Pour fêter l’été, The Venue, aux souks de Beyrouth, accueille jusqu’au 8 juillet douze artistes uruguayens contemporains dans un florilège de couleurs.
«Quand je suis arrivé au Liban, je suis tombé amoureux du centre-ville de Beyrouth, symbole de la volonté de l’être humain de se reconstruire en paix», introduit l’ambassadeur uruguayen, le Dr Jorge Luis Jure, au cours de son allocution inaugurale de l’exposition. Fier de proposer au public libanais, douze artistes des plus reconnus en Uruguay, dans les souks de Beyrouth, en collaboration avec Solidere.
En tout et pour tout, une cinquantaine d’œuvres aux mille et un contours, expressivités et couleurs sont exposées pour le plaisir des yeux. Qu’elles soient symbolistes, surréalistes, constructivistes, expressionnistes ou abstraites, les œuvres se côtoient dans une harmonie singulière à travers la peinture, la gravure, l’art digital, la photographie ou encore la tapisserie. L’exposition «offre un panorama qui témoigne de l’extrême diversité des recherches entreprises par les artistes, et prouve que cet art est bien vivant et marqué par une ouverture vers des champs conceptuels très nouveaux», commente Nicole Malhamé Harfouche, directrice de l’école des arts plastiques de l’Alba.
L’ambassade d’Uruguay présente ainsi douze de ses meilleurs artistes contemporains, dont certains sont les héritiers de grands noms de l’art tel que Torres Garcia, grand maître du constructivisme. Antonio Andivero, Federico Brandt, Cécilia Brugnini, Atilio Buriano, Rimer Cardillo, Carlos Grippo, Andrés Montani, Miguel Núñez Rauschert, Nelson Romero, Bruno Sfeir, Julio Testoni ou encore JoséTrujillo Seade sont à l’honneur dans cette exposition inédite.
Certains artistes ont d’ailleurs fait le déplacement jusqu’à Beyrouth. C’est le cas de Carlos Grippo, venu découvrir le Liban pour la première fois, accompagné de sa femme. «C’est très important pour moi d’être là, avoue-t-il. Mon père a été éduqué en Uruguay par son protecteur libanais. Il y a un passé culturel très fort entre ce pays et moi. Cette nécessité de vivre, de profiter du bonheur comme il vient. Je devais être là, c’est magnétique, répète-t-il, en ajoutant qu’avec les quelques jours prévus au Liban, il aimerait comprendre un peu plus la façon de penser des Libanais. Le peintre présente par ailleurs deux œuvres intitulées Lebanon, inspirées par l’Orient et par Venise où il a séjourné.
Autre artiste, autre histoire d’amour avec le Liban. Bruno Sfeir a un de ces noms qui ne prête pas confusion quant à son origine. Libanais par son grand père, c’est la deuxième fois que le peintre se rend au Liban après une première exposition en 2005. «Je suis très content d’être là, confie-t-il. Je ne pourrais l’expliquer avec des mots, mais avec mon cœur. Quand l’ambassadeur m’a proposé de venir à Beyrouth, j’avais également l’opportunité de me rendre à Buenos Aires pour une autre exposition. Sans aucun doute, j’ai choisi de venir au Liban. Je devais venir. Je n’ai pas d’explication rationnelle. C’est dans mon inconscient. Je suis imprégné de l’Orient», décrit Bruno Sfeir qui propose, au cours de cette exposition, des toiles dont la plupart sont teintées d’un parfum oriental certain.
«Cette exposition réaffirme que le Liban et l’Uruguay n’ont jamais été réellement distants, reprend l’ambassadeur Jorge Luis Jure. Ces œuvres d’art sont des portes qui s’ouvrent, fraternellement, entre les deux pays. Soyez les bienvenus», conclut-il.
Les adieux de l’ambassadeur
«D’ici quelques mois, je finis mon travail à l’ambassade d’Uruguay. Aujourd’hui, je voulais remercier le peuple libanais. Je suis arrivé en étant à moitié libanais, je repars ambassadeur du Liban à l’étranger. Vive l’Uruguay, vive le Liban».