Magazine Le Mensuel

Nº 2853 du vendredi 13 juillet 2012

Expositions

Beirut Art Fair. La foire hybride de l’art contemporain

Pour la troisième année consécutive, l’art contemporain a repris ses droits dans la capitale libanaise. Du 5 au 8 juillet dernier, s’est tenu au Biel, le Beirut Art Fair, vitrine de quarante-trois galeries d’art et de centaines d’artistes de la région ME.NA.SA, allant du Maroc à l’Indonésie.

Le Biel au centre-ville avait revêtu, jeudi 5 juillet, son tapis rouge pour accueillir un tourbillon culturel, l’art d’aujourd’hui sous toutes ses coutures ou presque. Et lorsque l’art est à l’honneur, peintures, sculptures, photographies, installations, vidéos, designs ou encore illustrations s’invitent à la fête. Venus les admirer, les passionnés d’art, collectionneurs, artistes, négociants ou simples curieux, en ont pris plein les yeux.
La Beirut Art Fair, c’est la grande réunion de famille des artistes et galeristes finalement d’une bonne partie du monde. En tout et pour tout, pas moins de 43 galeries (parmi lesquelles se glissent 21 Libanaises), du Bahreïn, du Pakistan, des Emirats arabes unis, du Portugal, de la France, de la Belgique, d’Allemagne, d’Espagne, de Tunisie, du Brésil, d’Arabie saoudite, de Syrie, d’Iran ou encore d’Irak. La Foire propose aux artistes de toute une région du monde de s’exposer. En effet, la « ME.NA.SA», correspond aux pays du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’Asie du Sud-est.
«La région est très étendue, concède la fondatrice de la Beirut Art Fair, Laure d’Hauteville, mais un point commun culturel fondamental rapproche tous les artistes du Maroc à l’Indonésie: l’Orient».
Pour l’ouverture de la foire internationale de l’art à Beyrouth, les allées sont littéralement pleines à craquer. Le public, présent en nombre, ne sait plus où donner de la tête. A chaque pas, une nouvelle galerie, un florilège d’œuvres d’art. La densité de créations au mètre carré explose. L’occasion entre professionnels et amateurs d’art, de se rencontrer, se revoir, discuter de la construction d’une œuvre et de débattre son prix.
Cette année, en signe de gage, la Beirut Art Fair est sous le haut patronage de Renaud Muselier, président de l’Institut du monde arabe (de Paris) et du conseil culturel de l’Union de la Méditerranée. La Foire a également reçu le support des ministères de la Culture, du Tourisme, de la municipalité de Beyrouth, de Solidere et, entre autres, de l’Institut français.
Une foire se voulant hybride pour ne pas revêtir son habit uniquement commercial et laisser la place à la découverte d’artistes confirmés ou prometteurs. «Enumérer les styles des œuvres artistiques selon les pays représentés serait une mauvaise approche, précise Pascal Odille, directeur artistique de la foire. Cela apporterait une vue d’ensemble faite à partir de catégories plus ou moins artificielles. Nous avons rassemblé des galeries de quatorze pays, présentant le travail de centaines d’artistes de différentes nationalités: nous ne pouvons seulement qu’admirer leur diversité».
Cette année, la foire a mis à l’honneur les arts de rue et la création urbaine de Beyrouth, notamment avec la programmation d’une balade dans la capitale pour découvrir ce que les murs ont à raconter.
Pour la première fois également, la B.D. a son coin d’expression. Considérée comme le neuvième art, elle est portée par des mains de maîtres, des dessinateurs qui s’emparent des situations politiques, sociales et économiques de leurs pays respectifs. Parmi eux: les Libanais Zeina Abirached et Mazen Kerbaj, la Tunisienne Nagia Khiari, les Egyptiens Mohamed el-Sharkawi, Madgi el-Shafi, Mohamed Khaled, Amer el-Shomali, l’Algérien Gyps ou encore les Chinois, Nie Chongrui, Zhao Golo ou Zong Kai.
Pour agrémenter le tout, des conférences et tables rondes ont été organisées pour ouvrir le dialogue sur des thèmes tels que Le rôle des médias dans le domaine artistique, La B.D., Les designs d’aujourd’hui sont les antiquités de demain, Patronage et Fondation ou encore Artistes migrants.

Un Beirut Art Fair de quatre petits jours finalement bien trop courts.

Delphine Darmency

 

 

 

 

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