Manœuvres
Lion vigilant: le Liban aussi
Le Liban présent aux manœuvres militaires conjointes, Lion vigilant, qui ont eu lieu le mois passé en Jordanie sous le commandement des Etats-Unis, avec la participation de dix-neuf pays – dont notamment l’Egypte, l’Arabie saoudite, l’Irak, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Maroc et Bahrein – ainsi que des pays de l’Union européenne comme la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne. Beyrouth avait envoyé à cet effet 163 militaires libanais, des commandos, des troupes d’élite mécaniques et des commandos maritimes sous le commandement du général Khaled el-Tarabine.
Riad el-Assaad au Liban
Des acteurs politiques locaux
rapportent les propos de responsables syriens qui prétendent détenir des informations selon lesquelles le commandant de l’Armée syrienne libre, le général Riad el-Assaad, serait entré par voie maritime au Liban, muni d’un passeport turc. Il serait venu de Mersine et se serait installé pour quelque temps dans une zone frontalière avec la Syrie. Pendant cette période, on justifiait son absence de son QG dans le camp de réfugiés implanté en Turquie par une mission à Istanbul.
Candidats de rechange
Montée en force du député Nouhad Machnouk au sein du Moustaqbal et de son bloc parlementaire. C’est ce qu’ont relevé des milieux politiques qui ont remarqué l’influence grandissante de Machnouk sur la prise de décision au sein du bloc du Moustaqbal. Plusieurs de ses propositions et idées sont mises en avant dont la question du «Beyrouth démilitarisé», il y a quelques mois, et plus récemment, le déclenchement de la bataille pour renverser le gouvernement en place. D’après les mêmes milieux, le Moustaqbal a aujourd’hui un candidat de réserve pour la présidence du Conseil, si jamais un nouveau cabinet doit voir le jour et que les circonstances ne sont pas favorables au retour à sa tête des présidents Saad Hariri ou Fouad Siniora. Nouhad Machnouk et l’ex-ministre Mohammad Chatah sont tous les deux en lice…
Nouvelle structure sécuritaire
Parallèlement au Conseil de sécurité central, qui se réunit sous l’égide du ministre de l’Intérieur et qui regroupe les commandants des organes de sécurité et de l’armée, ainsi que le procureur général de la République, une nouvelle structure sécuritaire a récemment été mise en place. Elle réunit, aux côtés du commandement de l’armée, les chefs des organes de sécurité. Le but? Améliorer le niveau de la coopération sécuritaire, unifier les efforts et échanger des informations dans le cadre de réunions bimensuelles régulières et exceptionnelles d’urgence, en cas de besoin.
Benoît XVI: visite reportée?
Une délégation du Saint-Siège est attendue prochainement à Beyrouth pour s’informer de plus près de la situation, à la lumière des derniers événements qui se sont déroulés au nord, après la propagation d’informations sur l’éventuel report de la visite du pape Benoît XVI prévue, au Liban en septembre prochain. On dit que le Nonce apostolique, Gabriele Caccia, a conseillé aux départements concernés du Vatican d’ajourner la visite au printemps 2013, à cause des données sécuritaires. Surtout après la découverte de plans d’assassinats de personnalités politiques et du Saint-Père.
Sleiman change de ton
Les observateurs ont remarqué un changement de ton chez le président de la République. Ses prises de position sont plus claires et parfois se démarquent de celles du gouvernement. Certains sentent même qu’il se rapproche du mouvement du 14 mars, lorsqu’il dément:
n Les informations contenues dans la lettre présentée par la Syrie à l’Onu (la lettre de Jaafari).
n Tout ce qui se dit sur la présence de l’organisation al-Qaïda au Liban, en soulignant que l’environnement n’est pas favorable à ce genre d’idéologie.
n Les informations concernant les listes de personnalités politiques menacées d’assassinat dont le président Nabih Berry, lorsqu’il dit ne pas détenir de rapport à ce sujet.
Revendications orthodoxes
Concertations entre le vice-président du Conseil, Samir Mokbel, et le patriarche Hazim au sujet de la création d’un Conseil supérieur orthodoxe. Le patriarche aurait commencé par approuver le projet, comme le révèle le ministre, avant de se rétracter, sans que l’on ne sache pourquoi. Mais le projet se poursuit malgré tout surtout que plusieurs fonctions administratives et sécuritaires qui étaient attribuées à la communauté grecque-orthodoxe ne le sont plus et, qu’en l’absence d’une structure de référence qui revendique les droits de la communauté, ce sont d’autres communautés qui se sont attelées à défendre sa cause.
Dialogue avec les salafistes
Le Premier ministre, Najib Mikati, a fait l’objet de nombreuses critiques pour avoir reçu Chadi Maoulawi après sa remise en liberté. En réponse à ses détracteurs, les milieux du président du Conseil expliquent que Mikati croit bon d’assimiler le cas salafiste. Les salafistes font partie du tissu social libanais, et il est utile de leur prêter une oreille attentive et d’écouter leurs revendications, afin qu’ils ne se sentent pas marginalisés. Rien ne sert de les isoler, il est plus efficace de dialoguer avec eux, estime-t-il.
Les mêmes milieux pensent que l’opposition, le Moustaqbal plus précisément, a commis une erreur en épinglant l’Armée libanaise et son commandement. C’est un positionnement contraire à l’appel du mouvement du 14 mars qui prône le renforcement de l’institution militaire, afin que ses armes puissent se substituer aux armes illégales, et qui brandit les slogans: «Pas d’armes en dehors de celles de la troupe» et «Oui, aux institutions de l’Etat».