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Cinéma en Salles

Adieu Moebius. La B.D. ne sera plus la même

 

Blueberry et John Difool… ont perdu leur père. Jean Giraud, alias Moebius, monstre sacré de la B.D., n’est plus. Il laisse un vide irremplaçable. Mais tellement de souvenirs, de sourires et de rêves.

 

Lieutenant Blueberry, Mike «Blueberry» Donavan. Un héros de notre enfance. Un personnage-clé dans l’univers de la bande dessinée franco-belge. Aujourd’hui, il est devenu orphelin, à la mort de son créateur, de son dessinateur, Jean Giraud. Jean Giraud, «Gir», alias Moebius. Deux facettes d’un même dessinateur, d’un même génie. Un nom et un pseudonyme qui lui permettaient de passer du réalisme de la série western mythique à l’onirisme fantaisiste et surréaliste de la science-fiction et du monde particulier qu’il s’est créé dans L’Incal, Arzack, Le monde d’Edena… dans chaque dessin signé Moebius.
Celui que l’on surnommait «Doctor Gir et Mister Moebius» explique, dans une interview accordée à la revue les Inrockuptibles, en 2010, à l’occasion de la rétrospective Moebius Transe-forme que lui avait consacré la Fondation Cartier, qu’il «était vital pour (lui) de prendre un pseudonyme. J’avais besoin d’un mot de passe pour naviguer d’un monde à un autre et pouvoir en revenir. Mais Jean Giraud et Moebius n’ont toujours fait qu’un. Il y a eu une mutation de la bande dessinée dans les années 60-70, et je suis l’un des rares transfuges d’un genre à un autre. J’ai l’impression d’avoir réussi cette mutation sans abandonner le point d’origine».

 

Un monde à part
Le samedi 10 mars, Jean Giraud décède, à Paris, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 73 ans. Le monde de la bande dessinée est en deuil. La bande décimée titrait Libérationdans son édition du lundi 12 mars. Dès l’annonce de sa mort, c’est un déferlement d’hommages à celui qui a changé la face de la bande dessinée. Pour Benoît Mouchart, directeur artistique international de la B.D. d’Angoulême, «la France perd… une incroyable star qui a influencé la B.D. mondiale. Je pèse mes mots: Moebius restera dans l’histoire du dessin, au même titre que Dürer ou Ingres… C’était un artiste dont la dimension dépassait de loin l’univers de la B.D., un Maître comme on le dit en peinture, qui a créé une école et cherché toute sa vie à déconstruire son propre style, à se réinventer… Jamais Manara, Enki Bilala, Hermann ou Juillard ne dessineraient comme ils le font si Moebius n’avait pas existé». Boucq insiste sur le talent «d’un maître du dessin réaliste», doté d’un «réel talent humoristique». Frank Margerin, auteur notamment de la série Lucien, salue la mémoire «d’un génie du dessin» et déplore cette «immense perte, et pas que pour le petit monde de la B.D.». «Nous n’avons plus ni père ni maître. Il faut dessiner pour lui rendre hommage. On existe grâce à Moebius», estime à son tour le dessinateur Joan Sfar. Hommage en mots, mais aussi et surtout hommage en dessins qui abondent sur la Toile, tel ce dessin de Boulet mêlant les références aux deux facettes de l’auteur, le western Blueberry et les mondes fantastiques.
Jean Henri Gaston Giraud naît le 8 mai 1938, à Nogent-Sur-Marne. Il commence à dessiner dès son plus jeune âge avant de s’inscrire à l’Ecole des Arts appliqués de Paris. Puis ce sont les premières publications, les illustrations pour les revues Far Westet Cœurs vaillants. Il débute vraiment sa carrière lorsqu’il devient l’apprenti en 1961, de Joseph Gillain, dit Jijé, participant à une aventure du cow-boy Jerry Spring. Puis c’est la rencontre avec Jean-Michel Charlier, scénariste de Buck Danny, Barbe Rouge… qui lui propose de dessiner les aventures du Lieutenant Blueberrydans le Journal Pilote dès octobre 1962. Héros imparfait au nez cassé, s’inspirant de Jean-Paul Belmondo, Clint Eastwood…, Blueberry devient l’un des héros les plus célèbres de la B.D. française. Parallèlement, Giraud signe des illustrations de science-fiction, sous le nom de Moebius, pseudonyme inspiré de la bande à une face du ruban de Möbius, créé par le mathématicien allemand Auguste Ferdinand Möbius. Co-fondateur en 1975 du mythique magazine Métal Hurlant, Moebius voit enfin toutes les portes de l’imaginaire s’ouvrir devant lui. Fantastique, merveilleux, onirisme, surréalisme, métaphysique, science-fiction, poésie… Moebius brise les barrières et fait de la BD son terrain d’exploitation et de rêves. Il créé Arzack, L’Incal, Le garage hermétique. Le 7e art fait appel à lui; il collabore à la conception de plusieurs films tels que Alien, The 5th Element, Abyss, Tron
Moebius s’en est allé. Mais ses œuvres restent. Eternelles. Précieuses. Nayla Rached

