Magazine Le Mensuel

Nº 2849 du vendredi 15 juin 2012

Environnement

Pollution atmosphérique au Liban. Les automobilistes gravement exposés

Les résultats d’une étude effectuée grâce à un laboratoire ambulant démontrent que les automobilistes libanais sont exposés à des taux de pollution atmosphérique deux fois plus importants que les normes internationales tolérées par l’Organisation mondiale de la santé.

Les automobilistes roulant sur l’autoroute Beyrouth-Jounié sont exposés à des niveaux élevés de pollution atmosphérique selon une étude menée conjointement par l’Université américaine de Beyrouth (AUB), Rymco et la Bank Audi. Le projet a été lancé il y a un an. Le fourgon de Nissan a sillonné l’autoroute principale Beyrouth-Jounié à partir de décembre 2010.  Le laboratoire ambulant à bord a collecté des échantillons d’air sur une année. Les chercheurs les ont ensuite étudiés à la recherche de trente et un types différents de polluants atmosphériques, de taille différente, particulièrement les plus petits. Selon les résultats de l’étude, être pris dans les embouteillages pendant des heures n’est pas uniquement stressant, mais également nocif pour la santé. Rien qu’en organisant la circulation et en réduisant les embouteillages, nous pouvons baisser considérablement les risques sur la santé, estiment les chercheurs. Najat Saliba, professeure à l’AUB, admet qu’un automobiliste qui passe quotidiennement au moins une heure dans les embouteillages est exposé à 22 microgrammes/mètre cube à des particules fines présentes dans l’atmosphère. Cette valeur est deux fois supérieure au taux admis par l’Organisation mondiale de la santé et augmente la probabilité de décès de cette personne de 20%. La réduction de l’incidence nocive des véhicules sur l’environnement afin de préserver la planète et la réduction des émissions de CO2, sont autant de mesures qui respectent l’environnement selon Nissan qui a participé à l’étude visant à sensibiliser les citoyens à ce problème. Les résultats de l’étude sont pour les chercheurs une occasion de développer les lois et les règlements pour assurer un meilleur contrôle des émissions de CO2.  L’étude, qui a également contrôlé les niveaux de pollution sur les bords de la route, démontre que les magasins et les personnes qui s’y trouvent sont exposés à 20% de plus de particules que ceux qui se trouvent au milieu de la route. De plus, le niveau des émissions des voitures est dix fois plus élevé que la plupart des pays européens et des Etats-Unis. Les vieilles voitures mal entretenues, le nombre élevé de voitures et les niveaux élevés d’embouteillage sont autant de facteurs à incriminer.

Réduire la pollution
Saliba estime que plusieurs mesures contribuent à réduire la pollution parmi lesquelles le fait d’éviter de se garer en double file ou au milieu de la route, ceci pouvant augmenter l’embouteillage et donc les niveaux de pollution, se montrer plus ferme en ce qui concerne le contrôle annuel des véhicules et prendre les mesures nécessaires à l’encontre des voitures ayant des émissions de carbone élevées. Par ailleurs, les autorités gouvernementales et non gouvernementales devraient commencer immédiatement à travailler sur l’organisation et l’amélioration des transports en commun. Pour les auteurs de l’étude, la pollution atmosphérique est un problème qui affecte chaque individu vivant dans le pays. Un problème qu’il faut absolument régler pour réduire les risques sur la santé et assurer aux générations futures un environnement sain. Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement, les particules fines sont tellement petites qu’elles peuvent s’incruster dans les poumons et causer de sérieux problèmes de santé. De nombreuses études scientifiques ont d’ailleurs lié l’exposition à la pollution à de nombreux problèmes de santé dont des problèmes respiratoires, comme l’irritation des voies respiratoires, la toux ou les difficultés respiratoires mais également des problèmes pulmonaires comme l’asthme aggravé ou la bronchite chronique.

 

NADA JUREIDINI
 


 


L’esprit «green» avec les smartphones

Les smartphones et autres tablettes se mettent, eux aussi, au vert. En effet, plus de 50000 applications téléchargeables existent, consacrées à l’éco-attitude. Tour d’horizon.

