La prospection gazière aux Russes?
Les travaux de prospection sur le littoral libanais seront confiés à une entreprise russe de forage pétrolier et gazier et à nulle autre, révèle une haute instance économique. Vu ses convoitises en la matière et l’importance de l’enjeu, Tel-Aviv n’hésiterait pas à usurper les droits libanais maritimes si jamais d’autres sociétés étaient engagées pour accomplir ce travail, poursuit la source. Cependant, l’Etat hébreu serait freiné dans son entreprise et s’abstiendrait au cas où les Russes seraient impliqués dans le processus de forage. Le ministre de l’Energie, Gebran Bassil, s’était rendu à Moscou pour des concertations à ce sujet avec les responsables qui se sont déclarés disposés à coopérer. Certaines parties politiques préfèrent, quant à elles, que cette mission de prospection soit confiée à des sociétés européennes, alors que d’autres acteurs politiques suggèrent de faire appel à une entreprise américaine que les Israéliens n’oseront pas défier.
Pour maintenir les liens
La nécessité de motiver les émigrés libanais afin qu’ils viennent passer la saison estivale au Liban et à examiner les possibilités d’investissement dans la patrie-mère, telle est la recommandation prise dans le cadre de la dernière réunion de la commission parlementaire de l’économie. Surtout que l’Etat, afin d’encourager les Libanais de la diaspora à revenir au moins une fois par an au pays et à maintenir le lien avec la terre des aïeux, compte leur offrir plusieurs facilités, comme le révèle une instance économique.
La zizanie des journaliers
Après quelques mois de répit, regain de tension entre le président Nabih Berry et le général Michel Aoun. Au cœur du différend, l’affaire des journaliers. Le ministre Gebran Bassil accuse le chef de l’Assemblée d’être le moteur de la révolte de ces employés non cadrés et lui fait assumer la responsabilité du règlement, qui a sapé le projet mis au point par le ministère. Le projet de règlement en question adopté par les commissions parlementaires mixtes avait pris une dimension de crise politique entre alliés, et de défi. C’est comme si les journaliers et ceux qui les soutiennent avaient enregistré une victoire sur le ministre de l’Energie.
Joumblatt se calme
Le député Walid Joumblatt a récemment mis un bémol à son discours politique vu son inquiétude croissante des événements en Syrie qui gagnent en violence et en gravité avec des retombées encore plus directes sur le Liban. Le spectre des affrontements internes menace et cette éventualité n’est dans l’intérêt de personne, pense le leader druze. C’est pourquoi le ton mobilisateur dont il usait contre le régime syrien s’est atténué, du fait que la crise syrienne s’inscrit désormais dans le «grand jeu des Nations» et a dépassé l’ensemble des acteurs et des capacités de tous les Libanais, ceux qui soutiennent le régime d’Assad ou ceux qui s’y opposent. C’est pourquoi, Joumblatt est à l’avant-scène du front qui prêche le dialogue et défend avec véhémence le président Michel Sleiman, ainsi que le président du Conseil, Najib Mikati et son gouvernement qui doit rester en place, à son avis. Par ailleurs, le député du Chouf appuie avec force l’Armée libanaise sur laquelle il mise en cette période difficile.
L’appui au dialogue
Une personnalité du 14 mars aurait été informée par une source diplomatique américaine que les Etats-Unis ne sont pas concernés par les détails et les débats à l’ordre du jour du dialogue national. Ce qui les intéresse, en revanche, c’est la sauvegarde de la stabilité interne, prônée par les différents protagonistes du dialogue. Les Européens, notamment les Français, sont plus enthousiastes à soutenir la table du dialogue estimant que l’apaisement interne joue en faveur de la mission de la Finul dont les unités sont déployées au sud.
Electricité: Amal vs Hezbollah
Suite au blocage quotidien de la route de l’aéroport, ainsi que d’autres routes, en signe de protestation contre les coupures du courant électrique, un ministre du Bloc du Changement et de la Réforme a voulu s’enquérir auprès d’un collègue du Bloc de Fidélité à la Résistance de la position du Hezb à ce sujet, d’autant plus que son secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah, a décrété que la loi religieuse condamnait de tels actes. Le ministre interrogé a répondu que la balle était dans le camp de l’armée puisque le Hezb a fait ce qu’il avait à faire. Au cours de la conversation, il est apparu au ministre du CPL que le tandem chiite ne partage pas une même approche de la question de l’électricité. Le mouvement Amal et son chef seraient fort irrités par la façon dont le ministre Bassil a traité les journaliers qu’il a refusé de recevoir. Des contacts sont en cours pour régler cette question via la «troïka» ministérielle.
Les safalistes s’installent
L’extension de la présence des courants salafistes dans certaines régions, allant du sud jusqu’au littoral du Chouf et Beyrouth en passant par des zones de la Békaa jusqu’au nord, favorise l’étendue de leurs mouvements, abstraction faite de leur entente ou de leurs divergences. Ils font désormais partie intégrante de l’équation politique et populaire et il est impossible de les ignorer si l’on en vient à examiner les alliances politiques dans la perspective des prochaines législatives. Par le passé, ces courants n’étaient pas considérés comme des «outils» par les machines électorales, mais désormais, ces forces du fait accompli figureront au cœur des manœuvres politiques en vue des élections de 2013. C’est l’analyse effectuée par des instances politiques et diplomatiques qui observent le paysage socio-politique local.
Mikati reste… pour l’instant
Paris estime que le cabinet présidé par Najib Mikati est toujours solide en dépit des critiques et du désordre auxquels il fait face, selon des sources diplomatiques françaises. Il est difficile, d’après elles, de former un nouveau gouvernement à l’ombre des troubles que connaît la Syrie et en l’absence de pression internationale à l’approche de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Sans oublier la conjoncture arabe, théâtre de changements fondamentaux dont les contours restent flous. Les sources considèrent cependant que l’ingérence du régime syrien dans les affaires libanaises quelle que soit sa forme, politique ou sécuritaire, pourrait placer Mikati dans une situation difficile, la communauté internationale qui appuie la politique libanaise du maintien à l’écart de la crise syrienne se verra obligée de tenter d’importer celle-ci au Liban, entraînant la démission du gouvernement.