 

 

Dr. Seuss’ The Lorax 3D
Un conte coloré

 

Les créateurs de Despicable melancent leur nouveau film d’animation: The Lorax 3D, une adaptation du conte du célèbre Dr. Seuss, réalisée par Chris Renaud et Kyle Balda. Quand l’animation se met au vert…

Après le très amusant Despicable me, les férus d’animation attendaient la nouvelle création des studios Illumination Entertainement. Dr. Seuss’ The Lorax 3D sort dans les salles libanaises. Le succès semble assuré. A l’issue de sa seconde semaine d’exploitation, The Loraxa conservé la tête du box-office américain avec 39,1 millions de dollars de recette. Film gai, coloré et enjoué, il ravira à coup sûr les enfants. Et les adultes aussi.
Bienvenue à Thneed-Ville. Il fait tellement bon y vivre. Du moins en apparence. Tout est coloré, tout est paisible, tous les services sont offerts, rien ne manque aux habitants. Même l’absence de végétation, d’arbres, d’arbustes, de gazon… est comblée par une foultitude d’artifices. Même l’air vicié, manque de végétation oblige, ne semble pas déranger les habitants. Puisqu’ils peuvent acheter de l’air… en bouteille! Du O’Hare Air, une entreprise qui appartient au maire de la ville, le richissime O’Hare. Au fait, il tient tout Thneed-Ville sous son emprise, contrôlant les besoins de ses concitoyens, équipant chaque coin de rue de caméra de surveillance. Le spectateur plonge, émerveillé, dans cette ville qui présente tellement de points de ressemblance avec l’univers créé dans The Truman show.
Au cœur de Thneed-Ville, vit Ted, un jeune garçon de 12 ans que rien ne prédestinait à un avenir de héros… à part l’amour qu’il voue à sa jeune voisine Audrey. Il se décide à réaliser le rêve de cette dernière: apporter un vrai arbre, l’un de ces Truffula qui peuplaient jadis Thneed-Ville. L’aventure conduit Ted en dehors des limites de la ville, auprès du Once-Ler, celui-là même qui est la cause de la décimation de la végétation. Mais l’espoir existe toujours. Il reste une graine de Truffula à planter. Ted pourra-t-il susciter l’intérêt et l’aide des habitants? Les aventures s’imbriquent, l’histoire de Ted croise celle du Once-Ler, celle du Lorax, créature extraordinaire, gardien des arbres.

 

L’espoir de la nouvelle génération
Véritable plaisir visuel, The Loraxabonde de trouvailles délicieuses, comme ces guimauves qui semblent pleuvoir du ciel telles des flocons de neige, ou ces arbres artificiels faits de matière plastique. Les paysages qui s’enchaînent enclenchent l’émerveillement, quand d’un coup, le regard accroche une forêt peuplée d’arbres Truffula, aussi fantastiques que leurs noms. L’un des points fort et divertissants du film réside dans la cascade de personnages fantasques et attachants qu’il met en scène. A commencer par le Lorax: petite créature orange, velue, à la longue moustache et au regard transperçant. Mais il y a aussi des petits oursons qui tiennent plus de peluches, des poissons dansants, des volatiles décapants et un âne nonchalant. De quoi garantir l’émotion et le sourire. Avec ses personnages hauts en couleurs, aux traits géométriques, bedonnants ou longilignes, The Loraxnous introduit dans un univers sympathique, où les méchants sont nécessairement méchants, et les bons, malgré leurs faiblesses, peuvent toujours se racheter. L’attrait des personnages est renforcé par le casting des voix: Danny DeVito (Lorax), Zac Efron (Ted), Taylor Swift (Audrey), Betty White (grand-mère Norma), Ed Helms (Once-Ler), Robb Riggle (O’Hare)…
Leurs acrobaties et numéros musicaux sont merveilleusement rendus à l’écran par un déploiement de couleurs vives et chatoyantes et une utilisation très judicieuse de la 3D. Chose assez rare dans l’univers de l’animation où la technologie de pointe ne sert souvent qu’à en mettre plein la vue, inutilement. The Loraxprésente également une autre différence par rapport à d’autres films d’animation: les chansons ne constituent pas un temps suspendu en dehors de l’histoire, mais elles s’y intègrent si bien qu’elles ne font que compléter le récit, malgré les textes légèrement lénifiants. The Loraxest un long métrage vivifiant et charmant dont la portée et le message écologiques ne peuvent qu’attendrir. Destiné à toute la famille. Nayla Rached

Circuits Empire et Planète – Grand Cinemas – Kaslik.

 

 

 

 

 

 

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