Malgré le retour à la normale, l’hippodrome de Beyrouth n’a pas repris ses activités. La maladie qui avait frappé des dizaines de chevaux a empêché le retour en force des courses à l’hippodrome de Beyrouth. Les Libanais, amateurs de jeux, se rattrapent sur les courses de chevaux à l’étranger, via internet.
L’histoire de l’hippodrome de Beyrouth est attachée à celle du Liban. En 1880, une décision ottomane a permis les courses de chevaux qui ont débuté sur le sable de Bir Hassan, suivies en 1887 par une décision d’aménager un hippodrome et un casino dans la forêt des Pins.
Au début du XXe siècle. Azmi Bey, gouverneur ottoman de Beyrouth, décide d’offrir aux habitants de la capitale un grand parc de loisirs avec salle de cinéma, casino et hippodrome. Il choisit le lieu et confie à Alfred Sursock, la gestion du projet. Les travaux débutent quelque temps plus tard. En 1916, la société du parc de Beyrouth, présidée par Alfred Sursock, décide d’instaurer et de gérer l’hippodrome en accord avec la municipalité de la ville. L’hippodrome, inauguré en 1923, tourne à plein et attire le tout Beyrouth et le tout Liban, avec 1240 mètres de piste.
En 1966, le conseil municipal de Beyrouth reprend la gestion de l’hippodrome pendant 4 ans. Mais après la faillite de la direction gérante de l’hippodrome, les propriétaires des chevaux ont décidé de les sauver. Ils créent, en 1969, la S.P.A.R.C.A (Société pour la Protection et l’Amélioration de la Race Chevaline Arabe) qui a géré l’hippodrome dans un but non lucratif pendant la période qui a précédé la guerre libanaise.
Quelques années plus tard, éclate la guerre de 1975. L’hippodrome change d’aspect. Au lieu d’être un symbole d’unité des Libanais, il constitue la ligne de démarcation et le lieu de passage entre les deux zones: Beyrouth Est et Beyrouth Ouest. Les activités s’arrêtent complètement entre 1976 et 1977. De l’hippodrome de Beyrouth, il reste une feuille de plomb gravée par un parieur local: trente-cinq noms de chevaux y figurent, constituant le plus ancien «programme» de l’histoire des courses. La pièce est exposée au Musée national.
En juin 1977, l’hippodrome retrouve ses activités. Plus de 20 000 personnes, venant de toutes les régions libanaises, de toutes les religions et les milieux sociaux, célèbrent le retour des courses à l’hippodrome. Mais cela ne dure que quelques années. Avec l’invasion israélienne de 1982, il est complètement détruit. Les forces israéliennes avaient occupé Beyrouth. L'hippodrome et la forêt des Pins sont détruits et 300 chevaux emprisonnés à l'intérieur vivent pendant 3 jours sans nourriture et sans eau. Après négociations entre le président de la République de l’époque, Elias Sarkis et le secrétaire général du comité de l'hippodrome, Nabil de Freige d'une part, et des intermédiaires américains d'autre part, un cessez-le feu de quelques heures est déclaré, le temps de sauver les chevaux.
A partir de 1990, 4,25 millions de dollars sont investis pour reconstruire l'hippodrome. Il est restauré en 1991 après la conclusion de l’accord de Taëf et la fin de la guerre.
Aujourd’hui, la maladie est enrayée. Des chevaux sont arrivés à l’hippodrome en janvier 2012, à la suite d’un mémorandum signé par le ministre de l’Agriculture Hussein Hajj Hasan. Ils sont sains et ne souffrent pas de la maladie qui avait frappé les chevaux pendant des années.
L’hippodrome a une grande importance dans la vie sociale et économique du pays. Il est cité dans tous les guides touristiques. Reprendra-t-il bientôt ses activités?
L’hippodrome de Beyrouth
L’hippodrome est situé au cœur de Beyrouth, en face de la forêt des Pins. Il s’étend sur une superficie de 200 000 m². Une bonne partie de l'hippodrome est consacrée aux écuries qui peuvent accueillir 700 chevaux. Il a deux entrées donnant sur des tribunes différentes. Les paris étaient enregistrés sur le système informatique de la S.P.A.R.C.A., soit à l’hippodrome au niveau des guichets, soit auprès des centres de pari, distribués dans les différentes régions du Liban.