Comment devenir un bon écocitoyen qui se respecte ? En téléchargeant par exemple l’une des 50 000 applications dédiées à la «green» attitude sur son Smartphone ou encore sa tablette. Un bon moyen de conjuguer High tech et écologie et d’avoir accès à une multitude d’informations. Parmi les applications intéressantes, voici une petite sélection:
GoodPlanet. Cette application a été élaborée par l’association de Yann Artus-Bertrand. Chaque jour, l’appli livre un nouveau conseil, de nouvelles données sur l’environnement. Y figure également un calculateur action carbone qui permet de calculer son bilan carbone, pour réduire son empreinte. Avec en prime, la possibilité de visionner les belles images du fil d’Artus-Bertrand, Home.
Santé au naturel. L’objectif de cette application est de sensibiliser aux médecines douces, qu’il s’agisse d’homéopathie, de phytothérapie, d’aromathérapie ou d’oligothérapie par exemple. Avec une liste d’indications et de contre-indications pour chaque chose abordée.
Tawkon. Cette appli a pour objectif de diminuer son exposition aux ondes. Elle permet de calculer la puissance des radiations auxquelles on s’expose avec son téléphone portable et donne des solutions pour réduire cette exposition. Disponible sur Google Play Store, elle est téléchargeable sur tous les smartphones, à l’exception du iPhone, car Apple Store a refusé de la proposer.
Reductor. Objectif : sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement en leur inculquant des écogestes. Ce jeu français, coréalisé avec le ministère du Développement durable, met en scène le monstre déchet, confronté aux écogestes. Une manière ludique d’inculquer à sa progéniture les bons réflexes pour la nature.
Additifs alimentaires. Avec cette application, on pourra enfin déchiffrer ces fameux numéros additionnés de lettres qui sont présents dans la grande majorité des produits alimentaires. Une façon aussi de les débusquer et d’en apprendre plus sur ces additifs dont certains sont nocifs pour la santé. Très complète, l’appli permet aussi de connaître les effets secondaires…
A Glass of water. Comme son nom ne l’indique pas, cette application a pour objectif d’inciter les automobilistes à conduire de manière moins sportive et donc plus écolo. Créée par Toyota, cette application se base sur la théorie du verre plein. L’appli simule un verre d’eau plein posé sur le tableau de bord de la voiture. A chaque accélération ou coup de frein un peu brusque, le verre se renverse. Les performances sont enregistrables sur Facebook.
 

J.S.

 

Une gestion de déchets s'impose!
2,2 milliards de tonnes de déchets urbains solides, à échéance 2025, seront produits par les villes dans le monde, selon un rapport très complet de la Banque mondiale, What a waste: a global review of solid waste management.
Une perspective affolante qui devrait coûter en gestion des déchets solides 375 milliards de dollars. L’essentiel de la hausse viendra, selon la Banque mondiale, des villes à forte croissance des pays en développement. D’où l’importance de penser sérieusement à la gestion des déchets et à leur réduction.
Rapport consultable sur le site de la Banque mondiale: http://www.banquemondiale.org/

Feux d’artifice, pas anodins
Avec l’été au Liban, vient la saison des mariages avec parfois de grands feux d’artifices donnés pour célébrer la noce comme il se doit. Magiques et féeriques, les feux d’artifice ne sont pas anodins pour l’environnement. Leurs composants sont tous chimiques : souffre, baryum, magnésium, chlore et sulfure constituent les éléments principaux entrant dans la fabrication des pièces pyrotechniques. Sans oublier la poudre noire, composée de souffre, de charbon et de salpêtre, nécessaire à la propulsion et à la coloration des feux, le bruit, l’allumage, la propagation et le retardement avec l’explosion dans le ciel. Selon une étude canadienne, les millions de particules très fines et de gaz qui s’échappent dans l’air lors d’un feu d’artifice seraient 5 fois plus polluants que ceux du smog.

Les deux commandements de la semaine
Le bruit je réduirai au maximum car il s’agit aussi d’une pollution nocive sur la santé, qui peut provoquer du stress, des dépressions ou des gênes auditives.
Les produits avec peu d’emballage, j’achèterai quand je fais mes courses.

 

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