurisée que les autres, c’est pourquoi ils veillent à mettre sur pied des sociétés mixtes, en association avec des Libanais, pour réaliser des projets dans divers secteurs. Certains parmi eux avaient transféré leurs capitaux au Liban des années auparavant, ayant pressenti que la conjoncture syrienne n’était pas très stable.

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